AMINA
J'étais assise sur le bord du lit, les coudes appuyés sur mes genoux, le regard perdu dans le vide.
Une heure.
Mon père m'a appelé il y a une heure, soixante putain de minutes sont passé depuis qu'il m'a appelé !
La patience n'était pas mon point fort, encore moins dans ce trou insalubre qui sentait la moisissure et le renfermé.
La sonnette de la porte du motel, suivi de pas lourds dans le couloir, me fit lever les yeux.
J'ouvre la porte pour tomber sur lui.
Julian, fidèle à lui-même, arrivait avec ce mélange d'assurance et de désinvolture qui lui correspond tant.
— Une heure, vraiment ? Je pensais que tu devais « pas tarder à arriver », lançai-je, sèchement.
Il haussa un sourcil, comme si mon impatience l'amusait.
— Trop mignon, dit le si je t'ai manqué, répondit-il en posant son sac sur la chaise avec une lenteur exaspérante.
Il laissa traîner son regard sur moi avant de finalement sortir un dossier de son sac. Il le tenait du bout des doigts, le gardant légèrement hors de ma portée, son sourire insistant.
—Alors... tu es prête à tout savoir ? demanda-t-il.
Je tendis la main, attendant qu'il me passe le dossier, mais il le retint une seconde de plus, son regard capturant le mien.
— Tu sais, tu pourrais me dire merci au moins, murmura-t-il en penchant la tête, faussement amusé. Après tout, sans moi... tu serais perdue ici, pas vrai ?
— Vas-y donne moi ça là au lieu de dire de la merde.
Je lui arrache le dossier des mains avant de commencer à le feuilleter.
Une adresse, je suppose que c'est l'endroit où l'on doit se rendre pour rencontrer les Vicci.
Ils ne pouvaient pas nous donner un numéro de téléphone au lieu de nous faire traverser toute l'Amérique ?
— Pitié dit moi que tu m'as pris des habits de rechanges !
— Évidemment, tu me prends pour qui ?
Il me tend un sac contenant plusieurs habits, une paire de talons -de toutes façons je n'ai quasiment que ça- et des sous-vêtement de rechange.
Je vous arrête tout de suite, Julian est gay. Peu de personnes sont au courant car il a peur de la réaction de mon père et des autres hommes du réseaux.
En fait, je crois que je suis la seule à le savoir...
Même si ça ne se voit peut être pas au premier abord, moi et Julian on a grandit ensemble et on a toujours été complice.
C'est un peu la seul personne que je pourrai considérer comme un « ami ».
— Bon, je me douche, me change et on prend la route c'est bon ?
— Parfait, je t'attends.
J'entre dans la salle de bain malgré son état lamentable.
J'ai vraiment besoin d'une douche brûlante.
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Après m'être habillé, coiffé et légèrement maquillée je sors de la salle de bain.
— Vu qu'on va à un défilé de mode c'est bien, dit Julian en levant les yeux au ciel.
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AMINA
ActionAmina Arias a grandi dans une famille où le crime règne en maître, mais elle n'a jamais reçu l'amour et le respect qu'elle mérite. Exploitée par son père et marquée par des traumatismes de son passé, Amina est déterminée à prouver sa valeur et à pro...