Sons of snakes 1

14. Appel à l'ennemi

 - C'est quoi ce bordel ? Qui t'a écrit ce putain de sms, Kai ?

- Je sais pas, c'est en anonyme !

- On va à la villa en parler à Maël. Tout de suite !

Je ne comprenais rien... Pourquoi ? Qui ? Comment ? Les questions se bousculaient dans ma tête, entremêlées, sans logique apparente. Athena semblait pourtant aussi perdue que moi, sans savoir qui s'acharnait sur elle. Le pire dans tout cela, c'est que l'agresseur avait raison, enfin... pour un temps seulement. De base, je n'aurais, en effet, pas toujours été là pour la sauver. Mais les choses changaient, encore et encore, au rythme de mes sentiments pour elle, sentiments qui grandissaient si vite que je perdais le contrôle. J'avais à peine passé dix jours avec elle, mais c'était comme si je la connaissais depuis toujours. Comment était-ce possible ? Jamais auparavant une femme n'avait fait battre mon cœur. Mon cœur que je croyais en pierre et invulnérable. Et voilà qu'Athena arrivait dans ma vie et détruisait ma carapace. Encore une fois, les mêmes questions revenaient : Pourquoi ? Qui ? Comment ? Devais-je fuir, ou rester ? Devais-je l'aimer, ou la détester ?

Villa principale...

Evrad essayait d'expliquer la situation à Maël, mais chaque mot qu'il prononçait se heurterait à son propre bégaiement, le trahissant. Je pris alors la parole pour lui :

- Ce qu'Evrad essaye de te dire, c'est qu'Athena s'est, de nouveau, faite attaquer. Nous ne savons pas grand chose, cependant son assaillant m'a laissé un message.

Maël fronça les sourcils. De sa voix glaciale, il quémanda :

- Avant que vous me montriez ce message, j'aimerais vous poser une question. Que s'est-il exactement passé ? Je veux une réponse complète et précise. Alors dites-moi tout ce que vous savez, dans les moindres détails.

- Comme je te l'ai dit, nous ne savons pratiquement rien, mis à part l'état dans lequel était Athena lorsque je l'ai retrouvée. Elle était dans une maison remplie de fumée et de gaz, allongée au sol dû au manque d'oxygène. Je l'ai sortie de cet enfer juste à temps, car un incendie se déclarait. Quelques secondes plus tard, la maison a explosé.

- Ok. Donc, d'après vous, son attaquant voulait bel et bien la tuer et non l'effrayer ?

- Exactement ! De toute façon, le sms que j'ai reçu confirme nos pensées.

- En effet... Bon, on va commencer par tracer le compte, nous verrons la suite quand on aura terminé cette étape du plan, ça vous va ?

Evrad, incertain de la possibilité de tracer le compte, tenta :

- À vrai dire, je ne...

Le boss intervint :

- J'en ai rien à foutre.

- Ah, ok. Je ferme ma gueule alors...

- Fais donc cela. Ça nous fera des vacances, pas vrai, Kai ?

- Je ne prends parti pour personne.

- Bande d'ingrats.

Maël n'avait vraiment pas un bon humour...

Une heure plus tard...

Nous arrêtâmes nos recherches, épuisés.

- Je vous l'avais dit...

- Ta gueule, Evrad. Je vais te virer si tu continues à me faire chier.

- Tu n'oserais pas.

- C'est vraiment ce que tu crois ? Eh bien...

Fatigué de leurs disputes, je coupai court :

- Mais fermez-là ! Oui, Evrad, tu avais raison concernant le fait que ce putain de téléphone soit intaçable. Et oui, Maël, tu as raison sur le fait qu'il doit fermer sa gueule. Mais ce n'est pas le moment de se chamailler comme des gosses alors qu'Athena est en grand danger ! Alors, bouger vos culs et réfléchissez, même si ce n'est pas dans vos habitudes car je suis le seul à le faire.

Ils me regardèrent, embarrassés. Athena avait raison : ils sont pires que des enfants !

- J'ai une idée, rétorqua le patron. Mais elle ne va pas vous plaire...

Enfin captivé, je ripostai :

- Dis toujours.

- Vous vous souvenez d'Aidan Miller ?

- Le gros connard d'enquêteur ? Ou... Attends, ne me dis pas que tu veux faire appel à ses services, quand même ?

Je n'en croyais pas mes yeux !

- C'est notre seule option...

- Bien Sûr que non ! De nombreux autres enquêteurs seraient ravis de travailler sur cette affaire !

- Peut-être, mais Aidan est le plus performant que je connaisse.

- T'as oublié tout ce qu'il nous as fait ou quoi ? Non, tu sais quoi ? Je vais énumérer toutes les merdes qu'il nous as faites : Nous voler, nous trahir,...

- C'est bon, j'ai compris. Mais nous n'avons pas le choix. Je te promets que, si il fait une gaffe, tu auras le droit de le tuer.

- T'as bien intérêt ! Tu comptes t'y prendre comment ?

- Je vais l'inviter ici, maintenant.

- J'imagine que je n'ai pas mon mot à dire ?

- Tu ne l'as pas.

- Allons-y, dans ce cas...

Dix minutes plus tard...

Convaincre Aidan par téléphone fut extrêmement compliqué, mais il accepta finalement de venir. soudain, il toqua à la porte. Je ne comprenais toujours pas pourquoi c'était lui qu'on avait choisi, mais bon... Tant pis.

- Salut ! Jaxon est mort ?

- Non, répondis-je avec ma douceur habituelle.

Ce mec ne savait faire qu'une chose : provoquer les autres. Il ne pouvait pas s'en empêcher.

- Oh, où est-il ?

- Cela n'a aucun rapport avec ce dont nous voulions te parler.

- Ah... Dommage.

Je ne répondis pas et lui expliquai ce que nous attendions de lui :

- Un individu tente de tuer une membre des Sons of Snakes. Nous voulons que tu le retrouves.

Stupéfait, il mit ses mains sur sa tête et se leva du fauteuil dans lequel il était assis.

- Une ? Merde alors ! Vous avez accepté une fille dans vos rangs !

- Ouais, et alors ?

- Bah ça me choque.

- Fais pas le con.

- Bon d'accord, je reprend mon sérieux.

- Bien. Ducoup, est-ce que tu acceptes ?

- Accepter quoi ?

Est-ce juste possible d'être aussi con ?

- Bah, notre demande ?

- Ah, ouais, mais à une condition.

- Vas-y ?

- Quand j'aurai terminé mes recherches, je veux la fille.