Dans sa chambre, Maxence était plongé dans un livre quand une odeur envoûtante flotta jusqu'à lui. D'abord subtil, elle devint rapidement irrésistible : un mélange d'herbes fraîches, de tomates mijotées et d'huile d'olive chauffée. Ses pensées se brouillèrent, et la curiosité le poussa à sortir de sa chambre.
En descendant les escaliers en silence, il s'arrêta brusquement en apercevant Gabriel dans la cuisine ouverte.
Gabriel, vêtu d'une chemise noire élégante mais légèrement déboutonnée, semblait concentré sur sa tâche. Il dresse une table sur la terrasse, une chandelle déjà allumée projetant une lumière douce et dorée autour de lui. À côté, une bouteille de vin rouge reposait dans un seau rempli de glace.
Maxence observa la scène, le souffle court. Gabriel semblait absorbé, ses gestes précis mais empreints d'une certaine nervosité. Il marmonnait à mi-voix, comme pour se rassurer.
- Ce n'est qu'un dîner, rien de plus... Pourquoi est-ce que je m'agite autant ? Il va trouver ça bizarre...
Maxence sentit son cœur s'emballer. Il n'avait jamais vu Gabriel sous cet angle. L'homme impassible et froid, surnommé "Médusa", se montrait vulnérable, presque... humain.
Pris d'une panique soudaine face à ses propres pensées, Maxence remonta précipitamment les escaliers. Une fois dans la salle de bain, il se regarda dans le miroir, ses joues d'un rouge éclatant.
- Qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi je réagis comme ça ? Murmura-t-il à lui-même.
Il passa de l'eau fraîche sur son visage, essayant de calmer son cœur qui battait à un rythme effréné. Mais les images de Gabriel, concentré et légèrement maladroit, continuaient de défiler dans son esprit.
Pendant ce temps, Gabriel continuait à préparer le dîner, ajoutant les touches finales aux plats soigneusement disposés. Une assiette de bruschetta aux tomates confites et basilic, un risotto crémeux au safran, et une tarte au citron posée discrètement sous une cloche en verre.
- Voilà, parfait, » murmura-t-il en ajustant une serviette pliée.
Il se redressa et jeta un coup d'œil à la table, satisfait du résultat. Pourtant, une petite voix au fond de lui semblait inquiète.
- Et s'il trouve ça trop ? Trop personnel ? Trop... étrange ?
Gabriel secoua la tête, agacé par ses propres doutes.
- C'est juste un dîner. Je veux me faire pardonner pour tout le stress qu'il a subi. C'est normal...
Mais au fond, il savait que ce dîner n'avait rien d'ordinaire.
De son côté, Maxence restait figé devant le miroir. Il inspira profondément, se donnant un moment pour retrouver son calme.
- Ce n'est qu'un dîner, Maxence. Ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont.
Il retourna dans sa chambre pour enfiler une tenue un peu plus soignée : une chemise bleu ciel et un pantalon beige. Rien de trop formel, mais suffisamment élégant pour l'occasion.
Quand il redescendit, Gabriel était sur la terrasse, en train d'ajuster la chandelle.
Maxence s'approcha timidement, la gorge sèche.
- Vous... enfin, tu m'attendais ?
Gabriel se retourna, visiblement surpris de ne pas avoir entendu Maxence arriver. Une lueur d'hésitation traversa son regard avant qu'il ne retrouve son assurance habituelle.
- Bien sûr. Assieds-toi.
Maxence obéit, encore un peu nerveux. Gabriel s'installa en face de lui, son expression étrangement détendue malgré les légers indices de nervosité qu'il tentait de masquer.
- J'espère que ça te plaira, dit Gabriel en servant le vin.
Maxence le regarda, touché.
- Tu as fait tout ça toi-même ?
Gabriel hocha la tête, un léger sourire au coin des lèvres.
- J'aime cuisiner. Ça me détend. Et... tu mérites une soirée comme celle-ci.
Le dîner se déroula dans une ambiance chaleureuse et intimiste. Maxence, d'abord timide, se laissa peu à peu emporter par les saveurs des plats et la douceur de l'atmosphère. Gabriel, quant à lui, semblait étrangement accessible, partageant des anecdotes sur ses rares escapades en cuisine.
- Je n'aurais jamais imaginé que tu savais cuisiner aussi bien, avoua Maxence en goûtant le risotto.
Gabriel esquissa un sourire.
- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas encore sur moi, Maxence.
Leurs regards se croisèrent, et Maxence sentit une chaleur familière lui monter aux joues.
Alors que le repas touchait à sa fin, Gabriel se leva pour ramener la tarte au citron.
- Je voulais que ce soit parfait, dit-il en déposant le dessert sur la table.
Maxence, sincère, répondit :
- C'est déjà parfait. Merci.
Ils restèrent un moment à discuter, la bouteille de vin maintenant vide. Le ciel au-dessus d'eux était constellé d'étoiles, et le bruit des vagues en arrière-plan rendait l'instant presque irréel.
Maxence, un peu plus détendu grâce au vin, osa poser une question qui lui trottait dans la tête.
- Pourquoi tu fais tout ça, Gabriel ? Pourquoi cette attention ?
Gabriel s'appuya contre sa chaise, son regard fixé sur l'horizon. Après un moment de silence, il répondit :
- Parce que je veux que tu te sentes bien ici. Avec moi.
Maxence sentit son cœur manquer un battement. Avant qu'il ne puisse répondre, Gabriel se leva, tendant une main pour l'aider à se lever.
- Viens. Je veux te montrer quelque chose.
Ils descendirent ensemble vers la plage, le sable froid sous leurs pieds. Gabriel, marchant à côté de Maxence, semblait plus détendu qu'il ne l'avait jamais été.
Et tandis qu'ils se tenaient là, sous un ciel étoilé, Maxence ne pouvait s'empêcher de penser que ce voyage en Toscane était sur le point de changer bien plus que leurs simples habitudes.
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Médusa
Romantik"Les serpents... Ils me fascinent. Ils sont souvent mal compris. Froids en apparence, mais incroyablement complexes. C'est un peu comme moi, je suppose." - Gabriel.C Maxence Saint-Clair, un jeune homme timide et introverti, obtient un poste prestigi...