Chapitre 19 : Le grand départ

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L'air frais du matin caressait le visage de Maxence alors qu'il se tenait devant le bâtiment imposant du Castellan Group, sa valise posée à ses pieds. L'agitation habituelle du quartier des affaires contrastait avec le calme relatif de Maxence, bien qu'intérieurement, une certaine nervosité le rongeait.

Il jeta un coup d'œil à sa montre. 8 heures précises. Le rugissement sourd d'un moteur puissant brisa le silence environnant, et une berline noire d'un luxe ostentatoire s'arrêta devant lui. La vitre teintée se baissa, révélant Gabriel, vêtu d'un costume décontracté mais impeccable, lunettes de soleil sur le nez.

- Tu es ponctuel, c'est bien, dit-il simplement avant de descendre de la voiture.

Maxence, encore impressionné par l'aura imposante de Gabriel, s'empressa de soulever sa valise, mais Gabriel l'intercepta, saisissant le bagage avec une aisance déconcertante.

- Laisse-moi faire, dit-il en plaçant la valise dans le coffre.

- Merci, murmura Maxence, un peu surpris.

Gabriel contourna la voiture et ouvrit la portière côté passager.

- Monte.

Maxence obéit, s'installant dans l'habitacle au cuir impeccable. L'intérieur de la voiture était aussi impressionnant que son propriétaire : minimaliste, élégant et entièrement équipé de technologies dernier cri.

Le trajet vers l'aéroport se déroula dans un silence presque confortable. Gabriel, concentré sur la route, semblait à l'aise avec l'absence de conversation, tandis que Maxence jetait des coups d'œil discrets à son patron, se demandant comment il pouvait paraître si détendu alors que l'idée même de ce voyage le mettait dans tous ses états.

Lorsque la voiture s'arrêta sur le tarmac privé de l'aéroport, Maxence crut un instant qu'il rêvait. Devant lui se dressait un jet privé d'une taille impressionnante, blanc étincelant avec des détails dorés.

- C'est... C'est votre jet ? Demanda-t-il, la bouche légèrement entrouverte.

Gabriel descendit calmement de la voiture, confiant comme toujours.

- Bien sûr. Je ne prends jamais les vols commerciaux. Trop d'imprévus.

Il attrapa la valise de Maxence et l'entraîna vers le jet. Maxence suivait, presque hypnotisé par le spectacle.

À l'intérieur, le luxe atteignait un niveau qu'il n'aurait jamais imaginé. Les fauteuils en cuir beige semblaient plus confortables que n'importe quel canapé, les murs étaient ornés de boiseries élégantes, et une hôtesse souriante les accueillit avec un plateau de champagne.

Maxence tourna sur lui-même, découvrant une chambre à l'arrière équipée d'un lit king-size, une salle de bain privée et même un espace avec un masseur professionnel.

- Je... Je ne savais pas qu'un jet pouvait avoir tout ça, murmura-t-il, presque trop intimidé pour avancer.

Gabriel, amusé par son émerveillement, posa une main légère sur son épaule.

- Installe-toi, Maxence. Ce sera un long vol.

Alors que l'avion décollait, Maxence s'efforçait de paraître à l'aise, mais il était nerveux. Le bruit léger des moteurs, la pression dans ses oreilles, et surtout la présence imposante de Gabriel à quelques mètres de lui suffisaient à le tenir en alerte.

Gabriel, de son côté, feuilletait un magazine sans grand intérêt. Il leva les yeux et observa Maxence qui, assis raide comme un piquet, jouait avec l'ourlet de sa chemise.

- Tu es toujours aussi tendu ? Demanda Gabriel.

Maxence sursauta légèrement, pris au dépourvu.

- Non, je... enfin, un peu. C'est juste que... 

Il chercha ses mots, visiblement mal à l'aise.

- Où ce trouve Vesper, Monsieur Castellan ? 

Gabriel eut un sourire en coin, comme s'il s'attendait à la question.

- Dans une caisse spéciale, en soute. Elle nous rejoindra en Toscane. Je refuse de laisser mon compagnon seul, même pour quelques jours.

Maxence ne sut quoi répondre. Il était à la fois surpris et impressionné par l'attachement de Gabriel à son serpent.

- Tu devrais te détendre, ajouta Gabriel, posant son magazine. Et, encore une fois, arrête avec les "Monsieur Castellan". Je t'ai déjà dit de m'appeler Gabriel.

Maxence baissa les yeux, mal à l'aise.

- Oui... Gabriel. 

Le simple fait de prononcer son prénom semblait étrange, presque intime. Mais l'ombre d'un sourire traversa les lèvres de Gabriel.

- C'est mieux, dit-il doucement.

Maxence hocha timidement la tête, essayant de se concentrer sur autre chose. Mais Gabriel détourna soudain le regard, une expression indéchiffrable sur son visage. Il ressentit une sensation étrange, presque perturbante. Quelque chose dans la vulnérabilité et la sincérité de Maxence semblait franchir les murs qu'il avait si soigneusement érigés autour de lui.

Gabriel secoua imperceptiblement la tête pour se recentrer.

- Nous devrions arriver en fin de journée. Tu verras, la villa est spectaculaire.

Maxence acquiesça, même s'il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi Gabriel avait insisté pour l'emmener dans un tel cadre. Plus les heures passaient, plus il sentait que ce voyage en Toscane n'était pas simplement une escapade professionnelle.

Les heures de vol s'écoulèrent dans un mélange de silence et de conversations légères. Gabriel s'absenta un moment pour discuter avec le pilote, laissant Maxence seul avec ses pensées.

Maxence ne pouvait s'empêcher de repenser aux derniers jours. Gabriel, cet homme si inaccessible et pourtant si attentionné dans ses gestes récents, devenait une énigme qu'il avait envie de comprendre.

Lorsque Gabriel revint, il trouva Maxence en train de somnoler, la tête appuyée contre le dossier du fauteuil. Il s'arrêta un instant, observant la sérénité sur le visage de son assistant.

Un léger sourire adoucit ses traits avant qu'il ne reprenne sa place en silence. Mais dans son esprit, une question restait en suspens : qu'était-ce qui, chez Maxence, le poussait à agir de manière si inhabituelle ?

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant