Fuis moi

Chapitre 17 : La traque

ANDREW

Tic tac, tic tac.

L'heure approche et j'aurai, d'ici peu, enfin atteint mon but.

La vie est remplie d'obstacles, de détails non voulus, non désirés. Mais j'arrive toujours à m'en sortir. Et puis, si ce n'était pas le cas, ça ferai longtemps que je ne serai plus là.

Il est temps, il faut que j'aille la voir.

Je marche dans les rues de Phœnix, l'air est frais et le soleil pointe le bout de son nez. Je suis seul sur ce trottoir jonché de pavé grisonnants. Mais peu m'importe, la solitude ne m'est pas étrangère, elle m'a toujours accompagnée où que j'aille et quoi que je fasse. Non pas que ça me déplaise, bien au contraire, dans la vie on ne peut compter que sur soi-même, s'appuyer sur les autres en vient à risquer sa propre vie. Et ça, j'en parle en connaissance de cause.

J'ai été placé en famille d'accueil à 12 ans, mes parents étaient alcooliques et ne pouvaient pas s'occuper de moi, mais je ne leur en veut pas. Ils ont dû affronter la mort de mon grand frère parti bien trop tôt dans un incendie. Son décès les a bouleversé, en particulier mon père puisque ce dernier a préféré mettre fin à ses jours il y a de ça un an, le fardeau était bien trop lourd à porter. Je me souviens encore de cette corde qui le maintenait par le cou ce jour là dans la salle de bain. Je revenais d'un match de football duquel nous étions sortis victorieux mon équipe et moi. Je suis allé annoncer ma victoire à mes parents mais quelle a été ma surprise quand j'ai retrouvé mon père pendu dans la salle de bain, le visage blafard et les yeux vitreux. C'était le deuxième cadavre que j'avais connu et c'était indéfiniment le second d'une longue liste qui m'attendait.

Ma mère quant-à elle vit maintenant seule dans la ville de Phœnix. Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs mois et j'ai décidé de lui rendre visite.

La maison n'a pas changé, une belle villa, un jardin fleurissant, des roses bordent les murs de la maisons et les oiseaux viennent se poser sur les nombreuses volières qu'elles a disposées dans le jardin. Le petit bassin à poissons est toujours présent et ses habitants s'amusent à sauter hors de l'eau pour replonger un peu plus profondément à chaque fois.

Je toque à la porte, quelques secondes s'écoulent avant que la poignée ne s'actionne. Une femme brune aux yeux verts émeraude se retrouve face à moi, elle n'a pas changée. Son visage est toujours aussi pâle et doux, ses cheveux ont toujours l'air aussi soyeux.

- Bonjour maman.

À la perception de ses mots, son visage change complètement d'expression, ses yeux s'éclaircissent et ses traits s'adoucissent.

- Andrew ?
- Comment tu vas ? Tu m'as manqué...

Je passe mes bras autour de son cou et l'enlace comme si ma vie en dépendait. Son odeur s'imprègne dans mes narines et c'est la chose la plus délicieuse qui soit.

- Ne reste pas là, il fait froid dehors, rentre à l'intérieur, viens !

Je passe l'encadrement de la porte puis entre dans la demeure. La décoration n'a pas changée non plus, c'est comme si je m'étais absenté quelques jours seulement. Tout est propre, l'air est pure et sent bon.

- Alors, que me vaut l'honneur de ta visite ?
- Je voulais prendre de tes nouvelles, tout va bien pour toi ? J'ai beaucoup pensé à toi, je suis désolé de ne pas avoir prit de tes nouvelles plus souvent...
- Ce n'est rien, il faut croire que les Adams ont le chic pour être souvent occupé. Ton père avait en permanence un planning particulièrement rempli. Son emploi ne l'aidait pas et il était très peu présent, jusqu'à ce que...