{Chapitre_28}

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« Monsieur Ndao, j'ai aperçu la mère de vos enfants en train de charger des valises dans sa voiture. Elle semblait particulièrement pressée, presque comme si elle avait l'intention de disparaître, » annonça l'informateur, les yeux rivés sur son téléphone.

Il termina son appel et raccrocha, un léger frisson d'inquiétude traversant son visage.

Mouhamed se leva lentement, ne se préoccupant guère du fait que Alice, assise là, affichait un regard empreint de larmes.

D’un geste rapide, il saisit ses clés de voiture et s’adressa à son informateur avec une voix ferme : « Veuillez la surveiller de près. Je suis déjà en route. Assurez-vous de me tenir informé de sa direction. »

Il se dirigea vers la porte, mais se retourna, le regard perçant, vers Alice. « Vous pourriez rester ici des heures si je quitte ce bureau et vous laisse derrière. » Sa voix était un mélange d’autorité et d’agacement, conscient que la situation exigeait une réaction rapide.

Alice soupira, son visage se décomposant sous le poids de l’anxiété. « Je… je comprends. Je ne voulais pas être un fardeau. » Elle se leva lentement, hésitant à le suivre.

Ils prirent l’ascenseur ensemble, un silence pesant les entourant. Alice glissa un regard furtif vers Mouhamed, mais il restait impassible, son esprit déjà tourné vers la mission qui l'attendait. L’ascenseur s’ouvrit avec un léger bruit de cliquetis, et il se précipita dehors, se dirigeant vers son véhicule.

Ses gardes du corps le suivirent de près, prenant place dans la voiture dès qu'il s'y installa. L’informateur rappela, la voix haletante : « Monsieur Ndao, Amsatou Tall a quitté son appartement et semble se diriger vers l’aéroport. »

Il hocha la tête, sa détermination se renforçant. « Indiquez la direction au chauffeur, rapidement. Je dois l’intercepter avant qu’elle ne s’échappe avec les enfants. »

Pendant ce temps, Amsatou était dans une humeur euphorique. Elle se sentait légère, presque libérée, alors qu'elle se dirigeait vers l’aéroport. « Enfin, je vais pouvoir quitter ce pays maudit, » murmura-t-elle pour elle-même, un sourire sur ses lèvres. « Personne ne pourra me rattraper, et personne ne saura où je suis. »

Alors qu’elle approchait de sa destination, une sensation d’angoisse l'envahit. Elle jeta un coup d'œil dans le rétroviseur et remarqua deux Lamborghini qui la suivaient de près. Intriguée, elle ralentit légèrement, et les voitures derrière elle ralentirent aussi.

« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi quelqu’un me suit-il ? » se demanda-t-elle, le cœur battant.

Elle plissa les yeux, tentant de discerner les silhouettes à l’intérieur des véhicules. « Est-ce Alioune Dia ou Kiné , ou peut-être Mouhamed ? »

La pensée qu'il pouvait être là la frappa comme une décharge électrique. Elle accéléra, et la voiture derrière elle fit de même, la poursuivant avec une insistance inquiétante.

En scrutant plus attentivement, elle remarqua le numéro de plaque d’une des voitures. « Non, ça ne peut pas être… »

Un frisson de peur la traversa. C'était une plaque d'immatriculation de l'entreprise Ndao. Elle comprit alors que ses pires craintes se réalisaient.

« Je ne laisserai pas cela arriver, » se murmura-t-elle avec détermination, appuyant sur l'accélérateur, prête à tout pour échapper à ce qui semblait inévitable.

Une Nuit, Deux CheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant