OLIVIA
Ce matin, c'est la sonnerie de mon réveil qui me tire de mon sommeil. Il est 8h, je dois partir au boulot. J'en ai marre de cette station essence pourrie, le patron est exécrable avec moi, non seulement je pourrai le traîner en justice pour toutes les avances qu'il me fait mais en plus il me prend pour sa boniche. Je ne sais pas s'il a une femme mais si c'est le cas je n'ai qu'une chose à lui dire : fuyez.
Je vais me préparer, mon maquillage restera sobre, un petit dégradé noir aux yeux, un peu de blush et c'est parfait. Je ne me trouve pas exceptionnelle mais je pense que je suis "passable".
Ayant du mal à manger le matin, c'est l'estomac vide que je pars au travail, aujourd'hui je fais du 10h-16h ça devrait aller, j'ai pris de quoi grignoter. La température à l'extérieur doit frôler les 25°, raison pour laquelle j'ai préféré porter une jupe patineuse noir et un chemisier blanc.
Arrivée à la station service, je pointe comme à mon habitude avec mon badge, le patron n'est pas encore arrivé, et c'est tant mieux. J'ouvre la caisse, remplis les rayons, ouvre les rideaux métalliques et retourne la pancarte sur la porte indiquant que la station est ouverte.
Il est 10h24 quand la clochette à l'entrée retentie, c'est le premier client. Je lève les yeux de mon téléphone et aperçoit un homme de la trentaine en jogging noir avec un sweat de la même couleur et dont la capuche couvre sa tête. Nos regards se croisent tandis qu'il affiche un sourire carnassier, je baisse alors la tête intimidée par sa prestance. L'homme fait le tour des rayons et se dirige vers moi une bouteille d'eau à la main.
- Je vais te prendre ça.
Il lâche 2 dollars sur le comptoir.
- Très bien, voici votre monnaie.
Je lui tend sa monnaie, il vient alors récupérer les quelques pièces dans ma main tout en touchant délicatement ma paume, je ne peux retenir un frisson par le biais de ce contact. Je lève alors les yeux vers l'inconnu qui me fixe d'un regard profond et un léger rictus s'affiche sur son visage, de cet angle là, sa mâchoire paraît parfaitement définit, ses yeux sont d'un noir profond et quelques cheveux lui retombe légèrement sur le front. Je baisse mon regard pour constater que sa main paraît musclée, de nombreuses veines la décorent ce qui le rend encore plus sexy.
Il m'adresse un sourire puis repart ensuite, aussi vite qu'il est venu. Sa présence fut de courte durée mais ne m'a pas laissée indifférente, c'est le genre d'homme sur qui l'on tombe une fois dans sa vie et qu'on ne recroise plus jamais.
- Quelle vie de merde arghh..
Au même moment le patron franchit le seuil de la porte.
- Qu'est ce qui t'arrive poupée ? On s'est levée du mauvais pied.
Poupée. Je considère vraiment que c'est le pire surnom qui puisse être donné, si un mec veut paraître beauf c'est parfait.
- Non, pas du tout, je suis très heureuse d'être ici, je lui répond sur le ton de l'ironie.
Ma blague semble lui déplaire puisqu'il claque la porte de son bureau en soupirant et marmonnant ce qui me semble être une insulte.
Les heures passent, vient alors le moment de ma débauche, j'annonce à Monsieur le Beauf que je rentre chez moi, je badge et quitte cette station de malheur. Je ne compte pas travailler ici jusqu'à ma retraite, le but étant de me faire un maximum d'argent et ensuite de faire un long séjour en Corée du Sud et après, trouver un meilleur emploi.
Je prend donc le volant de ma Ford et prend la direction de ma maison, aujourd'hui avec Gaby on a prévu de faire une virée au centre commercial, il faut d'abord que je repasse chez moi m'habiller correctement et ensuite je vais la chercher.
J'insère la clé dans la porte de ma maison, et c'est alors que mes yeux s'écarquillent. La porte est déverrouillée. Je n'oublie jamais de la fermer pourtant, j'ai des tics nerveux qui me font vérifier une vingtaine de fois si la porte est bien fermée par peur qu'on me cambriole. Je coince alors les clés entre de mes mains pour avoir un semblant "d'arme" et rentre lentement. Une fois à l'entrée, je tend l'oreille mais il n'y a aucun bruit. J'avance pas à pas, et vérifie chacune des pièces mais rien. Je me dirige alors vers la salle de bain, j'ouvre la porte, mais ce que j'y trouve me glace le sang. Sur le miroir du lavabo se trouve un cœur marquée à l'aide d'un rouge à lèvres à moi qui est lui-même posé sur le bord de levier.
Apeurée, je décide d'appeler ma sœur.
HARPER
Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller la voir. Mais sérieusement, quel boulot de merde. Assise toute la journée dans cette station essence à vendre des chips aux trois clients journaliers ça doit être la chose la plus ennuyante.
Ma première approche est simple, je veux marquer son esprit, elle m'intrigue, je veux la découvrir. Mais le plus sérieux reste à venir, j'ai aujourd'hui prévu de rendre visite à son domicile, je sais qu'elle débauche à 16h, merci aux efforts qu'à fourni Marco pour me donner autant de précision quant-à ma petite fouine.
Je me saisis de mes clés de voiture et fonce chez elle tout en slalomant entre les voitures. Le trajet n'aura pas été très long puisque 12 minutes auront suffit pour que j'arrive à destination. Sa maison est plutôt jolie, beaucoup plus petite que la mienne mais elle lui correspond.
Je me fiche de savoir s'il y a des caméras ou non je ne cherche pas à être discret, il faut qu'elle me remarque. Équipé de mon kit de crochetage, j'arrive à ouvrir la porte d'entrée en quelques secondes. Je visite alors la demeure de ma proie, je n'hésite pas à fouiller un peu partout pour en apprendre plus d'elle, je tombe alors sur sa chambre. Je cherche un peu partout, trouve ses sous-vêtements, d'anciens billets de concerts, et d'autres choses qu'une fille peut garder chez elle.
- Il faut qu'elle sache que je l'ai dans le viseur.
Me vient alors l'idée aller marquer mon passage dans la salle de bain, en cherchant un peu, je tombe sur un rouge à lèvres d'un rouge plutôt brute, je retire alors le capuchon et décide de tracer un cœur sur le miroir de son lavabo.
- Parfait.
Je longe alors les pièces et me retrouve dans le salon, au beau milieu duquel se trouve une table où repose un ordinateur portable. Une idée me vient à l'esprit. Je vais installer un traceur qui me permettra de me connecter à la fois sur son ordinateur et à la fois sur son téléphone, j'aurai accès à tout ce que je veux, les choses vont enfin commencer.
Une fois la manipulation faite, je ne perd pas de temps et quitte le logement sans prendre la peine de fermer la serrure, elle doit savoir.
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Fuis moi
RomanceOlivia vit une vie tranquille, mais les fantômes de son passé la tourmentent. Un jour, elle est enlevée par Harper Johns, un homme froid et violent, dont l'obsession pour elle va bouleverser son existence. Dans l'ombre de ses désirs, Harper l'entraî...