Chapitre deux

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Ce matin-là, je me réveille plus tôt que d’habitude. L’excitation et l’appréhension me gardent sur les nerfs.

C’est aujourd’hui.

C’est enfin le jour de ma convocation. Le jour où tout change, où je vais enfin rencontrer celui à qui je vais être assigné et pouvoir commencer ma vie d’infirmier.

Pendant quelques secondes, je reste allongé dans mon lit, les yeux rivés sur le plafond. L’idée que ma vie prenne un tournant aujourd’hui est à la fois excitante et terrifiante.

Je me lève finalement, essayant de balayer ces pensées. Il est temps de me préparer. Je veux être à mon meilleur jour pour cette rencontre, même si au fond de moi, je ne sais pas à quoi m’attendre. Je passe un long moment sous la douche, laissant l’eau chaude calmer mes muscles tendus. Ensuite, je m’habille soigneusement, choisissant une chemise bien repassée et un pantalon impeccable.

Devant le miroir, je passe ma main dans mes cheveux, les ébouriffant légèrement avant de les lisser d’un geste rapide. Je prends une grande inspiration en me regardant une dernière fois dans le reflet.

Ça va aller, Louis. C’est juste une rencontre, rien de plus.

Je sors de ma chambre pour retrouver mes parents dans la cuisine. Ma mère, toujours pleine d’entrain, me sourit en me voyant arriver.

— Tu es magnifique, mon chéri. Tu vas tout déchirer aujourd’hui.

Mon père, plus réservé comme à son habitude, se contente de hocher la tête avec un léger sourire. C’est sa façon à lui de montrer qu’il est fier.

— Bon courage, fiston. On sera là pour toi.

Je prends un petit déjeuner rapide, bien trop nerveux pour avaler quoi que ce soit de conséquent. Puis mes parents m’accompagnent jusqu’à la mairie. Sur le chemin, ma mère ne cesse de parler pour me rassurer, tandis que mon père conduit en silence, la mâchoire crispée comme s’il essayait de garder le contrôle de ses émotions. Il sait que ce moment est important pour moi, mais aussi pour eux.

Devant la mairie, je prends une grande inspiration. C’est un grand bâtiment en pierres grises, imposant, presque intimidant. Je me retourne vers ma mère qui me sourit tendrement avant de déposer un baiser sur ma joue.

— Tout va bien se passer, Louis. Tu es prêt pour ça.

Je hoche la tête, un sourire nerveux sur les lèvres. Elle me serre une dernière fois dans ses bras avant de me lâcher.

— Bon courage, mon chéri.

Je leur fais un signe de la main, puis me dirige vers l’entrée de la mairie. À l’intérieur, une atmosphère solennelle règne, et je ne suis visiblement pas le seul à être convoqué aujourd’hui. Plusieurs négatifs sont assis dans le hall, tous attendant patiemment leur tour. Mais il y a aussi des positifs, beaucoup plus détendus, qui discutent en petits groupes. Mon cœur bat un peu plus vite en voyant tout ce monde.

Je me dirige vers le guichet d’accueil, où une femme m’observe avec une expression hostile. Elle est évidemment une positive. Ses yeux me jugent déjà, et je sens son mépris avant même qu’elle ouvre la bouche.

Super.

— Nom ? demande-t-elle froidement.

— Tomlinson, Louis, je lance en la regardant droit dans les yeux.

Elle tape quelque chose sur son clavier sans lever les yeux vers moi. Son hostilité est palpable, et je roule des yeux en faisant un bruit de dédain.

— Tss, je fais en haussant les sourcils.

NÉGATIF {L.S} short storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant