La nuit avait été longue pour Momo. Les poèmes de Sokhna résonnaient encore dans son esprit, chaque vers amplifiant le tourbillon de ses émotions. Les mots de Fatou et l’attitude protectrice d’Aïssatou venaient s’ajouter à ce chaos intérieur.
Et comme si cela ne suffisait pas, Adama, toujours aussi énigmatique, semblait comprendre ses doutes mieux que lui-même.
Adama, la confidente inattendue
Le lendemain, en arrivant au lycée, Momo trouva Adama assise seule sur un banc, un livre entre les mains. Son visage affichait ce mélange de calme et de mystère qui lui était propre.
— Tu ne vas pas encore te cacher aujourd’hui, j’espère ? lança-t-elle en levant les yeux vers lui.
— Me cacher ? répéta-t-il, feignant l’ignorance.
— Momo, tu ne peux pas fuir éternellement. Pas avec ce que tu as dans la tête.
Momo s’assit à côté d’elle, las.
— Adama, tu fais toujours comme si tu savais tout, mais tu ne comprends pas ce que c’est d’être dans ma situation.Elle sourit doucement, mais son regard était sérieux.
— Peut-être pas. Mais je sais ce que c’est d’avoir le cœur partagé, d’avoir peur de faire mal aux autres.Ses mots le frappèrent de plein fouet. C’était comme si elle voyait à travers lui.
— Écoute, Momo, continua-t-elle. Parfois, il faut juste être honnête. Pas seulement avec les autres, mais avec toi-même.
Il hocha la tête, mais il savait que ce conseil, aussi sage soit-il, était plus facile à dire qu’à appliquer.
Fatou, l’ombre d’un doute
Plus tard dans la journée, Momo surprit une conversation entre Fatou et Babacar. Ils étaient assis sous un arbre, et leurs voix étaient basses, presque confidentielles.
— Babacar, tu sais que ce n’est pas sérieux, n’est-ce pas ? murmura Fatou.
— Je sais, répondit-il en riant doucement. Mais pourquoi continuer alors ?
Fatou haussa les épaules.
— Peut-être que ça m’aide à oublier, juste un peu.Ces mots éveillèrent une douleur sourde en Momo. Était-elle vraiment heureuse ? Ou essayait-elle simplement de masquer quelque chose ?
Sokhna, un cœur en vers
Pendant ce temps, Sokhna continuait de coucher ses émotions sur le papier. Lorsqu’elle croisa Momo dans les couloirs, elle lui glissa un nouveau poème sans dire un mot.
Ce soir-là, chez lui, Momo lut le poème, et chaque ligne semblait résonner davantage que la précédente :
> "Dans le tumulte des jours, une étoile brille,
Fugace, mais assez forte pour guider une vie fragile.
Je ne demande pas qu’on me regarde avec passion,
Mais qu’on voie en moi une âme en quête de rédemption.Si mes mots ne suffisent pas à toucher ton cœur,
Alors je n’aurai plus que mes silences pour vaincre mes peurs.
Mais sache que derrière chaque silence, il y a une vérité,
Une vérité que seul le courage peut révéler."Ces mots le bouleversèrent. Sokhna ne déclarait pas son amour directement, mais son message était clair : elle était là, patiente mais déterminée.
La soirée entre amis
Un événement inattendu secoua la routine du lycée : une soirée organisée par les élèves de terminale. C’était une occasion rare où les barrières sociales semblaient s’effacer, où chacun pouvait être simplement lui-même, au moins pour une nuit.
Momo hésitait à y aller, mais Fatou, Aïssatou, et même Adama insistèrent pour qu’il participe. Sokhna, quant à elle, semblait étrangement distante lorsqu’il lui en parla.
Le soir venu, la salle décorée brillait de mille lumières. La musique, les rires, et l’atmosphère détendue donnaient un air presque magique à l’événement.
Momo observa de loin ses amis. Fatou dansait avec Babacar, mais ses sourires semblaient forcés. Aïssatou discutait avec un groupe d’élèves, son calme habituel masquant une certaine mélancolie. Adama, fidèle à elle-même, restait à l’écart, un verre à la main, observant tout avec son air mystérieux.
Puis il vit Sokhna. Elle était seule, près d’une fenêtre, le regard perdu dans les lumières de la ville. Quelque chose en lui le poussa à aller la rejoindre.
— Tu ne danses pas ? demanda-t-il en arrivant à ses côtés.
Elle sursauta légèrement, surprise, puis lui adressa un sourire doux.
— Ce n’est pas trop mon truc, répondit-elle.— Mais écrire des poèmes, oui, fit-il remarquer avec un petit sourire.
Elle rit doucement.
— C’est plus facile de se perdre dans les mots que dans une salle pleine de monde.Ils restèrent silencieux un moment, regardant les lumières scintiller au loin.
— Sokhna, commença-t-il, hésitant. Pourquoi m’écris-tu ces poèmes ?
Elle tourna la tête vers lui, son regard perçant.
— Parce que c’est ma façon de dire ce que je ressens.— Et qu’est-ce que tu ressens ?
Elle sourit, mais cette fois, il y avait une lueur de tristesse dans ses yeux.
— Peut-être que certains poèmes n’ont pas besoin d’explication, Momo.Il sentit une boule se former dans sa gorge. Sokhna, avec sa force et sa vulnérabilité mêlées, le touchait d’une manière qu’il ne comprenait pas encore.
Un choix à venir
La soirée se poursuivit, mais Momo se sentait de plus en plus perdu. Chaque moment passé avec l’une des filles semblait compliquer davantage ses sentiments. Sokhna, Aïssatou, Fatou... chacune d’elles lui apportait quelque chose de différent, quelque chose dont il avait besoin.
Et au milieu de tout cela, Adama, avec sa sagesse et ses mots énigmatiques, continuait de le guider, parfois sans qu’il ne s’en rende compte.
Alors que la soirée touchait à sa fin, Momo sortit prendre l’air. Sous le ciel étoilé, il leva les yeux et murmura pour lui-même :
— Comment savoir ce que mon cœur veut vraiment ?
Dans ce bal des sentiments, il savait qu’une chose était inévitable : il allait devoir faire un choix. Et ce choix, il le sentait, marquerait à jamais sa vie.
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PLACE AU CHOIX
Random'' place aux choix'' Dans un lycée où les sentiments se mêlent aux études, Momo se retrouve face à un dilemme que beaucoup envieraient, mais que peu comprendraient réellement. Quatre filles, quatre personnalités, quatre façons d'aimer... et un choix...