Chapitre 11 : Joyeux anniversaire

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Je ne suis plus sûre de rien, je vais tout faire foirer, je ne vais pas y arriver. De multiples pensées s'entrechoquent dans mon esprit, c'est un Armageddon mêlant les forces négatives et positives bataillant dans mon cerveau. J'avance, un pied après l'autre, le regard figé sur ce grand portail en fer forgé presque rouillé par endroit.

Je sonne.

Un garde vient vers moi.

- Bonsoir, il me faudrait votre nom ainsi que votre prénom s'il-vous-plaît.

- Carmen Angelina.

Le soldat fait défiler son doigt le long de la précieuse liste qu'il tient dans sa main. J'ai comme l'impression qu'un bloc de glace est en train de fondre sur mon front tant la tension est palpable, si je me rétame juste à l'entrée...

- C'est bon, allez-y mademoiselle.

Il s'écarte et me laisse passer. Soulagée, je me dirige vers la porte d'entrée, la poignée est faite d'or, je l'incline et découvre une immense entrée marbrée. On peut déjà imaginer la richesse du propriétaire des lieux, il ne semble pas à plaindre.
J'avance un peu plus loin pour me retrouver dans une grande salle de réception avec un superbe lustre en or et en argent qui surplombe la pièce toute entière et y produit un halo lumineux cristallisé.

Je repère au fond de la pièce un homme, trapu mais qui semble assez costaud. Il est brun avec une cicatrice au niveau de la mâchoire, il correspond exactement à la description que m'a fait Perlinski au sujet de ce fameux Orlando. J'ai ma proie en visuel.

- Je l'ai en visu, je chuchote de manière à ce que les gars puissent m'entendre au micro.

Je me faufile parmi tous ces fortunés, je n'ai clairement pas ma place ici, mais c'est pour la bonne cause. Je sens de nombreux regards s'attarder sur moi, quelques hommes tentent d'amorcer la discussion mais ils ne m'intéressent pas, il n'y a qu'un homme que je vise mais il a une faucheuse qui lui colle à la peau, c'est moi, je suis la faucheuse.

- Bonsoir, je ne savais pas que j'avais de telles créatures comme invitées, engage Orlando.

Il est écœurant, il me dégoûte, mais je dois tenir, il le faut.

- Bonsoir, Orlando je suppose ? Joyeux anniversaire.

L'individu se rapproche de moi, il pose sa main sur mon avant bras, un sourire pervers étire ses lèvres.

- Pourrai-je avoir votre nom ?
- Carmen, je suis Angelina Carmen.
- Enchanté Angelina, j'espère que la soirée vous plaît.

Il faut passer au niveau supérieur, je n'ai que très peu de temps.

- Je dois vous avouer que je m'ennuie un petit peu pour le moment...

Une femme de la trentaine arrive et s'impose entre nous deux, c'est une grande blonde, habillée d'une combinaison noir jonchée de petits bijoux dorées, ses yeux sont d'un bleu clair et ses lèvres sont similaires à un cœur rose. Elle me rappelle Gabrielle, elle me manque atrocement, nos fous rires, nos sorties, nos nuits blanches ensemble, tout me manque d'elle, sans ma sœur je ne suis rien. Je ne dois pas craquer, les larmes me montent aux yeux mais je les ravale aussitôt.

- Bonsoir, je vous dérange peut-être ?

La blonde me dévisage de haut en bas, malgré mon masque j'ai l'impression que la jeune femme a cramé ma couverture, l'angoisse monte en moi.

- Diane, je te présente Angelina, Angelina, voici ma femme.

Sa femme. Je suis censée séduire un homme marié, personne ne m'avait fait part de ce détail. Je suis fichue, je n'y arriverai pas.

Fuis moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant