Chapitre dix

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Le lendemain matin, je suis réveillé non pas par le son strident de mon réveil, mais par une sensation douce et chaude contre ma peau. Des lèvres se pressent doucement contre mon épaule nue, remontant jusqu’à mon cou, et un frisson agréable parcourt mon corps. Les bras d’Harry sont fermement enroulés autour de ma taille, comme s’il avait peur que je m’échappe. Encore à moitié endormi, je laisse échapper un gémissement de contentement, mes doigts trouvant instinctivement le chemin vers ses boucles douces qui chatouillent mon cou.

Je me lèche les lèvres, mais grimace un peu. Harry m’a tellement embrassé hier soir que j’ai les lèvres irritées. C’est comme s’il avait voulu rattraper chaque instant perdu, tous ces jours sans baiser. À cette pensée, un sourire étire mes lèvres.

Les lèvres d’Harry remontent lentement jusqu’à mon oreille, et d’une voix timide, il murmure :

— T’as bien dormi, Lou ?

Le contraste entre l’innocence de ses mots et l’assurance de ses gestes me prend de court. Ce mélange d’innocence et d’audace chez lui est troublant, mais je ne peux m’empêcher d’aimer cette dualité qui le rend si unique. Encore sous le charme de mon réveil, je hoche doucement la tête et me tourne dans ses bras pour lui faire face.

Dès que je suis face à lui, Harry m’attrape pour déposer un baiser léger sur ma bouche rouge et sensible. Je ferme les yeux, savourant ce contact, avant qu’il ne plonge de nouveau dans mon cou, ses lèvres explorant ma peau avec une tendresse qui me touche en plein cœur. En réponse, je laisse mon nez glisser doucement contre son cou, inspirant son odeur apaisante et me laissant emporter par cet instant.

Comment ai-je pu passer à côté de tout ça pendant si longtemps ? Un léger sourire se dessine sur mon visage alors que je me rends compte à quel point j’ai été aveugle et obstiné. J’aurais pu vivre des matins comme celui-ci depuis un moment déjà.

Quel con j’ai été, me dis-je, laissant un soupir s’échapper.

***

Ce matin, comme à son habitude, Harry reste à la maison puisqu’il n’a pas cours. Pendant ce temps, je me prépare à partir pour l’hôpital. J’enfile ma blouse blanche par-dessus mes vêtements, attrape mes clés et ma sacoche, puis je me peigne rapidement devant le miroir du couloir. Une fois prêt, je traverse l’appartement pour rejoindre le salon où Harry est assis à la grande table à manger, concentré sur ses devoirs. Lorsqu’il remarque ma présence, il lève les yeux avec un sourire timide.

— Je serai de retour bien avant que tes parents arrivent, mais je suis pas sûr d’avoir le temps de préparer à manger, dis-je en ajustant ma blouse. Ça te dit qu’on commande quelque chose ?

Harry hésite un instant avant de répondre, les joues un peu rosies.

— Je… je peux cuisiner quelque chose, dit-il timidement. J’ai appris quelques recettes au centre.

Je suis surpris. C’est vrai que je suis attentif à ses progrès en rééducation, mais je me rends compte que je n’ai jamais vraiment suivi ses cours scolaires, même si je sais qu’il est un excellent élève. Sa proposition de cuisiner lui-même me touche, et un sourire attendri étire mes lèvres.

— Vraiment ? Tu es sûr ? Tu vas pas te blesser ? Je demande en ébouriffant ses cheveux.

Harry secoue vivement la tête, confiant. Malgré tout, un brin de prudence me pousse à lui donner un petit avertissement.

— Bon, d’accord, mais appelle-moi quand tu utilises la cuisine. Ça me rassurera, d’accord ?

Il hoche la tête avec enthousiasme. Je me penche pour lui faire des bisous en mimant des « mwah, mwah » avec ma bouche. Harry me regarde avec des étoiles dans les yeux, puis se penche sur ses cahiers pour m’embrasser. Nos lèvres se rencontrent dans un bref baiser tendre, et je lui fais un clin d’œil avant de reculer. Ses joues rougissent, et un sourire adorable se dessine sur son visage.

NÉGATIF {L.S} short storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant