En 2017, les choses ont changé pour moi, mais une ombre reste. Nico Rosberg. Le mec que je considérais comme un frère. Nous étions inséparables, prêts à tout l'un pour l'autre… jusqu'à ce moment-là, quand Nico a trahi notre amitié pour atteindre ce qui, à ses yeux, valait plus que tout. Ce fameux titre. Depuis, rien n’est plus pareil, et aujourd’hui, on se retrouve côte à côte chez Mercedes, pris au piège dans un coéquipier que je ne sais plus si je dois admirer ou détester.
On est à Spa, et il flotte comme toujours entre nous cette tension palpable, ce mélange de mépris et d’amertume qui me ronge à chaque tour. Et puis, le départ. Je tente de le dépasser dans le premier virage, mes mains serrées autour du volant, ma détermination portée par toute cette rage. Mais lui, il ne cède pas d’un centimètre. Je tente à nouveau à la chicane, nous nous frôlons, nos voitures s’effleurent… puis, soudain, le choc.
Nos deux voitures sont hors de la piste, les pièces éparpillées autour de nous, le son du public choqué en fond sonore. L’abandon. Encore. Je m’arrache le casque, le jette dans la voiture, et je sors, le regard fixé sur Nico, qui descend de la sienne avec ce même regard d’acier. Il s’approche, et j’y vais aussi. L’adrénaline, la colère… tout s’emballe en moi.
- Ça t'amuse ? je crache, les dents serrées.
Il ne réagit pas tout de suite, comme s’il était surpris, ou juste épuisé.
- Tu sais très bien que j'ai rien fait de plus que toi.
Je ris, amer.
- Ah oui ? Parce que ça t'est arrivé une fois de respecter une course sans jouer au traître ?
Son regard s'assombrit, et pendant une fraction de seconde, je jurerais y voir quelque chose de sincère, presque une trace de remords, mais ça disparaît aussi vite.
- Tout ce que j'ai fait, c'est jouer le jeu que tu as toujours voulu jouer, Lewis.
Les jours suivants sont un enfer. Les médias se régalent de cette rivalité qui, pour eux, est un feuilleton sans fin, une guerre froide teintée de provocations publiques et de silences lourds dans les briefings. Partout où je vais, je sens les regards, les murmures, la curiosité malsaine autour de cette animosité entre nous, celle qui pourrait nous détruire à tout moment.
La tension entre nous atteint un nouveau sommet un soir, alors que je reste un peu plus tard que prévu pour revoir des données dans le garage. Nico est là aussi, à l'autre bout de la salle. Je ne sais pas ce qui me pousse, peut-être cette colère refoulée, ce besoin de comprendre, ou simplement de l'entendre enfin avouer ce qu’il a fait. Je traverse la pièce et je l’interpelle.
- Dis-moi, Nico. C'était quoi pour toi, notre amitié ? Juste une étape de plus vers ton foutu titre ?
Il se retourne, visiblement fatigué, ses yeux cernés d'une tristesse que je ne comprends pas.
- Ça n’a jamais été ça, Lewis. murmure-t-il.
- Ah non ? Alors explique-moi pourquoi t’as ruiné tout ça ? Pourquoi t’as pris ces fichus papiers et trahi la seule personne qui croyait encore en toi et à ton titre, à la loyale ?
Il reste silencieux un moment, la mâchoire serrée, les poings crispés, puis finit par lâcher :
- Parce que j'avais peur, OK ? Peur de ne jamais réussir, peur de rester dans ton ombre, peur de ne pas briller comme mon père. J'ai fait quelque chose que je regrette, mais je savais plus quoi faire d'autre.
C'est comme un coup de poing. Pour la première fois, je vois la culpabilité dans ses yeux, celle qu’il a cachée pendant tout ce temps. Et malgré la douleur et la colère, une partie de moi se sent soulagée. Parce que je sais, au fond, que cette trahison n’était pas seulement un choix calculé, mais une réaction d'un homme désespéré.
- Tu sais, Nico. dis-je, en tentant de garder mon calme. On aurait pu gagner ensemble. Mais t’as choisi de faire cavalier seul.
Il hoche la tête, et je vois enfin cette carapace se fissurer.
- J’ai toujours regretté ce choix, Lewis. Mais à quoi bon te le dire maintenant ?
Les semaines passent, et je me rends compte que quelque chose a changé. C’est subtil, mais je sens que cette confession a libéré un poids. Les disputes sont encore là, mais elles n'ont plus cette intensité brûlante. Je le vois différemment maintenant, comme un homme complexe, imparfait, mais humain.
Un soir, lors d'une course au Japon, nous restons seuls dans le paddock, à l'abri des regards. Il fait nuit, les lumières du circuit brillent au loin, et dans ce calme inhabituel, je décide de lui parler.
- Tu sais, Nico… il y a des moments où je voudrais effacer tout ça. Revenir à avant.
Il me regarde, et pour la première fois, il y a une lueur d'espoir dans ses yeux. "
- Moi aussi, Lewis. Mais peut-être qu’on peut… recommencer autrement.
Les semaines se transforment en mois, et ce qui avait été une relation brisée devient quelque chose de plus profond, plus sincère. On apprend à se connaître à nouveau, à s’apprivoiser. Sa femme reste toujours dans sa vie, ses filles aussi, mais il y a ces instants, volés, presque irréels, où on laisse tomber les masques et où on se retrouve. Ces baisers échangés en secret, ces gestes maladroits, comme des adolescents, mais avec la gravité de tout ce qu’on a traversé ensemble.
On continue de courir, de se défier, mais sans cette haine qui nous rongeait. Et chaque fois que je croise son regard, je me rends compte que, malgré tout, malgré les trahisons, les erreurs et les regrets, il reste cette étincelle, cette complicité qui refuse de s'éteindre.
Peut-être qu’on ne sera jamais les amis que nous étions, mais ce qu’on partage aujourd’hui, dans le silence et l’ombre, est quelque chose que personne ne pourra comprendre.
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OS F1 (multiship)
FanfictionSalut salut ! Je fais ces os car je voulais écrire quelque chose d'un peu différent de d'habitude (ne jugez pas les ships, certains sont tirés au hasard 😅) Voilà voilà ! Si vous tenez à lire alors bonne lecture !