___________________PRÉCÉDEMMENT
Il me fixe sans répondre mais je comprends à son regard qu'il en sait bien plus que nous.
-Parle.
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UN MOIS PLUS TARD
Mon regard reste fixé sur cette maison. La maison de mon enfance, celle dans laquelle j'ai grandi, celle dans laquelle j'ai tous mes souvenirs d'enfance. Cette maison me rappelle ma plus tendre enfance, mon enfance joyeuse aux côtés de mes parents, mes parents bien-aimés, je sens le regard de Eight sur moi.
Eight: Ça va ?
-Un peu.
Eight: On peut y aller ?
-Oui oui.
Eight: Mes hommes ont vérifié qu'il n'y a personne à cette heure-là dans cette maison.
Je hoche la tête, inspire profondément et sors de la voiture. J'ai du mettre un mois avant que tout soit prêt, la maison était occupée par mes oncles durant tout ce temps, ce n'est que tout à l'heure qu'ils ont décidé de tous sortir ensemble pour la première fois depuis que je les surveille. Lui sur mes pas, je traverse l'allée qui mène à la porte de la maison et m'immobilise devant cette dernière, je souffle un grand coup, prends mon épingle, la fait entrer dans la serrure et la tourne dans tous les sens afin d' ouvrir la porte. Elle s'ouvre au bout de quelques minutes, je mets un pied dans cette maison, et j'ai l'impression que mon souffle se fait rare dans mes poumons, je suis fouettée par tous ces souvenirs qui me claque les uns après les autres à la gueule. Je me revois en train de rigoler les soirs aux blagues de mon père. Je revois ma mère en train de nous chanter des chansons de son enfance. Je souffle un grand coup et pénètre entièrement dans le salon. Je n'oublie pas ce pourquoi je suis là, j'espère sincèrement trouver ce que je recherche tant, ce que tout ce beau monde recherche.
Je monte l'escalier et arrivée au sommet, je tourne à gauche et au fin fond du couloir, se trouve la porte de mon ancienne chambre. Je sors de ma poche ce qui pourrait être le double des clés et réussis à ouvrir la porte. J'entre dans la chambre et constate avec beaucoup de peine qu'elle ne ressemble plus en rien à celle de mon enfance. Je ne m'attarde pas plus que ça et fonce vers le fond de la pièce, vers le mur. Je sors ma petite torche et éclaire ce grand mur. Je puise dans mes souvenirs les plus profonds, afin de me rappeler l'emplacement exact du portrait de mon père, je fixe un endroit particulier et approfondi mes recherches dans cet angle. Eight derrière moi, m'observe sans rien dire. Mon regard tombe sur un minuscule trou dans cette fameuse partie.
-Eight, t'aurais pas une aiguille sur toi ?
Eight: Si j'en ai une.
-Passe-la moi.
Il me la passe et avec toute la délicatesse dont je peux faire preuve dans ce genre de situation, j'enfonce l'aiguille dans le mur de toutes mes forces. Un petit clic se fait entendre et cette partie se détache du mur. Je toc et sens le bois. Je pousse un soupir de soulagement et tape des mains, affreusement joyeuse. De mes ongles, je réussis à tirer ce morceau de bois et ainsi à ouvrir ce trou dans le mur. Je fixe le coffre fort que mon père m'a confié dans son testament, je mets le code que j'ai en tête et elle s'ouvre immédiatement. Mon cœur bat lorsque je vois un peu tout ce qui s'y trouve. Des papiers, de l'argent, une autre petite boîte. J'ouvre le sac que j'avais, et y met tout ce que contient ce coffre. Je le referme prudemment. Je remets le morceau de bois à sa place, je sors de ma poche, de la colle forte, que je mets dans le trou. Dans un signe de tête, Eight me fait comprendre qu'il faut qu'on s'en aille. Nous reprenons le même chemin et sortons de cette maison.
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MERCEDES
General FictionOn dit souvent que la mort est l'un des remèdes à la souffrance, à la douleur. Qu'il y a des souffrances que seule la mort peut soulager. Eh bien, je pense que c'est la realité. Après tout, vaut mieux abréger la vie de quelqu'un qui souffre contin...