Chapitre sept

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Le lendemain matin, je me dirige vers mon premier cours avec une certaine impatience. C’est un cours destiné aux négatifs ayant des capacités médicales, et pour moi, c’est l’opportunité rêvée de commencer à utiliser mon don pour vraiment aider.

Je prends des notes sans relâche, absorbant chaque explication. Je suis entouré d’autres négatifs qui possèdent des aptitudes médicales similaires, et ensemble, nous discutons des façons dont nous pourrions appliquer nos capacités sur le terrain.

À la fin des deux heures, je sors de la salle avec un large sourire. Ce premier cours était enrichissant et je me sens prêt à mettre en pratique tout ce que j’ai appris. Mais il faudra attendre la semaine prochaine pour cela, car les premières heures de terrain à l’hôpital ne commenceront qu’à ce moment-là.

Une fois à l’extérieur, je retrouve le chauffeur qui m’attend pour me ramener au centre de Harry. En arrivant, je descends de la voiture et entre dans le hall, où je constate qu’une file de positifs attend patiemment leurs négatifs. En les observant, un sourire triste me monte aux lèvres. Certains de ces positifs présentent des contraintes psychologiques ou physiques, et je comprends mieux l’importance de cet endroit.

Après quelques minutes, je vois Harry sortir d’une porte au fond du hall, discutant avec deux personnes, une fille et un garçon de son âge. Quand il me voit, il s’arrête et me sourit timidement.

— Ça s'est bien passé ? Je demande.

Harry acquiesce avant de se tourner vers ses amis.

— Ce sont mes amis, Enola et Jules, dit-il en les présentant.

Les deux me saluent poliment, et en les observant un peu, je devine qu’ils ont probablement un parcours similaire à celui de Harry. Il y a quelque chose dans leur manière d’être, une certaine retenue mêlée à une innocence palpable. Mais avant que je puisse en dire plus, quelqu’un s’approche de nous.

Un homme brun aux yeux bleus et au sourire éclatant s’approche de Jules. Dès qu’il le voit, les yeux de Jules s’illuminent, et il ne tarde pas à se précipiter pour lui raconter sa journée en détail. Le brun écoute avec un sourire indulgent, caressant doucement la joue de Jules. Puis, sans hésitation, Jules se hisse sur la pointe des pieds et tend la bouche pour recevoir un baiser, que son négatif lui offre sans hésitation.

Je reste figé, surpris par cette tendresse affichée. Je jette un coup d’œil à Harry, qui fixe timidement ses pieds, les joues rougies. Quant à Enola, elle rit doucement derrière sa main, amusée par la scène.

Après quelques minutes, Jules fait signe à ses amis pour leur dire au revoir avant de s’éloigner en compagnie de son négatif. Un moment de silence s’installe, et je me racle la gorge pour me donner une contenance.

— Prêt à partir, Harry ? Je demande, essayant de dissiper la gêne.

Harry hoche la tête, et nous nous mettons en route vers la sortie. Alors que nous marchons, je sens sa main claquer la mienne à plusieurs reprises, comme s’il cherchait à attirer mon attention sans trop oser le faire directement. Je le regarde, intrigué, mais je n’ai pas le temps de lui poser la question avant que nous arrivions devant la voiture.

Je lui ouvre la portière, le laissant entrer avant de monter à mon tour.

En rentrant à la maison, je regarde une dernière fois les feuilles de consignes qu’Anne m’a envoyées, accrochées au frigo. Le docteur Rider m’a donné confiance sur la manière d’être avec Harry, et ces règles semblent désormais étouffantes et inutiles. Je décroche les feuilles une à une et les jette à la poubelle.

Je vais faire différemment.

J’aurai bien sûr à veiller sur lui, comme vérifier s’il prend bien sa douche et se lave les dents. Après tout, ce n’est pas uniquement un truc d’enfant, même moi j’ai parfois négligé ça à l’adolescence. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres, puis un frisson de dégoût me traverse quand je repense à ces jours sans brosse à dents.

NÉGATIF {L.S} short storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant