Chapitre 13

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J'avais passé mon examen et, bien sûr, j'étais déjà à l'université. Un soir, après un cours qui avait duré un certain temps, je rentrais chez moi et sentis immédiatement une odeur étrange et forte qui chatouillait mes narines. En arrivant dans la cour de la cité, je découvris un grand feu, un feu dont on se demandait s'il finirait par s'éteindre un jour. À l'intérieur, je vis un gros serpent qui se tordait de douleur.

Je courus chez moi pour vérifier si Ama allait bien, et je la trouvai en pleurs, assise par terre. Elle me regarda, les yeux remplis de larmes, et m'annonça d'une voix brisée :
— "Ils m'ont eu ! Je suis morte, Terence !"

Je la fixai, impuissant, car il était clair que personne ne pouvait la sauver à ce moment-là. C'était la fin pour elle. Les autres locataires, voyant la situation, s'engagèrent, affirmant qu'ils ne partiraient pas tant qu'ils ne verraient pas ce serpent réduit en cendres. Ils étaient sûrs de ce qu'ils faisaient, et savaient que la personne à qui appartenait ce serpent dans la cité était condamnée. Cela ne saurait tarder, car même Ama savait que c'était la fin. Rapidement, elle commença à se fatiguer, et la maladie s'aggrava, emportant avec elle tout ce qui allait avec.

J'avais essayé de tout lui donner pour l'aider, mais rien n'y faisait. Ce n'était pas une simple maladie, c'était son âme qui se détachait d'elle dans d'atroces douleurs. Ama n'avait plus la possibilité de rejoindre le monde obscur chaque nuit. Elle avait été tellement réduite que sa vie touchait à sa fin.

Je dus la cacher, car les locataires commençaient à soupçonner que tout cela venait de nous. Cela faisait plusieurs jours qu'ils n'avaient pas vu Ama, et ils se posaient des questions. La nuit où j'ai su qu'elle n'avait plus beaucoup d'heures à vivre, j'ai plié mes affaires, les ai mises dans ma valise et je lui ai dit :
— "Du courage ! Mais je ne peux plus rester avec toi, de peur qu'ils me prennent pour un complice."

Elle me supplia, sa voix à peine audible :
— "Terence, ne m'abandonne pas ! Je t'en prie !"

Elle peinait même à parler, et je la regardai une dernière fois avant de sortir de la maison, ne la suivant jamais plus de ma vie.

J'avais pris mes affaires et je suis allé vivre ailleurs. Ama avait disparu et je n'avais plus jamais entendu parler d'elle ni de ce qu'elle était devenue. Cette histoire avait fait parler dans toute la localité, la presse et les télévisions relayaient l'information comme un cas de sorcellerie extrême. On parlait de moi en me cherchant ! Les gens se demandaient où j'étais passé !

J'avais eu la chance que ma photo n'ait pas circulé, donc je pouvais encore me déplacer sans être pointé du doigt par les gens. Je me demandais comment ils avaient réussi à la capturer, mais en même temps, comme on dit, c'était pour moi un mal pour un bien. Je me disais que c'était une opportunité et qu'enfin, j'aurais une place plus importante dans la fraternité, un rêve que je caressais depuis des années ! J'étais celui qui était resté le plus longtemps et qui devait normalement succéder à Ama.

Après ce qui était arrivé à Ama, j'ai dû faire profil bas pendant un bon moment. Je sortais rarement pour les voyages nocturnes, surtout que là où j'étais allé vivre, les gens étaient plutôt observateurs, et je ne voulais pas paraître étrange. Une nuit, j'étais à une réunion, et le principal, qui était déjà recteur à l'université où j'étais, dit :
• Nous avons besoin de quelqu'un qui saura initier les jeunes. Ici, l'expérience est cruciale, car cette partie des choses n'est pas un jeu.

Il me regarda et ajouta :
• Yapi, tu es celui qui a le plus d'expérience ici et tu es quelqu'un de persévérant. Je te fais tellement confiance que j'aimerais bien te confier cela. Mais sache une chose, cela demande beaucoup de responsabilités, et qui dit responsabilités, dit pouvoir !

Mon cœur battait fort, comme du champagne ! En plus de me retrouver sur une chaise plus haute, je devais maintenant avoir de nouveaux pouvoirs. Je ne savais pas exactement de quoi il s'agissait, jusqu'à ce que le principal me demande de le suivre. Nous sommes allés dans un endroit où nous n'étions que deux, et là, il me donna de la kola, me disant :
• Cette kola, tu dois la garder sous ton lit et dormir dessus chaque nuit !

J'ai secoué la tête, et il me dit :
• Mets-toi à genoux devant moi !

J'ai obéi, et il se mit à parler dans une langue étrange que je ne comprenais pas. Puis, en français, il conclut :
• Tu as désormais le pouvoir de guider les âmes vides vers nous et celui de prendre l'apparence de ce que tu auras choisi pour te protéger ! Je te donne aussi le pouvoir de combattre ceux qui viendront te menacer, afin que tu sois vainqueur et que l'obscurité domine sur la lumière !

J'avais senti quelque chose changer en moi ! Je me sentais plus grand, mes yeux étaient encore plus "ouverts". Je pouvais voir plus loin que d'habitude, et je pouvais désormais décider de prendre des vies ! Je n'avais plus besoin de l'aide du principal pour tuer qui que ce soit ! Moi-même, je pouvais décider de te tuer et enfin posséder quelqu'un.

La vie reprit son cours. À l'université, j'y allais, déterminé à devenir quelqu'un de riche et respectable dans le pays. J'avais aussi des rêves, et croyez-moi, la sorcellerie que je pratiquais ne me rendait pas riche ! Bien au contraire, mais je ne réalisais pas tout ce que je perdais.

J'avais aimé une fille dans ma salle, mais elle m'avait rejeté ! Elle était le genre de fille hautaine qui marchait comme si elle ne touchait pas le sol. Elle ne m'adressait même plus la parole, et à peine posait-elle son regard sur moi, me voyant comme un... déchet ?

J'ai donc décidé de me venger ! Nous étions en cours, et je m'ennuyais profondément. Je somnolais presque sur mon cahier quand mon regard se posa sur cette fille, en train de se donner des airs avec ses cheveux. Je me suis demandé ce que je pourrais bien lui faire pour qu'elle ait la pire honte de sa vie. Et si je testais mon pouvoir de possession ? Excellente idée !

J'ai fermé les yeux et j'ai projeté mon esprit vers elle. Elle était tellement vide, et lorsque j'ai pénétré en elle, je me suis rendu compte qu'elle n'était pas aussi pure qu'elle en avait l'air. Elle sortait avec un homme marié qui lui offrait de l'argent et des cadeaux, et c'était ce qui la rendait si belle.

Je suis entré dans son corps comme si je plongeais dans une rivière et j'ai pris le contrôle. Elle s'est mise à parler seule, et les gens ne comprenaient pas ce qui lui arrivait ! Elle a retiré sa perruque et l'a jetée sur le professeur, tout en lui faisant dire des choses dégradantes :
• Je sors avec un homme marié, c'est lui qui me donne tout l'argent, les beaux cadeaux et les grands téléphones que j'ai ! C'est lui qui me les offre, et c'est encore lui qui veut me tuer !

L'envieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant