Le retour à la routine du lycée après la soirée était étrange pour Fatou. Quelque chose en elle avait changé, une sensation qu’elle n’arrivait pas encore à définir. Babacar, avec son humour, sa gentillesse, et cette capacité à la faire rire même dans ses moments de doute, semblait avoir pris plus de place dans son esprit qu’elle ne l’aurait imaginé.
Le trouble inattendu
C'était un après-midi paisible. Fatou et Babacar travaillaient ensemble sur un projet de groupe dans une salle vide du lycée. Babacar, fidèle à lui-même, racontait une histoire absurde, ponctuée de gestes exagérés qui la faisaient éclater de rire.
— Et c’est là que j’ai découvert que le chat n’était même pas à moi ! conclut-il en mimant une scène dramatique.
Fatou riait à en avoir mal aux côtes, et Babacar, content de son effet, affichait un sourire satisfait. Mais alors qu’elle le regardait, elle remarqua quelque chose qu’elle n’avait jamais vu avant : ses yeux pétillants, son sourire sincère, sa façon de la regarder comme si elle était la seule personne qui comptait à ce moment précis.
Un frisson la traversa, et elle détourna rapidement le regard, troublée.
— Fatou, ça va ? demanda Babacar, son ton devenant plus sérieux.
— Oui, oui, ça va, répondit-elle en secouant la tête, comme pour chasser ses pensées.
Mais même après la fin de leur séance de travail, cette sensation persistait.
Confidences à Aïssatou
Le soir même, Fatou retrouva Aïssatou à leur coin habituel près de la bibliothèque. Les deux amies avaient l’habitude de partager leurs pensées, mais ce soir, Fatou hésitait à parler.
— Tu as l’air ailleurs, Fatou, remarqua Aïssatou en refermant son livre.
— Non, tout va bien, répondit-elle, mais son ton trahissait son trouble.
Aïssatou posa une main douce sur son épaule.
— Je te connais, Fatou. Tu peux tout me dire.Fatou prit une profonde inspiration avant de murmurer :
— Je crois... je crois que je ressens quelque chose pour Babacar.Aïssatou resta silencieuse un instant, analysant ses mots.
— Tu en es sûre ?— Non, c’est ça le problème. Je ne sais pas ce que c’est. Il me fait rire, il est toujours là, et... je ne sais pas.
Aïssatou hocha doucement la tête, un sourire apaisant sur les lèvres.
— Parfois, les sentiments naissent là où on ne les attend pas. Peut-être que Babacar est plus qu’un ami pour toi.Fatou baissa les yeux, perturbée par cette idée.
Babacar, une présence rassurante
Le lendemain, Babacar attendait Fatou à leur endroit habituel. Elle s’arrêta un instant pour le regarder, de loin. Il discutait avec un groupe d’élèves, son rire résonnant dans l’air. Il semblait si à l’aise, si lui-même.
Quand il la vit, il lui fit un grand signe de la main.
— Hé, Fatou, viens !Elle s’approcha, essayant de masquer son trouble.
— Salut, Babacar.
— Tu sembles fatiguée, ça va ? demanda-t-il, ses yeux montrant une réelle inquiétude.
— Oui, oui, juste une longue journée, répondit-elle, un sourire timide aux lèvres.
Babacar ne semblait pas convaincu.
— Écoute, si tu veux, on peut aller boire un truc après les cours. Ça te fera du bien.Fatou hésita un instant avant d’accepter.
Un moment hors du temps
Après les cours, ils se retrouvèrent dans un petit café à l’ambiance chaleureuse. La conversation, comme toujours, était facile entre eux. Babacar parlait de tout et de rien, et Fatou, malgré ses doutes, se sentait apaisée en sa compagnie.
Mais alors qu’il lui racontait une autre de ses anecdotes, Fatou se surprit à observer ses mains, ses gestes, la façon dont il jouait avec sa tasse. Une chaleur douce envahit son cœur, et pour la première fois, elle se demanda si elle ne s’était pas voilée la face tout ce temps.
— Fatou, tu m’écoutes ? demanda Babacar en riant.
— Oui, désolée, répondit-elle en rougissant.
Il la fixa un instant, son sourire s’adoucissant.
— Tu es vraiment spéciale, tu sais.Ces mots la touchèrent plus qu’elle ne voulait l’admettre.
Le doute de Momo
Pendant ce temps, Momo observait tout de loin. Il avait remarqué la complicité croissante entre Fatou et Babacar, et bien qu’il ne veuille pas se l’avouer, cela le dérangeait.
Lorsqu’il croisa Adama dans les couloirs, il ne put s’empêcher de partager ses pensées.
— Tu as vu Fatou et Babacar ? On dirait qu’ils... je ne sais pas.Adama haussa un sourcil, amusée.
— Tu es jaloux ?— Non, pas du tout ! répondit-il trop rapidement.
Adama éclata de rire.
— Momo, parfois, on ne réalise ce qu’on ressent pour quelqu’un que lorsqu’on le voit s’éloigner.Ces mots le troublèrent, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage.
Un tournant imprévu
La journée suivante apporta une surprise. Fatou et Babacar devaient présenter leur projet devant la classe. Leur alchimie naturelle fit sensation, et même le professeur les complimenta sur leur travail d’équipe.
À la fin de la présentation, Babacar passa un bras autour des épaules de Fatou, un geste amical mais rempli de sous-entendus. Fatou sentit son cœur s’emballer, et Momo, de son côté, ne put s’empêcher de serrer les poings.
Ce simple geste, pourtant innocent, marquait un tournant pour tous les trois. Fatou, Babacar, et Momo se retrouvaient désormais sur un chemin où les émotions prenaient le dessus, menaçant de tout bouleverser.
Le vent du changement soufflait sur leurs vies, et aucun d’eux ne pouvait prévoir où il les mènerait.
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PLACE AU CHOIX
Random'' place aux choix'' Dans un lycée où les sentiments se mêlent aux études, Momo se retrouve face à un dilemme que beaucoup envieraient, mais que peu comprendraient réellement. Quatre filles, quatre personnalités, quatre façons d'aimer... et un choix...