Chapitre 21 : Première journée sous le soleil de Toscane

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Le matin en Toscane était un spectacle en soi. Les rayons du soleil dansaient sur la mer, peignant l'horizon de nuances dorées et roses. Maxence ouvrit les yeux, doucement tiré de son sommeil par la lumière naturelle qui baignait sa chambre.

Il se leva lentement, appréciant le calme environnant. Après une douche rapide, il enfila une tenue décontractée, profitant de la rare occasion de ne pas avoir à porter un costume parfaitement ajusté. Lorsqu'il sortit sur la terrasse, il trouva Gabriel, déjà debout, un café à la main.

Gabriel portait une chemise blanche légèrement déboutonnée et un pantalon beige. Il semblait parfaitement à l'aise, comme s'il appartenait à cet endroit plus qu'à n'importe où ailleurs.

- Bien dormi ? Demanda Gabriel sans détourner les yeux de la mer.

Maxence hocha la tête en s'approchant.

- Oui, merci. Et vous ?

Gabriel haussa légèrement les épaules.

- Suffisamment. Tu as faim ?

Maxence, qui venait de réaliser qu'il n'avait pas mangé depuis la veille, sentit son estomac gronder en réponse.

Gabriel esquissa un sourire amusé.

- Viens. On a une cuisinière qui prépare le petit-déjeuner. Tu ne seras pas déçu.

Le repas fut servi sur une longue table en bois située sur la terrasse principale. La vue imprenable sur la mer accompagnait des plats simples mais exquis : des fruits frais, des viennoiseries encore chaudes, et une omelette parfaitement cuisinée.

Maxence mangeait en silence, trop conscient de la présence de Gabriel. Ce dernier, au contraire, semblait détendu, observant parfois Maxence avec un intérêt dissimulé.

- Alors, qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? Demandait Gabriel en déposant sa tasse de café.

Maxence releva les yeux, surpris.

- Moi ? Je... je pensais que c'était vous qui aviez tout prévu. 

Gabriel haussa un sourcil.

- C'est ton séjour autant que le mien. On peut explorer les villages alentours, aller sur la plage, ou ne rien faire du tout.

Maxence réfléchit un instant. L'idée de visiter les environs l'enthousiasmait, mais il hésitait à l'imposer.

- Peut-être une promenade ? Les villages toscans doivent être magnifiques, dit-il finalement.

Gabriel acquiesça.

- Très bien. Prépare-toi, on part dans une heure.

Une fois prêts, ils montèrent dans une voiture de luxe plus discrète, adaptée aux routes étroites de la région. Gabriel conduisait avec une aisance nonchalante, les fenêtres ouvertes laissant entrer une brise tiède.

Ils traversèrent des champs d'oliviers et des vignobles qui s'étendaient à perte de vue. Chaque virage dévoilait un nouveau panorama digne d'une carte postale.

Le premier arrêt fut un petit village perché sur une colline, ses ruelles pavées bordées de maisons en pierre et de balcons fleuris. Maxence, émerveillé, se promenait avec enthousiasme, s'arrêtant souvent pour admirer un détail ou prendre une photo.

Gabriel le suivait de près, observant silencieusement son assistant. Il ne pouvait s'empêcher d'être intrigué par la manière dont Maxence semblait absorber chaque instant avec une simplicité désarmante.

Alors qu'ils s'arrêtaient pour déguster une glace artisanale sur la place centrale, Maxence osa poser une question qui lui trottait dans la tête depuis leur arrivée.

- Vous aviez mentionné que vous veniez souvent ici, Gabriel ?

Gabriel, surpris par l'utilisation de son prénom sans hésitation, fit une pause avant de répondre. 

- Pas aussi souvent que je le voudrais. Mais quand j'y viens, c'est pour fuir tout le reste.

Maxence hocha la tête.

- C'est un bel endroit pour ça. Vous avez l'air... différent ici. Plus détendu.

Gabriel sourit légèrement, mais ne répondit pas. À la place, il observa Maxence, ses yeux sombres s'attardant un peu plus longtemps que nécessaire.

- Et toi, Maxence ? Demanda-t-il finalement. Tu sembles toujours avoir une façade calme. Mais qu'est-ce qui te détend vraiment ?

Maxence, pris au dépourvu, réfléchit un instant.

- Les livres, je suppose. Quand je lis, j'oublie tout le reste.

Gabriel acquiesça lentement, comme s'il ajoutait cette information à une liste mentale.

Le reste de la journée se déroula dans une atmosphère légère. Ils visitèrent deux autres villages, déjeunèrent dans une trattoria locale, et terminèrent l'après-midi sur une plage isolée. Gabriel avait amené Vesper, qui semblait étrangement apaisé dans cet environnement naturel.

Maxence, assis sur le sable, regardait le serpent glisser doucement sur une surface rocheuse près de Gabriel.

- Vous tenez vraiment à lui, observa Maxence.

Gabriel caressa doucement la tête de Vesper.

- Plus que je ne tiens à beaucoup de gens. Les serpents ne jugent pas. Ils ne mentent pas, mais je te l'ai déjà dit.

Maxence sentit une pointe de tristesse dans ces mots.

- Peut-être... mais les gens ne sont pas tous mauvais, répondit-il doucement.

Gabriel tourna la tête vers lui, son expression indéchiffrable.

- C'est ce que tu penses ? 

Maxence croisa son regard, hésitant.

- Oui, je crois que certaines personnes valent la peine qu'on leur donne une chance.

Un silence tomba entre eux, seulement interrompu par le bruit des vagues.

Ce soir-là, de retour à la villa, Maxence se coucha sur son lit provisoire avec le sentiment que quelque chose avait changé. Peut-être était-ce lui, ou peut-être était-ce Gabriel. Mais une chose était sûre : cette Toscane avait une façon étrange de briser les barrières.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant