Braises de rivalité [C.S x L.H]

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(Je ne le dirais pas à chaque fois, il y aura de moins en moins d'histoire où ils sont pilotes car j'ai l'impression que ça se répète et j'ai pas envie d'avoir ce sentiment, voilà et puis si vous lisez l'histoire, vous verrez bien qu'ils ne sont pas pilotes)

——

Cela fait quelques mois que je travaille avec Hamilton. On est pompiers dans la même caserne, et même si je devrais être habitué à le voir chaque jour, il y a toujours quelque chose d’intriguant chez lui, quelque chose de presque magnétique. Mais voilà, Lewis et moi, on n’est pas amis. Et même si, sur le terrain, on fait ce qu’il faut sans poser de questions, il y a toujours cette tension entre nous, cette compétition constante, comme si chaque feu qu’on éteignait était une bataille personnelle.

Quand je suis arrivé ici, tout le monde m’avait prévenu :

- Attention à Hamilton. Il est brillant, mais il ne fait confiance à personne.

Au début, je pensais que ça n’avait rien de personnel. Après tout, être pompier, c’est plus qu’un métier, c’est un mode de vie, et ça change un homme. Mais au fur et à mesure, je réalise que c’est autre chose. Entre nous, c’est plus qu’une rivalité de travail. C’est presque une lutte pour être vu, pour exister, chacun dans notre coin.

Un soir, après une intervention particulièrement difficile, on est tous réunis autour de la table de la caserne. L’équipe est épuisée, mais lui, il reste là, assis un peu en retrait, l’air pensif. Je m’approche, un peu hésitant, et m’assois à côté de lui.

- Ça va, Hamilton ?

Il lève les yeux vers moi, et dans son regard, je vois cette même lueur de défi qui apparaît à chaque fois qu’on est sur le terrain.

- Oui, Sainz, ça va. T’as fait du bon boulot aujourd’hui.

Sa voix est calme, presque trop posée, et il y a une froideur que je n’arrive pas à comprendre.

Je souris, essayant de détendre l’atmosphère.

- Eh bien, tu sais, on forme une bonne équipe quand on le veut.

Mais il ne répond pas, et retourne à son silence, comme si ma présence l’importunait. J’ai l’impression qu’on pourrait former quelque chose de solide, lui et moi, si seulement il laissait tomber sa garde.

Les jours passent, et chaque intervention devient une compétition tacite entre nous. Qui sera le premier à entrer dans les bâtiments en feu ? Qui prendra les plus grands risques pour sauver une vie ? À chaque fois, il se met en avant, parfois même au point de mettre sa propre sécurité en danger. Et à chaque fois, ça m’irrite un peu plus.

Un soir, on est appelés pour un incendie dans un immeuble résidentiel. Le feu est déjà bien avancé, et la chaleur est étouffante. Lewis et moi, on s’élance presque en même temps dans le bâtiment, chacun de notre côté. On évacue les résidents, on progresse à travers les flammes, et au moment où je le rejoins, il me lance un regard d’acier.

- Pourquoi tu fais toujours ça, Carlos ? Pourquoi tu te mets en danger comme ça ?

Je le regarde, surpris.

- Moi ? C’est toi qui te jette dans les flammes sans réfléchir ! On n’est pas là pour prouver quoi que ce soit, Lewis.

Il serre les poings, et je vois une étincelle de colère dans ses yeux.

- Facile pour toi de dire ça. Moi, je dois me battre pour chaque centimètre.

Je ne comprends pas vraiment ce qu’il veut dire, mais avant que je puisse répliquer, il se retourne et continue sa progression dans le bâtiment, me laissant planté là, au milieu de la fumée.

La tension continue de monter entre nous, et un soir, après une longue intervention, on finit par exploser. On est seuls dans les vestiaires, les autres sont partis, et je décide que c’est le moment de mettre les choses au clair.

- Lewis, pourquoi tu me traites toujours comme ça ? On est censés être une équipe, pas des ennemis.

Il se tourne vers moi, son visage marqué par la fatigue et la frustration.

- Parce que t’as tout, Sainz. Tu viens ici, t’es aimé de tout le monde, tout le monde te fait confiance, et moi, je dois prouver chaque jour que je mérite ma place en tant que pompier, juste car au début, j'avais du mal !

Sa voix tremble légèrement, et je réalise qu’il y a beaucoup plus derrière cette façade de froideur que je ne le pensais.

- Je ne savais pas que tu te sentais comme ça.

Il détourne le regard, comme s’il regrettait d’en avoir trop dit. Mais avant que je puisse m’excuser ou lui dire que je le respecte, il s’approche de moi, ses yeux sombres et déterminés.

- Tu ne comprendras jamais, Sainz. Jamais.

Les jours suivants, il m’évite, et je me sens de plus en plus mal à l’aise. Je commence à voir les choses différemment, à repenser à chaque moment passé ensemble, chaque regard échangé.

Puis un jour, je surprends une conversation entre Lewis et notre chef de caserne, Valtteri. Il parle à voix basse, mais j’entends quelques mots :

- Ma famille… elle ne m’a jamais considéré comme assez bien… elle voulais que je fasse autre chose et tout ce que je fais, c’est pour prouver qu’il avait tort…

Je comprends enfin. Cette colère, cette rage de toujours se surpasser, ça vient de plus loin que je ne l’imaginais. Lewis n’est pas en compétition avec moi, il se bat contre les fantômes de son passé, contre sa famille.

Ce soir-là, je décide de le confronter. Quand je le trouve enfin, il est seul dans la salle d’entraînement, frappant un sac de boxe avec une intensité presque effrayante.

- Lewis, je sais ce que tu traverses. Et je sais que tu penses que tu dois te battre seul, mais tu n’es pas seul. Je suis là.

Il s’arrête, essoufflé, et me regarde avec cette vulnérabilité que je n’ai jamais vue chez lui. Il ne répond pas. Il reste là, les poings serrés, le souffle court, et je vois ses yeux briller d’une émotion qu’il tente de contenir.

Sans vraiment réfléchir, je m’avance et pose une main sur son épaule.

- On est une équipe, Lewis. Que tu le veuilles ou non.

Petit à petit, les choses commencent à changer entre nous. Il m’accepte enfin comme un coéquipier, et la tension se dissipe. On travaille ensemble, vraiment ensemble, pour la première fois depuis longtemps.

Un soir, après une intervention, il me demande si je veux aller boire un verre avec lui. C’est la première fois qu’il fait ce genre d’invitation, et j’accepte avec plaisir. Assis l’un en face de l’autre, on parle de nos vies, de nos rêves, et il m’avoue que ce poids sur ses épaules, il l’a toujours ressenti.

- Parfois, je me demande si je vais finir par m’écrouler, dit-il en souriant tristement.

Je serre doucement sa main.

- Pas tant que je serai là pour te rattraper.

Ce soir-là, je comprends que quelque chose a définitivement changé entre nous. Les braises de la rivalité se sont transformées en quelque chose de plus fort, de plus intense.

OS F1 (multiship)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant