OLIVIA
J'ai déposé Gabrielle chez mes parents puis je suis rentrée chez moi. Il est 20h, le soleil est encore présent. J'ouvre mes fenêtres afin d'aérer chacune des pièces, une légère brise de vent frais s'invite dans la maison. Ma maison est assez éloigné du centre ville, j'ai très peu de voisins et je n'ai pas vraiment de contact avec eux. J'ai énormément de mal à partir à la rencontre des gens que je ne connais pas.
J'ai du mal ou j'ai la flemme ?
Ce doit être un mélange des deux, je ne sais pas si c'est de la timidité ou de la paraisse mais en fait j'ai tout simplement la flemme de parler aux gens que je ne connais pas, d'apprendre à les connaître, de discuter avec eux. En revanche, parler aux gens qui me sont chers ne me dérange pas, bien au contraire. Certains diront que je suis insociable, mais bon.
Fatiguée de ma journée je me jette sur mon canapé et allumé la télé. Les informations sont habituelles, météo, politique, rien d'intéressant, je change donc de chaîne. Un film d'amour est diffusé, typique du cliché américain : une femme retourne dans sa ville d'enfance et retrouve son premier amour, ils se tombent dans les bras et se remettent en couple.- Quelle connerie, je souffle.
Je sors un paquet de malboro de ma poche et allume un joint qui s'y trouvait. Je tire une première taffe et jette ma tête en arrière. Je prend le temps d'avaler la fumée et la sentir descendre dans mes poumons. Je ferme les yeux. C'est toujours dans ces moments là que je me perd dans mes pensées. Le film continue de tourner et j'entends encore les paroles de cet homme, semblables à des bruits de violons, envahir ma pièce de leurs mensonges.
- Tous des menteurs.
Différentes images de ma relation passée me reviennent en tête, toutes aussi douloureuses les unes que les autres, je me rappelle encore de cette soirée où j'ai cru perdre une partie de moi même à jamais.
Toujours la tête en arrière je tire ma deuxième taffe, je ferme à nouveau mes yeux et sent le monde commencer à tourner très légèrement autour de moi. C'est alors qu'un bruit retentit à ma fenêtre. Je me lève brusquement mais en même temps sur mes gardes, et me dirige vers la surface de verre transparent. Il fait noir dehors, il n'y a plus un seul courant d'air. La fenêtre est toujours ouverte, équipée de mon téléphone j'active le flash et le pointe en direction de l'extérieur, il n'y a rien. Personne, pas même un rat.
Cela dit, vu l'endroit où je me trouve ce serai étonnant que quelqu'un vienne me rendre visite, j'ai pourtant cru entendre quelque chose.
Je baisse les yeux et regarde le joint se consumer entre mes doigts.- Hardy m'avait dit qu'elle était bonne mais de là à me faire halluciner.
Hardy est à la fois mon meilleur ami et mon dealer. Il fait basse figure en ce qui concerne son petit trafic, c'est quelqu'un de très discret. Satisfaite de mon produit je décide de lui envoyer un message.
- Salut, franchement top ce que tu m'as filé ;)
Une notification retentie aussitôt.
- Je te l'avais dis ma belle ahah
Épuisée par ma journée, je termine le joint et l'écrase dans le cendrier, j'enfile mon pyjama et retourne dans ma chambre. Je me glisse alors dans mes draps et tombe dans les bras de Morphée en quelques secondes.
HARPER
Il est 1h du matin quand le téléphone retenti dans mon bureau. C'est un appel de Marco.
- Ciao raggazo* ! S'exclame Marco
Mon sourire s'élargi, je connais la raison de son appel.
- Tu l'as trouvée?
- C'était tellement simple !
- Dis moi tout.
- Cette nana s'appelle Olivia Davis, elle vit en Floride, elle a 23 ans et a une sœur. Elle a étudié le droit et travaille actuellement dans une petite station essence. Je t'envoie sa localisation, l'adresse de son boulot et quelques photos. Dis moi quand tu as tout reçu.Je met le téléphone en haut-parleur et file voir les messages, j'en ai effectivement reçu un de l'italien. Je clique sur la conversation et il y a effectivement l'adresse de ma petite fouine ainsi que celle de son travail. Je fait glisser mes doigts sur l'écran et clique sur les quelques photos reçus. Je m'aperçois alors que certains clichés ont été prit devant chez elle, on peut la voir assise sur son canapé avec, ce que je suppose être, un joint dans la main.
- Comment t'as eut ces photos ?
- Je m'assure toujours de la véracité de mes recherches, il fallait que je me rende sur place pour voir si elle vivait réellement ici, elle a faillit me griller mais je suis parti à temps.
- Très bien, je te vire tes 500 dollars, tu me décevras jamais c'est incroyable.
- Grazie !Sur ces mots je met fin à l'appel et retourne sur les photos reçues. Elle est incroyablement belle quand même, tout en touchant ces photos avec mes doigts, une étrange sensation naît dans mon ventre.
Je fais quelques pas et m'assois dans le fauteuil en cuir luxueux dont dispose la pièce, face à moi se trouve mon bureau, c'est un grand meuble en bois grave qui dispose de multiples tiroirs tous verrouillés par une serrure. J'insère une clé dans le troisième et admire mon Beretta.- Il est toujours là.
La journée ayant été éprouvante, je referme le tiroir, quitte la pièce tout en prenant soin d'éteindre la lumière et de verrouiller la porte à clé, on ne sait jamais. Vu les activités que je mène, autant rester sur ses gardes et prendre ses précaution. Je file alors droit vers la salle de bain, j'allume le chauffage et fait couler la douche. Tout en laissant l'eau monter en température, je me déshabille et je rentre enfin dans l'habitacle qui se trouve déjà tout embué. Je lève les yeux vers le plafond, l'eau se met alors à dégouliner sur mon visage, j'adore cette sensation de chaleur presque brûlante qui me frappe à cet instant. Un même visage tourne pourtant en boucle dans ma tête...
*mec
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Fuis moi
Roman d'amourOlivia vit une vie tranquille, mais les fantômes de son passé la tourmentent. Un jour, elle est enlevée par Harper Johns, un homme froid et violent, dont l'obsession pour elle va bouleverser son existence. Dans l'ombre de ses désirs, Harper l'entraî...