Je suis assis au milieu de ma chambre, entouré de cartons. Tout est déjà presque vide, dépouillé, comme si ma vie était prête à être effacée de cet endroit. Mes parents m'aident à finir de tout emballer, mais je ne bouge presque pas, les bras croisés, regardant la pièce avec un mélange d'amertume et de résignation.Je savais que ce moment allait arriver, mais je ne pensais pas que ce serait aussi difficile à avaler. J’ai accepté cette assignation, mais maintenant que je dois vraiment partir, je commence à regretter amèrement ma décision. Je me repasse en boucle la scène à la mairie, ce regard désespéré dans les yeux de la mère de Harry… Ça me brise presque le cœur, mais je me ressaisis. Je ne dois pas me laisser avoir par la pitié. Après tout, c’est moi la victime dans cette histoire, pas eux.
Ma mère, Johanna, plie mes vêtements avec soin et les met dans un dernier carton. Elle essaie de rester positive, comme toujours.
— Ne t’inquiète pas, mon chéri, ça va bien se passer, dit-elle d'une voix douce.
Mon père, Grell, s'occupe des cartons les plus lourds, restant aussi silencieux que d'habitude. Il se contente d'un léger hochement de tête à chaque fois qu'il croise mon regard, comme pour me rassurer. Mais moi, je ne ressens que cette boule grandissante dans mon estomac, ce malaise qui ne cesse de croître à l'idée de ce qui m'attend.
— Tout est prêt, annonce finalement ma mère en fermant un carton. Il ne reste plus qu'à charger tout ça.
Je hoche la tête, résigné. Je me lève et aide à transporter les cartons dans le camion. La journée est grise, le ciel lourd, comme pour refléter mon humeur. Mes parents prennent place à l'avant du camion, tandis que je me glisse à l'arrière, entouré de toutes mes affaires. Le trajet se fait dans un silence pesant, chacun perdu dans ses pensées. Comment est-ce que je me suis retrouvé dans cette situation ? Je sens l'angoisse monter à chaque kilomètre qui nous rapproche de la résidence.
Lorsque nous arrivons enfin, je suis complètement pris de court. Ce n’est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Le bâtiment devant moi est énorme, une résidence de luxe qui ressemble plus à un hôtel cinq étoiles qu'à un endroit où je pensais vivre. Les balcons en verre, les jardins soigneusement entretenus… Tout respire le luxe, et je suis soudainement mal à l’aise.
— Waouh… souffle ma mère, sortant de la voiture, les yeux écarquillés.
— C’est… beaucoup trop, je murmure, les sourcils froncés.
Mon père, tout aussi surpris, reste silencieux, mais son regard en dit long. Nous avançons vers l’entrée, et je vois les parents de Harry, Anne et Stephan, déjà là. Ils nous attendent avec un sourire poli, mais je sens quelque chose d’étrange derrière leur façade. Harry, lui, reste en retrait, basculant d’un pied sur l’autre, les mains croisées derrière le dos, le regard fuyant.
Anne s’avance pour nous accueillir, un sourire chaleureux sur le visage.
— Bonjour, vous devez être les parents de Louis, dit-elle en serrant la main de ma mère.
Mon père et Stephan échangent une poignée de main, tandis que je reste en retrait, observant la scène d’un mauvais œil. Je ne peux m’empêcher de fixer Harry, qui évite soigneusement mon regard.
— Merci beaucoup pour tout, vraiment, commence ma mère, visiblement impressionnée par le lieu. C’est un endroit magnifique.
— Oh, ce n’est rien, répond Anne avec un sourire. Nous voulions que Harry et Louis aient un environnement sécurisé et spacieux. Ils méritent le meilleur.
Le meilleur ? Je roule des yeux intérieurement. C’est surtout une manière de s’excuser pour la situation. Une manière de dire "désolé pour notre fils spécial".
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NÉGATIF {L.S} short story
Fanfiction"Être assigné à un positif, c'est censé être une chance, une promesse d'avenir."