Chapitre 10 : Sous les étoiles

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Le sable froid sous leurs pieds, Maxence et Gabriel s'étaient installés sur une petite couverture que Gabriel avait sortie de sa voiture. Une bouteille de vin, à moitié vide, reposait entre eux. Les vagues s'écrasaient doucement sur la plage, créant une ambiance apaisante, presque intime.

- Alors, Maxence, commença Gabriel en remplissant légèrement leurs verres. Parle-moi un peu de toi.

Maxence releva les yeux, surpris.

- Vous voulez vraiment savoir ? Demanda-t-il, un brin méfiant.

Gabriel haussa un sourcil, un sourire en coin.

- Je ne pose jamais de questions par hasard.

Maxence hésita un instant, cherchant ses mots.

- Eh bien... il n'y a pas grand-chose à dire. J'ai été adopté quand j'avais sept ans. Avant ça, je ne me souviens pas de grand-chose, sauf de mes sœurs. Je sais qu'elles s'appellent Calyopée et Sarah, mais je ne les ai jamais connues.

Gabriel hocha doucement la tête, l'encourageant à continuer.

- Mes parents adoptifs étaient gentils. Très gentils, en fait. Mais... vous savez, même avec tout l'amour qu'ils m'ont donné, il y a toujours une part de moi qui a l'impression de manquer quelque chose.

Le regard de Gabriel s'assombrit légèrement, une étincelle de compréhension traversant ses yeux.

- Je comprends.

Maxence releva la tête, surpris par le ton sincère de Gabriel.

- Vous comprenez ?

Gabriel détourna le regard, fixant les vagues.

- Quand mes parents sont morts, j'avais onze ans. Mes frères et ma sœur ont fait de leur mieux pour combler ce vide, mais... ce n'est pas la même chose. 

Un silence s'installa, lourd de non-dits. Maxence sentit qu'il touchait à une partie vulnérable de Gabriel, une facette qu'il ne montrait à personne.

- Et vous ?  Demanda Maxence, brisant doucement le silence.  Pourquoi les serpents ? 

Gabriel esquissa un sourire, un mélange de nostalgie et de mélancolie.

- Les serpents... Ils me fascinent. Ils sont souvent mal compris. Froids en apparence, mais incroyablement complexes. C'est un peu comme moi, je suppose.

Maxence rit doucement, un son léger qui fit sourire Gabriel malgré lui.

- Oui, je vois le lien.

Ils continuèrent à parler, les sujets devenant plus légers à mesure que le vin coulait et que la nuit avançait. Gabriel était surpris de se sentir aussi à l'aise avec Maxence. Il n'était pas habitué à ce genre de simplicité, à cette authenticité.

Les heures passèrent, et le froid de la nuit s'intensifia. Gabriel, perdu dans une anecdote sur un voyage en Amérique du Sud, sentit soudain une légère pression sur son épaule.

Il baissa les yeux et vit Maxence, la tête appuyée contre lui, endormi.

Un mélange de surprise et d'amusement traversa son visage. Gabriel resta immobile un moment, hésitant. Mais la respiration régulière de Maxence et son expression paisible firent naître une étrange chaleur dans son cœur.

Après quelques instants, Gabriel se redressa doucement, prenant soin de ne pas le réveiller.

- Maxence... murmura-t-il, mais le jeune homme ne bougea pas.

Gabriel soupira, un sourire imperceptible aux lèvres, puis se leva et, avec une délicatesse inhabituelle, souleva Maxence dans ses bras.

- Tu es plus léger que je ne le pensais, marmonna-t-il pour lui-même, amusé.

Il le porta jusqu'à sa voiture et l'installa soigneusement sur le siège passager, inclinant légèrement le dossier pour qu'il soit plus confortable.

Alors qu'il s'installait derrière le volant, une réalisation le frappa : il ne connaissait pas l'adresse de Maxence.

Il hésita un instant, puis démarra la voiture, dirigeant instinctivement le véhicule vers son propre appartement.

- Tu dormiras chez moi ce soir, murmura-t-il en jetant un coup d'œil à Maxence, qui continuait de dormir paisiblement.

La route jusqu'à son penthouse fut calme, les rues désertes à cette heure tardive. Arrivé, Gabriel gara la voiture et porta à nouveau Maxence jusqu'à l'ascenseur.

Dans l'appartement, il l'allongea sur le lit de sa chambre, lui arrangeant un coussin sous la tête et le couvrant d'une couverture légère. Gabriel s'arrêta un instant, observant Maxence endormi.

Il y avait une innocence, une vulnérabilité chez lui qui contrastait fortement avec le monde froid et calculateur dans lequel Gabriel évoluait.

- Bonne nuit, Maxence, murmura-t-il avant de se détourner, éteignant les lumières du salon.

Il ne savait pas pourquoi, mais ce moment aussi simple soit-il semblait marquer un tournant. Un instant où deux mondes, si différents, avaient commencé à se rapprocher.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant