AMINA

CHAPITRE 9: Le pacte

NAIM

Enfin.

Je me retrouve enfin face à celle qui a ruiner ma vie, celle qui a détruit ma famille en tuant le pilier de celle-ci.

Celle qui paiera pour ses actes.

Je m'écarte d'elle, en rangeant mon arme tout en la gardant suffisamment proche au cas où elle tenterait quelque chose de stupide.

— Qu'est ce que tu me veux ? me demande-t-elle.

Jusqu'à présent, je ne lui ai jamais révélé de vive voix pourquoi elle se trouvait ici. Pourquoi c'était elle, et pas une autre.

—Tu le sais très bien.

Elle fronce les sourcils, ce masque de froideur en place comme un bouclier.

Elle ne répond pas tout de suite. Elle attend.

—Je ne suis pas là par plaisir, je ne joue pas, Arias. Je veux des réponses.

— Des réponses ? répète-t-elle.

— Sur Yassin.

Son visage se ferme d'un coup, la surprise qu'elle essaye de masquer se trahissant dans son regard. Elle reste muette, mais je perçois l'étincelle de compréhension qui l'envahit.

— Ton frère, murmure-t-elle enfin, avec une prudence qui m'agace.

—Ne fais pas celle qui vient de comprendre, je n'aime pas les menteuses. Tu as été vue avec lui, tu étais là au moment de sa mort.

—Et qu'est-ce que ça change ? Je n'ai rien à te dire Naim, ce qui est arrivé ce soir-là c'est...

Elle s'interrompt, cherchant ses mots, et ça m'irrite encore plus.

— C'est quoi, Arias ?

Je m'approche encore, mes yeux braqués sur elle avant de continuer:

— Une coïncidence ? Tu étais là, tu l'as vu ce soir-là, et maintenant il est mort. Ça commence à faire beaucoup de coïncidences, non ?

—Je n'ai pas tué Yassin, elle siffle, un éclat de colère passant dans son regard.

—Alors pourquoi ne pas l'avoir dit dès le début ? Pourquoi avoir gardé ça pour toi ?

Elle me fixe, refusant de baisser les yeux.

—Parce que tu m'aurais cru peut-être ? Parce que j'ai juste à te dire que je suis innocente et tu lâcheras tout ?

Elle ricane, un son dur et sans joie.

Je retiens ma colère, cette rage froide qui me bouffe chaque fois que je pense à Yassin, chaque fois que j'imagine son corps étendu, sans vie.

Je jure que je vengerai mon frère, peu importe ce que je dois faire.

—Alors explique toi. Je ne suis pas quelqu'un de très patient alors si tu souhaites sortir d'ici vivante parle et vite ! Si tu parles je te donnerai ce dossier.

Elle soupire, mais elle ne fuit toujours pas mon regard.

— Pourquoi te le dire si tu me tueras quand même après ? En gardant le secret pour moi, je suis intouchable.

Malheureusement pour elle, j'ai toujours un coup d'avance.

— Tu te penses maligne là ? Tu vois ce dossier, c'est bien celui auquel tu penses. Donc maintenant commence à parler ou je te jure que le monde entier saura ce qu'il contient.