"c'est rien."
Adam, Greenwood.
Le jour où Judith est partie, dans ce resto, je n'ai pas de suite senti le vide qui allait m'habiter quelques temps après. J'ai sorti ces mots « tu es comme ton père » tellement rapidement, je voulais la blesser, la piquer comme elle me piquait. Finalement c'était une personne de plus qui m'abandonnait. Ne rien dire me paraissait impossible. Quitte à tout gâcher, autant qu'elle ai mal.
Mais maintenant qu'elle est partie, je réalise que c'était comme un équilibre dans ma vie. J'aimais notre routine.
En vérité, j'aimerais retourner à ces fameuses soirées de septembre où on mangeait tous les soirs ensemble, qu'on se glissait sous la couette ensemble. Nos câlins chauds, nos baisers tendres. Ces réveils, je les attendaient plus que le reste de la journée, ces réveils avec nos corps enlacés et nos rires d'enfants quand on se chatouillait. Aucun de nous n'avait envie de se lever. Désormais, le lit me parait bien froids. C'était le soleil de mon coeur, la chaleur de mon corps. Son sourire était la plus jolie courbe qui puisse exister.
Évidemment, on se rend compte des choses une fois qu'on les perds.
Un soir, je décide de mettre mon égo de côté.
Après avoir fouillé pendant des semaines ses réseaux, son numéro, un rien qui soit à elle...J'ai trouvé son mail. Mais faut-il encore que ce soit le sien.
La bouteille de vin que je viens de terminer m'aide à mettre mes rancoeurs de côté.
J'écris ces mots « Tu me manques. » Avec tout mon amour, ma tristesse, ma nostalgie; en espérant qu'elle ressente ces choses de la même façon que moi.
Comme tous les matins je me réveille seul, dans un lit froid. Est-ce qu'elle est debout à cet heure-ci? Qu'est-ce qu'elle fait?
J'y pense constamment, à chaque fois que j'entreprends quelque chose, je pense à elle et ce qu'elle peut faire en ce moment même.
J'espère qu'elle pense à moi...
Judith, Seattle.
Son mail m'a chamboulé. J'y ai pensé toute la nuit. Mais j'ai des choses à faire aujourd'hui, alors je dois arrêter de penser à lui.
Quelqu'un frappe à ma porte pendant que j'enfile mon legging de pilate.
- Salut voisine.
- Bonjour voisin.
- Tu fais quelque chose aujourd'hui?
- Euh, j'ai des trucs de prévu oui, tu voulais me demander quelque chose en particulier?
- Je voulais déjeuner avec toi, mais si tu n'est pas libre...
- Je peux me rendre libre pour 13h, c'est bon?
- Parfait, je t'envoie l'adresse par message alors.
- ...
- À tout à l'heure alors.
Il me fait un clin d'œil et repart vers sa porte.
- À tout à l'heure.
Je souris de toutes mes dents. Ça me fera penser à autre chose.
Malgré tout mes efforts durant la matinée pour oublier ce mail, je ne fait qu'y penser...
Je décide d'ouvrir mes mails sur mon ordinateur et de regarder, encore et encore, cette phrase.
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Dangereuse obsession
RomanceJudith Drial, étudiante dans un lycée prestigieux dans la petite ville de Greenwood, n'a pas eu une enfance ni un début de vie facile. Entre une mère tiraillée par une santé mentale instable, un drame familial, des traumatismes et flashbacks qui lui...