Chapitre un

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Je m’appelle Louis Tomlinson. J’ai 21 ans, et je suis coincé dans un monde où mon avenir ne m’appartient pas vraiment. Tout le monde semble croire que les négatifs comme moi ont de la chance. Après tout, on est capables de faire des choses que les positifs ne pourront jamais imaginer. Moi, par exemple, je peux soigner les blessures. Rien de spectaculaire, juste une capacité à refermer des plaies, calmer les douleurs physiques. C’est un don qu’on dit utile, même puissant. Mais ça ne change rien au fait que je sois toujours considéré comme inférieur, à la merci d’un système qui me dicte comment vivre ma vie.

Depuis que je suis gamin, je rêve de devenir infirmier. Pas parce que c’est ce qu’on attend d’un négatif — non, je veux le faire pour aider, pour donner un sens à ce don. Mais dans ce monde, rien n’est simple pour quelqu’un comme moi. Être un négatif, c’est comme avoir un pouvoir sans réelle liberté. On est enfermés dans une cage invisible, sous prétexte que c’est pour notre bien.

La société dans laquelle je vis a été remodelée par un gaz toxique libéré, un gaz qui a séparé l’humanité en deux : les positifs et les négatifs. Les positifs, eux, mènent des vies normales. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent, d’étudier, de voyager, d’aimer qui ils veulent. Nous, les négatifs, nous sommes différents. Ce gaz a modifié nos gènes et nous a donné des capacités que les positifs n’ont pas. Certains peuvent guérir des blessures physiques, d’autres manipuler les cellules ou même apaiser les esprits. Mais surtout, nous avons la capacité de procréer, que ce soit un négatif femme comme homme. Les hommes négatifs sécrètent des fluides comme les femmes.

Mais en échange de ces dons, nous avons perdu notre liberté.

Pendant des décennies, les chercheurs ont essayé de trouver un remède à ce qu’ils appellent une "maladie", mais il y a cinquante ans, ils ont abandonné. Pourquoi chercher un remède quand on peut simplement nous contrôler ? Les lois sont devenues de plus en plus strictes pour nous, et maintenant, chaque négatif doit être assigné à un positif. C’est la règle. On nous dit que c’est pour nous protéger, pour veiller à notre sécurité, mais tout le monde sait que c’est une façon déguisée de nous surveiller, de nous restreindre.

Sans être assigné à un positif, je ne peux rien faire. Ni études, ni travail, ni même acheter des médicaments sans autorisation de mes parents. Mon avenir est littéralement suspendu à cette assignation. C’est pour ça que je suis coincé ici, dans l’attente, à ne rien faire de mes journées, sauf espérer que ce foutu jour arrive enfin. Ça fait trois ans que je suis prêt à commencer mes études d’infirmier. Trois ans que j’attends cette convocation, ce papier magique qui va tout changer.

Je soupire en passant devant une vitrine de magasin, observant mon reflet. Brun, les cheveux souvent en bataille, j’ai toujours eu l’air un peu plus jeune que mon âge, ce qui n’aide pas à se faire respecter. Mais ça, c’est le cadet de mes soucis. Je suis plutôt mince, bien qu’en forme, et la plupart des gens qui me croisent doivent penser que je suis juste un type normal. Mais ici, personne n’est vraiment normal. Les gens savent. Ils savent qui est négatif et qui est positif. Ça se lit dans nos démarches, dans nos manières, dans nos attitudes. Nous, les négatifs, on porte cette marque invisible, celle qui nous trahit chaque fois qu’on entre dans une pièce.

Je pousse la porte du café habituel où je retrouve Niall et Liam. Mes deux meilleurs amis. Tous les deux, comme moi, sont des négatifs. Niall est du genre à toujours rire et blaguer, même si je sais que l’attente le ronge autant que moi. Liam, lui, a déjà passé l’étape cruciale. Il est assigné à un positif depuis un an maintenant. Zayn Malik. Un mec charismatique, qui ne ressemble pas à l’idée qu’on se fait d’un positif. Zayn est différent, il traite Liam comme un égal, et je sais que Liam est heureux dans cette relation.

NÉGATIF {L.S} short storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant