5. Le kidnapping

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  Je rouvris doucement les yeux, petit à petit, m'efforçant de percer le brouillard de l'inconscience. À mesure que la réalité prenait forme autour de moi, je reconnus cet endroit : l'entrepôt désaffecté où j'avais été soumise à l'épreuve de Maël. Mais cette fois, la situation était bien différente : j'étais ligotée à une chaise.

  - Enfin réveillée ? S'assura un homme à la carrure imposante, les cheveux châtains en désordre, c'était de toute évidence un visage qui ne m'était pas familier.

  - Qui êtes-vous ?

  - Lenny, Lenny Campbell. Je ne devrais pas te dévoiler mon identité, mais étant donné que je vais te tuer, il n'y a rien de vraiment grave, poursuivit-il avec un léger ricanement.

  - Pourquoi ? Pourquoi voulez-vous m'assassiner alors que nous ne nous connaissons même pas ?

  - Pour être franc avec toi, j'ai été engagé pour te torturer, et ensuite pour te tuer, m'informa-t-il, comme si c'était la blague de l'année.

  - Par qui ? 

  - Anonyme. Désolé, chérie, mais ça, tu ne le sauras pas, se réjouit-il en arborant un sourire malsain.

  - Premièrement, je ne suis pas ta "chérie", et deuxièmement, j'ai le droit de savoir qui veut ma peau, alors dis-le-moi.

  Il me gifla brutalement, faisant tourner ma tête sur le côté. La brûlure de sa main demeurait sur ma joue, une réminiscence de sa violence.

  - Tu ferais mieux de ne pas me louper, lui expliquai-je dans un calme glacial, car si tu me rates, tu morfleras.

  - La personne qui m'a engagé avait raison, tu es coriace, mais aussi incroyablement agaçante. Et ne t'inquiète pas, je ne te raterai pas, siffla-t-il en s'approchant dangereusement de mon visage. Malheureusement pour lui, un peu trop, et je lui crachai dessus.

  Il s'essuya la face avec un mouchoir sorti de sa poche, visiblement furieux.

  - Mais t'es vraiment débile ! C'est toi qui es attachée et tu oses me cracher dessus ?!

  - Ouais, ça me démangeait. Et puis de toute façon, j'ai une forte résistance à la douleur, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

  Lenny se positionna derrière moi, tira violemment sur mes cheveux pour dégager mon cou, et commença à l'embrasser.

  Mais qu'est-ce qu'il était en train de foutre, putain ?!

  - Tu es peut-être résiliente à la douleur physique, mais qu'en est-il de ta résistance à la douleur psychologique ? 

  Alors que je m'efforçais de me débattre en hurlant de toutes mes forces, la porte de l'entrepôt vola en éclats. Kai se tenait là, face à nous, ses yeux reflétant un mélange de colère et de dégoût qui me décrochai un frisson.

  Pause, comment il a su ?

Justin, quelques heures avant...

  Le vol de New York à Moscou durait dix longues heures, ce qui m'énervait au plus haut point. M'infiltrer dans notre gang rival n'était clairement pas la meilleure idée du monde ! Maël est littéralement en train de m'envoyer à l'abattoir !

  De nombreuses raisons pourraient précipiter ma propre perte : mon accent, mon obstination à m'immiscer dans ce maudit réseau, mon tatouage symbolisant ma loyauté envers les Sons of Snakes, et j'en passe. Tout s'entremêlait dans mon esprit, comme un enchevêtrement de contradictions.

  Me rappelant que je possédais une boîte de somnifères dans ma poche, j'en sorti un et l'avala instantanément, accablé par l'intensité de mon mal de tête. Après quelques minutes, je laissai mon esprit dériver vers le sommeil, offrant à mes pensées le repos qu'elles méritaient.

Sons of snakes 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant