Chapitre 18 : Le baiser de Judas

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OLIVIA

Plus aucun son ne sort de ma bouche, l'homme me fixe de son regard profond et mauvais, ses lèvres s'étirent un peu plus lorsqu'il voit que je peine pratiquement à déglutir. Ses cicatrices sont tout bonnement effrayante.
Sa peau semble craquer sous la tension de son long sourire, ses dents se dévoilent au rythme de son expression faciale. C'est un concert de battements de tambour tant mon cœur se sent affolé par la situation.

- T'as perdu ta langue Olivia ?

Il relève un peu plus son arme vers moi et la pointe sur mon front. L'embout métallique est froid, presque glacial, et vient se coller contre la peau tiède de mon front. J'imagine très certainement qu'une goutte de sueur est actuellement en train de dévaler mon crâne à la vitesse de la lumière.

- T'es qui ? Lâché-je dans la panique.

Il se rapproche un peu plus de moi, ses yeux plongent directement dans les miens. Ils sont comme une nuit si sombre que l'on s'y perd sans qu'aucune lumière ne puisse venir nous venir en aide.

- Ta faucheuse, et je viens t'emmener avec moi.
- Je savais que la faucheuse était effrayante mais j'aurai jamais pensé à une gueule pareille...

J'ironise, essaye également d'être humoristique, mais la vérité est telle : il est monstrueux.

Il se rapproche d'un bond et la surprise me fait sursauter, ma réaction semble le toucher en plein cœur puisqu'il éclate de rire. Son timbre est sinistre et résonne dans toute la pièce, je prie à cet instant que quelqu'un entende cette absurdité, qu'une personne daigne de se rendre compte que quelque chose se trame dans ces toilettes, que quelqu'un me vienne en aide.

- Tu vois Olivia, j'aurai pu créer un cataclysme sur ton petit corps si fragile. S'il m'avait donné l'autorisation de le faire, je t'aurai baisée en te bloquant la tête dans cette putain de cuvette, dit-il en pointant les toilettes du doigt. Mais on m'a donné une belle somme pour faire sauter ton joli petit minois.

Mes yeux s'arrondissent, quelqu'un a payé cet homme pour me faire abattre, mais qui ?

Aucun son ne parvient à s'échapper de mes cordes vocales, je reste là à le regarder subjuguée, quand le courage revient alors sur ses grands chevaux je m'avance vers lui. Au passage, je tâte le manche de mon petit poignard sur ma cuisse.

Ouf, il n'a pas bougé.

- Qui t'as envoyé ?  Tu dis vouloir ma tête donc qui t'as payé pour faire ça ?

Le prédateur affiche un sourire carnassier, sa bouche s'ouvre complètement ce qui laisse apparaître la totalité de ses dents. Du sang perle légèrement au coin de son rictus, la plaie semble encore fraîche et peine certainement à cicatriser. Un frisson d'horreur me parcours le corps tout entier, il m'écœure.

Des bruits de pas se mettent alors à résonner dans l'ensemble de la pièce, la semelle qui frappe contre le carrelage se rapproche, la porte des toilettes s'ouvre et une grande ombre apparaît à ma gauche.

- C'est moi.

Cette voix, une voix rauque et joueuse à la fois qui vient se répercuter dans mon cerveau comme une évidence.

Je reconnais parfaitement cette voix, c'est lui c'est certain. Je me tourne lentement vers lui et le vois afficher un grand sourire en ma direction.

Andrew.

J'ai été stupide. Stupide de penser ne serai-ce qu'une seconde que cet homme avait pu changer. Cet homme qui me détestait tant il y a encore quelques jours ne pouvait pas revenir comme une fleur et enterrer la hache de guerre comme s'il n'y avait jamais eut le moindre conflit entre nous, pas une seule petite étincelle de haine.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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