Ma mère me considérait comme un garçon courageux ! Elle était rassurée de voir que je m'étais bien adapté. En montant dans la voiture, elle m'a demandé si je m'étais fait des amis, en trouvant cela formidable. Je me contentai de sourire et de hocher la tête, malgré la faim qui me tiraillait.
Ces gars étaient intriguants ! Toute la soirée, je n'ai pas cessé de penser à eux, me demandant ce qu'ils voulaient vraiment. En à peine une demi-journée, je m'étais déjà posé trop de questions à leur sujet.
Après le repas, mes parents et moi étions réunis devant la télé. Je leur ai raconté ma journée sans mentionner le comportement étrange de mes trois nouveaux amis. Ils m'ont encouragé à ne pas avoir peur, affirmant que tous les autres enfants étaient comme moi et qu'il n'y avait rien de différent. J'étais d'accord avec eux et j'avais même l'intention de m'intégrer davantage.
Plus tard, il était temps d'aller me coucher pour être en forme le lendemain. J'avais ma propre chambre, un peu éloignée de celle de mes parents. En me glissant dans mon lit, des bruits étranges commencèrent à se faire entendre. Malgré la fatigue qui alourdissait mes paupières, des voix semblaient m'appeler depuis un coin de la chambre.
Avec difficulté, j'ouvris les yeux, bien que je me sente épuisé, les paupières lourdes.
"Te-rence... Te-rence... Te-rence..." Comme dans un rêve, on m'appelait. Puis, une douleur intense se fit sentir au niveau de mon nombril. Elle devenait de plus en plus insupportable au fil des secondes. À un moment donné, je me levai pour aller aux toilettes, mais je n'arrivais à rien.
Ce n'était pas une simple indigestion comme je l'avais pensé, mais quelque chose de plus sérieux. N'ayant pas eu le temps de prévenir mes parents, et ne voulant pas les déranger, je pensais que la douleur finirait par passer. Finalement, à un moment indéterminé, elle s'est apaisée, et le matin, je me suis réveillé en forme.
J'ai remarqué que la fenêtre de ma chambre était grande ouverte, et je crois que c'est le vent qui m'avait réveillé. La maison était déjà en mouvement, probablement mon père se préparant pour le travail. Je me suis levé et préparé moi aussi pour l'école.
Ma mère m'interrogea sur ma nuit :
• Comment as-tu dormi ?
• Bien, maman. Juste une petite douleur au ventre, mais c'est passé. Je pense que je n'ai pas bien digéré.
• Ah, d'accord ! Je suis dans la chambre. Quand tu es prêt, préviens-moi et je te déposerai.
• D'accord, maman !Après avoir terminé ce que j'avais à faire, je suis allé prévenir Ama, comme elle l'avait demandé, et elle m'a déposé à l'école. C'était mardi, donc nous devions rejoindre directement nos salles de classe. En arrivant, j'ai aperçu nos trois amis devant la porte, en pleine discussion. Pour être honnête, j'étais mal à l'aise et je ne voulais pas qu'ils me remarquent, mais c'était trop tard : Yapi m'avait déjà repéré et avait attiré l'attention des autres, qui m'ont immédiatement regardé.
Je me suis avancé jusqu'à eux, puis les ai salués discrètement.
Alors que je voulais passer, le plus grand, Adam, m'a tendu la main avec autorité. J'ai donc serré la main de tout le monde, et ils m'ont inclus dans leur conversation.
Yapi m'a demandé si c'était ma mère qui était venue me chercher la veille, et j'ai confirmé. Il a ajouté qu'elle avait une belle voiture, ce à quoi j'ai répondu par un simple "merci". Ama, à son tour, a exprimé l'espoir qu'un jour elle pourrait nous emmener faire un tour, ce qui les a tous fait rire. Quant à moi, je me suis forcé à sourire, tentant de cacher mon malaise.
La cloche a sonné, indiquant qu'il était temps d'entrer en classe. En arrivant à ma place habituelle, j'ai trouvé deux nouveaux garçons installés. Calme, je leur ai signalé que c'était ma place, mais ils m'ont répondu par des regards menaçants, sans bouger.
Restant debout, je me suis rendu compte que tout le monde observait la scène. Adam s'est alors levé et s'est approché des deux garçons. Il leur a dit calmement que j'étais arrivé avant eux et qu'ils devaient se lever. Ils ont répliqué en disant que je pouvais trouver une autre place, qu'il y en avait encore de libres dans la classe. Adam les a fixés, ajoutant qu'il espérait qu'ils resteraient éternellement sur cette place. Puis, il s'est tourné vers moi et m'a proposé de m'asseoir près d'eux.
Bien que cela ne m'enchantait pas, j'ai suivi son conseil, n'ayant pas d'autre option. Le reste de la journée s'est déroulé sans incident, jusqu'à ce qu'après la première pause, le banc où les deux garçons venaient de s'installer se casse en deux. Le bruit a attiré notre attention, et nous les avons vus étalés par terre, leur banc brisé. Tout le monde a ri, moi y compris. Ils ont ensuite récupéré un autre banc, mais chaque jour suivant, dès qu'ils s'asseyaient, le banc se brisait ! Et bien sûr, ils m'ont accusé de leur porter malheur. Heureusement, Adam a pris ma défense et leur a dit :
« Vous avez pris sa place, on vous a laissé faire ! Si c'est une question de force, vous allez me trouver sur votre chemin ! »
Finalement, sur ordre du principal, les garçons ont dû changer de classe pour avoir la paix. Mais revenons à ce fameux jour où le premier banc s'était cassé. En rentrant avec mes nouveaux amis, j'allais me séparer d'eux au portail quand Ama m'a tendu quelque chose pour mon mal de ventre. Sans poser de questions, j'ai pris ce qu'elle m'a donné : une kola.
« Ça va calmer tes douleurs », m'a-t-elle assuré.
Curieux, je lui ai demandé comment elle savait que j'avais mal au ventre. Elle m'a répondu, en plaisantant, que je le leur avais dit, bien que je n'en garde aucun souvenir. J'ai finalement glissé la kola dans ma poche. Plus tard, une fois rentré et dans la routine de la soirée, la douleur a recommencé, encore plus intense que la veille. Me tordant de douleur dans mon lit, j'ai repensé à la kola d'Ama, l'ai sortie de ma poche, l'ai cassée, et l'ai mangée...Et c'est à partir de cet instant que ma vie a entièrement changé...
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L'envieux
Mystery / ThrillerSYNOPSIE Nous portons tous en nous une part obscure, et il suffit d'une seconde d'inattention pour que le Malin s'en aperçoive et nous manipule. C'est ainsi qu'il nous transforme en ses instruments, en éveillant cette noirceur en nous. Croyez-moi...