Chapitre six

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Le lundi matin, après quelques hésitations et un regard timide, Harry m’a demandé si je voulais bien l’accompagner à son centre. J’ai essayé de jouer les durs, de refuser, mais… bien sûr, j’ai craqué. Comment lui dire non ?

Nous montons dans la voiture avec le chauffeur, et le trajet dure une trentaine de minutes. En arrivant devant le centre, je reste sans voix. L’endroit est immense, bien plus imposant que ce à quoi je m’attendais. Harry descend de la voiture avec son costume trois pièces – l’uniforme obligatoire pour tous les participants – et sa sacoche en bandoulière. Je le suis, encore un peu surpris de le voir si appliqué dans cette tenue, qui lui donne une allure sérieuse.

En entrant, nous découvrons un grand hall, plein de gens de tous âges : des enfants, des ados, des jeunes adultes comme Harry, et même des personnes plus âgées. Le centre semble regrouper une diversité de personnes.

Harry marche avec assurance, comme s’il connaissait parfaitement le chemin, et il m’entraîne vers des portes battantes sur le côté. En entrant, je découvre un gigantesque gymnase rempli de tentes superposées et d’équipements divers. Le lieu me coupe le souffle, et mille questions me viennent à l’esprit, mais avant que je puisse les poser, Harry se dirige vers une petite table où deux femmes sont assises.

Les deux femmes l’accueillent chaleureusement, et il leur répond avec le même enthousiasme. Il signe un registre, prouvant sa présence. L’une des femmes, une blonde, me remarque et me lance un regard curieux.

Je m’avance et me présente.

— Je suis Louis, le… négatif de Harry.

Les deux femmes échangent un regard surpris et sourient, tandis qu'Harry devient tout rouge et baisse timidement les yeux.

— Enchantée, je suis Ania, dit la première avec un sourire amical, et voici Samira. Nous nous occupons des entrées et sorties ici.

Samira me regarde en souriant et me tend un badge de visiteur, et je l’accroche à ma veste. Harry se dirige ensuite vers une tente en particulier, et je le suis, curieux de découvrir la suite. En arrivant devant, un homme d'une trentaine d’années sort de la tente, et son visage s'illumine en voyant Harry.

— Salut, champion, dit-il en lui ébouriffant les cheveux. Comment ça va aujourd’hui ?

Harry lui sourit, même s’il a l’air un peu nerveux.

— Je suis… un peu stressé, mais ça va, répond-il doucement.

L’homme remarque ma présence et, au lieu de me questionner directement, il se tourne vers Harry, comme pour l'obliger à parler.

— Et lui, qui est-ce ? demande-t-il d’un ton amical.

Harry se tourne timidement vers moi, ses joues rosissant légèrement.

— C’est… mon négatif, répond-il, comme si c’était la chose la plus précieuse au monde.

L’homme semble surpris pendant un instant, puis il se met à sourire et me tend la main.

— Je suis le docteur Rider, je m’occupe du suivi de Harry. Il est également suivi par madame Giovanni, la psychiatre du centre.

Je lui serre la main, un peu impressionné par sa prestance. Le docteur Rider se tourne vers Harry et lui fait signe d’entrer dans la tente pour s’installer, ce qu’Harry fait sans poser de questions.

Voyant mon air curieux, le docteur Rider se tourne vers moi.

— Vous avez des questions ? me demande-t-il gentiment.

— Oui… pas mal, à vrai dire, dis-je avec un sourire gêné.

Il m’invite à m’asseoir à une table près de la tente, un peu à l'écart pour que notre conversation ne dérange pas Harry.

NÉGATIF {L.S} short storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant