Je me précipite sur elle et la pousse hors du champ de la voiture. Celle-ci freine et s'arrête à quelques centimètres de mon visage. Je crois que je n'ai jamais été aussi paniqué. Serena semble perdue, comme si elle ne comprenait pas ce qui était arrivé, puis elle lève les yeux et me voit enfin. Je me relève puis l'aide à faire de même. Elle semble sonnée. Je m'apprête à lui demander si tout va bien, si elle a mal quelque part mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que Serena s'effondre dans mes bras. Aussitôt, j'hèle un taxi et lui demande de me déposer rapidement à l'hôpital le plus proche. Je ne crois pas avoir déjà parcouru la ville en si peu de temps. Nous arrivons en moins de dix minutes à l'hôpital, qui est déjà prévenu de notre arrivée et nous attend. Ils me forcent à lâcher Serena mais je les suis. Ils me posent plusieurs questions auxquelles je réponds sans la lâcher des yeux. L'infirmière me regarde bizarrement alors je lui demande si elle va s'en sortir. Celle-ci me répond d'un air excédé :
"-Monsieur, évidemment qu'elle va s'en sortir. Elle s'est simplement évanouie. Par contre nous ferions de vous examiner car c'est plutôt vous qui avez été touché par le véhicule.
-Non ce n'est pas la peine, tout va bien je vous assure.
-Nate ? Qu'est-ce que je fais dans un lit d'hôpital ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"
A peine l'ai-je entendu prononcer mon prénom que je me tourne vers Serena :
"-Serena. Dieu merci tu vas bien. Tu as simplement fait un malaise mais ça va.
-La voiture...tu m'as sauvé la vie ?
-Oh euh eh bien je ne dirai pas ça comme ça. Disons juste que je t'ai poussée hors du champ de la voiture oui."
A peine ai-je fini ma phrase que Serena éclate en sanglots. Je m'assois à côté d'elle pour la rassurer et la calmer. Une fois que ses sanglots se sont apaisés elle me raconte tout :
« Je fais des crises d'angoisses depuis le départ de mon père. Mes parents ont divorcé quand j'étais petite. On devait avoir neuf ans avec Charles. À chaque fois que le ton commençait à monter entre nos parents il m'emmenait à l'étage et on se réfugiait dans ma chambre jusqu'à ce que les cris cessent. Jusqu'au jour où mon père est parti. Ce jour là tout a changé. Les crises d'angoisse ont commencé. Je me rappelle de la toute première comme si c'était hier. Je passais devant la chambre de mes parents. La porte était entrouverte. J'ai jeté un coup d'œil et j'ai aperçu ma mère. Elle était à genoux au milieu de la chambre devant son album de mariage qui brûlait. Et elle pleurait. Je crois que c'est le bruit le plus horrible que je n'ai jamais entendu. Mon père ne rentrera jamais. Je suis partie en courant vers ma chambre avant que ma mère ne me voit. À peine ai-je eu le temps de m'allonger sur mon lit que la crise d'angoisse commençait déjà. Depuis il y a une voix dans ma tête qui me rabaisse constamment et qui me prouve tous les jours que je ne suis pas à la hauteur. Pour tout. Ça faisait un moment que je ne l'avais plus entendue mais depuis quelques jours elle est revenue et c'est pire qu'avant. Et c'est pareil pour les crises d'angoisse ça vient de revenir mais c'est encore plus fort et douloureux qu'avant. Je n'en peux plus Nate. »
Et c'est seulement après sa confession que je me suis rendu compte à quel point j'étais amoureux de Serena Winter.
***
Une fois Serena déposée chez elle, je rentre chez moi et marche jusqu'à mon bureau pour prendre une feuille. Puis j'écris tout ce que j'ai sur le
cœur :«Oui, mon coeur t'a choisi bien avant que ma raison ne comprenne.
En te rencontrant, j'ai eu la sensation de retrouver une partie de moi que je ne connaissais pas.
Merci d'être mon évidence.
Celle qui s'est imposée à moi.
Celle que mon âme a reconnu avant même que mon esprit ne puisse poser des mots dessus. »
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Just smile
RomanceSerena Winter compte bien profiter de sa dernière année de lycée coûte que coûte aux côtés de son petit ami Michael, capitaine de l'équipe de football du lycée. Rien que ça ! Mais c'était sans compter l'arrivée du « nouveau » Nathaniel Summer, dep...