Chapitre 15: Ma reconstruction

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Elyo

Ça fait déjà une semaine que je suis arrivé à l'unité psychiatrique de la clinique de ma psy. Depuis sept jours, je maintiens le plus profond silence. Les évènements des dernières semaines tournent en boucle dans ma tête, l'agression et les mots que ses fils de putes hantent mes songes, ma tentative de suicide me donne la nausée chaque matin quand j'ouvre les yeux et ma rupture avec Adam me broie le cœur à chaque fois que, son visage apparait dans mes pensées. Cette lueur brisée présente dans son regard quand je l'ai laissé dans cette chambre après avoir rompu et le hurlement de désespoir qu'il a lancé alors que j'étais dans le couloir me tord les tripes. Pourquoi ai-je fait ça ?

Je lui ai brisé le cœur, quand je l'ai quitté. Lui qui est resté à mes côtés nuit et jour depuis que j'ai failli mourir.

Je me sens vide... Pour la première fois depuis si longtemps, mes angoisses se sont enfin calmées. Mais l'absence de mes pensées toxiques a laissé la place au silence et à un vide immense. Cette voix dans ma tête qui avant avait pris possession de mes pensées après l'agression, remettant en boucle les insultes violentes et sanglantes de mes agresseurs, me plongeant ainsi dans le néant le plus profond de mon désespoir. La mort pour moi a été la seule solution pour que ma souffrance cesse.

Je suis assis sur le tapis jaune poussin du bureau du Dr Sullivan qui est tellement chaleureux que ça en devient flippant. Derrière elle, les diplômes qui prouvent qu'elle peut pratiquer la médecine décorent le mur. Des dessins d'enfants font partie aussi de la décoration de la pièce apportant encore plus de couleur et de chaleurs dans cet environnement stérile. Les différents éléments de décoration, tout aussi colorés que son horrible tapis, habillent les différentes surfaces du bureau.

Elle attend sans doute que je parle, mais, pour la première fois depuis qu'elle me suit, je n'ai rien à raconter. Mes angoisses et tout le stress que je ressens depuis des années m'ont enfin quitté, me laissant totalement démunie face au vide que je ressens au fond de moi.

– Elyo. Ça fait bientôt quarante-cinq minutes que tu es en face de moi et je n'ai toujours pas entendu une seule fois le son de ta voix. À quoi penses-tu ? me demande-t-elle, mettant fin au silence.

J'observe le bandage sur mon avant-bras, où les traces de l'acte irréversible que j'ai tenté de commettre sont lentement en train de se cicatriser. Ma main et mes doigts sont toujours immobilisés par cette attelle, qui maintient mes phalanges fracturées dans une position droite et désagréable.

— Du vide. murmuré-je, en jouant avec le bracelet de perles que ma nièce a fait pour me donner de la force.

— Pourquoi ressens-tu ce sentiment de vide ? Pourrais-tu développer ?

— J'entends plus ces pensées qui ont gâché une bonne partie de ma vie. lui avoué-je, en plongeant mon regard dans le sien.

— Et c'est la disparition de tes pensées qui vous procure cette sensation de vide ? me questionne-t-elle, pour me pousser à me confier.

— Je crois... soupiré-je en passant ma main sur mes cheveux qui ont déjà commencé à prendre de la longueur.

Je suis tellement habitué à les avoir constamment dans ma tête depuis la mort de maman, que de ne plus les entendre d'un seul coup. C'est comme s'il me manquait une partie de moi.

— Elyo, ce vide que tu ressens est totalement légitime. Pendant plusieurs années, tu étais envahi par tes pensées et elles ne t'ont jamais quitté jusqu'à aujourd'hui. Les évènements traumatiques qui t'ont conduit ici devant moi, et ont peut-être contribué à la disparition de ses voix qui faisait partie de ta vie.

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Red Line. Tome 3 :Dans la tête d'ElyoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant