Maxence avait à peine eu le temps de savourer sa "victoire" sur l'exercice incendie que de nouvelles complications surgissaient. La journée avait débuté par un e-mail alarmant du département juridique, signalant un désaccord majeur avec un partenaire clé. Ce différend menaçait de mettre en péril un contrat de plusieurs millions de dollars. Gabriel Castellan était attendu dans une réunion de crise, et Maxence, en tant qu'assistant personnel, devait l'accompagner.
La tension dans l'air était palpable lorsqu'il entra dans la salle de conférence avec Gabriel. Le milliardaire salua à peine les avocats et dirigeants présents avant de s'installer à la tête de la table, son regard acéré balayant la pièce. Maxence prit place discrètement à ses côtés, prêt à noter chaque mot et à anticiper les moindres besoins de son patron.
La réunion débuta sur un ton glacial. Les représentants du partenaire semblaient aussi agacés que Gabriel, et les échanges devenaient rapidement houleux. Pourtant, Maxence ne put s'empêcher d'admirer la manière dont Gabriel maîtrisait la situation, répondant avec une précision tranchante à chaque objection. Mais sous cette façade implacable, Maxence percevait une tension différente, une colère sourde qu'il n'avait jamais vue chez son patron.
À la fin de la réunion, Gabriel se leva brusquement.
- Nous reprendrons cette discussion demain, lorsque tout le monde aura eu le temps de réfléchir à des solutions plus intelligentes.
Les mots claquèrent comme un coup de fouet, et Gabriel quitta la salle sans un regard en arrière. Maxence, fidèle à lui-même, le suivit en silence, ajustant ses pas à la foulée rapide de son patron.
De retour dans le bureau de Gabriel, Maxence observa son patron s'effondrer dans son fauteuil, les traits tirés par une fatigue qu'il tentait de masquer. Vesper, dans son enclos, semblait presque captiver Gabriel, qui fixait le serpent comme s'il cherchait des réponses.
Maxence hésita. Parler ou rester en retrait ? Il connaissait la réputation de Gabriel et savait qu'il n'était pas du genre à tolérer la moindre intrusion dans ses pensées. Pourtant, quelque chose dans l'atmosphère de la pièce le poussa à briser le silence.
- Monsieur Castellan, si je peux me permettre... cette situation semble affecter plus que le simple contrat.
Gabriel tourna lentement la tête vers lui, ses yeux sombres fixant Maxence comme s'il essayait de déterminer s'il devait lui répondre ou l'ignorer.
- Qu'est-ce que vous en savez ? Demanda-t-il finalement, sa voix plus froide que jamais.
Maxence déglutit, mais refusa de détourner le regard.
- Vous êtes toujours maître de vous-même en réunion. Aujourd'hui... c'était différent. Peut-être que je me trompe, mais ce n'est pas qu'une question d'affaires, n'est-ce pas ?
Gabriel resta silencieux, son regard s'adoucissant à peine. Puis il se redressa dans son fauteuil, croisant les bras.
- Vous avez raison, mais ce n'est pas votre problème, Saint-Clair. Votre rôle est de m'assister, pas de jouer au psy.
Maxence hocha la tête, respectant la limite imposée.
- Je comprends. Mais si vous avez besoin d'un coup de main, même en dehors du cadre habituel, je suis là pour ça.
Il n'attendait pas de réponse et s'apprêtait à sortir lorsque Gabriel l'arrêta d'un geste.
- Pourquoi faites-vous ça ? Demanda-t-il, le ton plus curieux que méprisant.
Maxence fronça légèrement les sourcils.
- Faire quoi, Monsieur Castellan ?
- Offrir ce genre de soutien. Ce n'est pas obligatoire.
Un sourire timide éclaira le visage de Maxence.
- Parce que je crois que même les gens les plus forts ont parfois besoin d'un peu de soutien. Même si c'est discret.
Gabriel ne répondit pas tout de suite, mais son regard s'attarda sur Maxence, comme s'il le voyait réellement pour la première fois.
- Retournez à votre bureau, finit-il par dire, sa voix reprenant sa froideur habituelle.
Maxence obéit, mais alors qu'il refermait doucement la porte, il ne put s'empêcher de penser qu'une fissure venait de se former dans l'armure glaciale de Gabriel Castellan.
Le soir même, alors qu'il préparait les derniers détails pour les réunions du lendemain, Maxence reçut un message inattendu sur son téléphone professionnel.
"Gabriel Castellan : Merci pour aujourd'hui. C'était... interessant."
Maxence resta un moment immobile, fixant l'écran. Ce n'était pas grand-chose, mais venant de Gabriel, ces mots avaient un poids immense. Peut-être que, malgré tout, il avait réussi à poser les premiers jalons d'une relation différente avec cet homme si insaisissable.
Maxence lut et relut le message, à la fois surpris et légèrement troublé. Gabriel Castellan, l'homme le plus distant qu'il ait jamais rencontré, venait de faire un geste inattendu. Un simple «merci», mais venant de lui, c'était presque une déclaration.
Il répondit brièvement, hésitant sur le ton à adopter :
"Maxence Saint-Clair : C'est mon travail, Monsieur Castellan. Bonne soirée."
Il posa son téléphone et se plongea dans la planification de la journée suivante, mais il ne pouvait se débarrasser d'une étrange sensation. Gabriel était peut-être un homme de glace, mais même la glace, sous la bonne pression, pouvait commencer à fondre.
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Médusa
Romance"Les serpents... Ils me fascinent. Ils sont souvent mal compris. Froids en apparence, mais incroyablement complexes. C'est un peu comme moi, je suppose." - Gabriel.C Maxence Saint-Clair, un jeune homme timide et introverti, obtient un poste prestigi...