Chapitre 16

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Zéphyr se redressa, son regard devenant encore plus perçant, presque accusateur. Un léger sourire, à peine perceptible, effleura ses lèvres, comme s'il venait de saisir une piste dans ce qu'elle lui avait dit. Il la fixa avec une intensité troublante, un éclat ironique dans les yeux, et adopta un ton plus sévère, laissant planer une accusation insidieuse.

- Curieux, murmura-t-il, en faisant le tour de la pièce comme pour laisser le poids de ses paroles s'abattre sur elle. Une simple touriste, venue de nulle part, et qui se retrouve justement dans une zone interdite, sans escorte à par un guide , ni autorisation... Cela me semble étrange, n'est-ce pas ?

Arianna sentit la colère monter en elle, mais elle prit sur elle pour ne rien laisser paraître. Elle soutint son regard, refusant de céder à cette insinuation.

- Vous croyez quoi ? Que je suis venue ici pour vous espionner ? demanda-t-elle, une note de défi dans la voix. Que je suis une voleuse, peut-être ?

Zéphyr s'arrêta à quelques pas d'elle, les bras croisés, l'air aussi impassible qu'une statue. Il l'observait comme on scruterait un insecte sous une loupe, cherchant le moindre faux mouvement, la moindre faille.

- Peut-être. Ce ne serait pas la première fois qu'un étranger tente de pénétrer ce territoire pour des raisons peu honnêtes, rétorqua-t-il, sa voix glaciale. On a vu des voyageurs qui disaient simplement vouloir "explorer". Certains se sont révélés être des voleurs de secrets, des espions déguisés. Pourquoi devrais-je croire que vous n'êtes pas l'une d'entre eux ?

Arianna le regarda, incrédule. L'accusation était si absurde qu'elle en ressentit une brûlure de colère dans sa poitrine. Comment osait-il l'accuser sans preuve, la réduire à un rôle aussi vil ? Elle serra les poings, sentant la bravade monter en elle malgré la peur qui continuait de l'habiter.

- Parce que je ne suis pas l'une d'eux ! lança-t-elle d'une voix forte, avec une détermination qui la surprit elle-même. Je ne suis pas une espionne, ni une voleuse, et je n'ai rien à cacher. Je suis venue ici en tant que simple touriste, quelqu'un qui a soif de découvrir ce que ce pays a à offrir, pas pour me mêler de vos intrigues de cour ou voler vos secrets.

Un éclat de défi passa dans son regard, et elle se redressa légèrement, refusant de baisser les yeux.

- Et vous savez quoi ? Je trouve pathétique que vous, un roi, soyez si prompt à suspecter une simple étrangère de vous trahir. Peut-être que si vous descendiez de votre trône un instant, vous comprendriez que tous les visiteurs ne sont pas des ennemis.

Zéphyr plissa les yeux, ses lèvres se pinçant légèrement, comme s'il pesait la portée de ses mots. Ce genre de franchise, de défi ouvert, était inhabituel dans son entourage. Habituellement, ses sujets et visiteurs s'effaçaient devant lui, cherchant à apaiser son humeur par des flatteries ou des excuses. Mais cette femme... Elle le provoquait, se dressant devant lui avec une bravoure qui le laissait intrigué, et presque... amusé. Un frisson traversa son regard, mais il ne montra rien de ce qu'il ressentait.

- Vous parlez avec beaucoup de hardiesse pour quelqu'un qui ignore où elle se trouve, et devant qui elle se tient, dit-il d'un ton mesuré, sans chaleur. Peut-être devrais-je vous rappeler que je suis juge ici, que vos paroles peuvent se retourner contre vous.

Arianna leva le menton, se refusant à céder.

- Faites donc, si cela vous amuse ! répondit-elle, piquée au vif. Mais sachez une chose, Votre Majesté : je ne me plierai pas à des accusations sans fondement. Je suis peut-être une étrangère, mais je ne vous dois aucune déférence pour des soupçons injustes.

Une lueur de défi s'alluma dans les yeux de Zéphyr, et il sembla hésiter un instant, comme pris entre son irritation et une curiosité inattendue pour cette audace. Il la dévisagea encore, impassible, mais elle devina une lueur de respect, presque imperceptible, se dessiner dans son regard.

Sous les cieux du désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant