Chapitre 8

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Le son aigu d'une corne retentit, coupant l'air brûlant du désert. Un frisson parcourut les gradins. Les murmures, qui jusque-là bruissaient comme un vent léger, s'éteignirent presque instantanément. L'excitation palpable, suspendue dans le silence, fit vibrer l'atmosphère. Tous les yeux étaient fixés sur l'arène de sable, sur le point de devenir le théâtre d'un spectacle grandiose.

Les cavaliers, montés sur leurs destriers nerveux, se tenaient en ligne, prêts à s'élancer à la moindre injonction. Certains réajustaient les rênes, d'autres échangeaient des regards de défi. Mais parmi eux, une silhouette se démarquait, éclipsant tous les autres.

Zéphyr.

Le roi de Zhéhar avançait au pas, ses mouvements calculés, maîtrisés, comme s'il commandait non seulement à sa monture, mais à l'espace même qui l'entourait. Son cheval, une créature à la robe noire et luisante comme l'ébène, s'avançait avec une grâce presque irréelle. Il portait un harnais finement orné, les arabesques dorées rehaussant la perfection de son pelage. Chaque pas semblait calculé, chaque geste savamment dosé pour affirmer l'autorité du roi.

Les spectateurs étaient subjugués. Une vague de murmures parcourut la foule, avant de se transformer en une clameur d'admiration. Le peuple de Zhéhar, fier de son souverain, applaudissait avec ferveur. Ils n'avaient jamais vu leur roi ainsi, parmi eux, se mêlant à la compétition. Un murmure se répandit dans les tribunes – un roi qui participe à la course était un signe d'honneur, un hommage aux traditions du désert.

Arianna, assise parmi les nobles étrangers, observait en silence. Tout en elle se figea en voyant Zéphyr. Elle avait entendu parler de sa présence à la course, mais le voir ainsi, en chair et en os, dépassait tout ce qu'elle avait pu imaginer. Son allure sombre et mystérieuse, la manière dont il dominait la scène sans effort, chaque détail l'attirait irrésistiblement. Son cœur battait plus fort, une étrange sensation la submergeant.

Elle ne pouvait détacher ses yeux de lui. Il y avait quelque chose dans ses gestes, dans son port de tête altier, qui résonnait en elle comme un souvenir lointain. Un sentiment étrange, comme si elle avait déjà croisé cet homme, s'insinua en elle. C'était irrationnel, inconcevable, et pourtant, elle ne pouvait chasser cette impression de déjà-vu. Elle chercha dans sa mémoire, en vain. Mais l'inconnu royal exerçait sur elle une fascination qu'elle ne pouvait expliquer.

Sous les regards fascinés, Zéphyr fit avancer son cheval, traversant l'arène avec une majesté naturelle. Ses yeux, dissimulés derrière son masque noir, parcouraient la foule comme un faucon guettant sa proie, et partout où il passait, les applaudissements redoublaient. La noblesse se levait en son honneur, des cris d'allégresse montaient de toutes parts. Le roi était plus qu'un simple participant; il était le cœur battant de cette course.

Il s'arrêta, au centre de l'arène, levant une main gantée en signe de salut. Le silence se fit à nouveau. L'éclat métallique de son masque brillait sous le soleil implacable. Puis, dans un geste théâtral, il abaissa lentement son bras. Le signal fut donné. Les autres cavaliers prirent place, se préparant à s'élancer, mais tous semblaient hésiter un instant, comme incapables de croire que Zéphyr lui-même allait courir à leurs côtés.

Arianna sentit une étrange tension s'accumuler dans l'air. Ses mains moites se crispèrent sur le rebord de son siège. Elle n'avait jamais assisté à une course de cette envergure, et l'idée que Zéphyr, le mystérieux souverain de Zhéhar, fût le centre de cette journée la remplissait d'une excitation nerveuse.

Zéphyr guida son cheval vers sa place, sans se presser. Même dans cette préparation, il conservait une maîtrise parfaite. Le vent soulevait légèrement les pans de sa cape noire, ajoutant à son allure presque surnaturelle. À ses côtés, Rayan, fidèle et imposant, échappait un rire en ajustant sa monture.

Sous les cieux du désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant