Chapitre 11.

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« -On va la perdre ! –Fermez-la, je suis toujours là. »

-Liam !

J'ai presque envie de le serrer dans mes bras. Non, non, faut pas exagérer.

-Putain, tu m'as fait trop peur. Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je te retourne la question, ça fait des heures que je te cherche. Ça t'arrive de répondre au téléphone ?
-Tu me cherches ? J'ai plus de batterie. Mais attend comme t'as eu mon numéro ? demandais-je.
-Ton père me l'a donné.
-Mon père ?!
-Ouais, je t'ai cherché quand t'es partie mais je t'ai pas trouvée alors j'ai demandé à Beverly de me dire où tu habitais. D'ailleurs, cette fille ne sait pas s'arrêter. Elle m'a proposée des centaines de fois de coucher avec elle alors que je n'arrêtais pas de lui dire non, bref. Je suis allée chez toi pour voir si tu étais rentrée mais non, alors ton père m'a donnée ton numéro et je suis allé te chercher.
-Ok.
J'essaie de reprendre mes esprits.
-Pourquoi est-ce que tu me cherches ? repris-je.
-Parce que, faut qu'on parle.
-De quoi ?
Il s'approche un peu.
-C'est quoi cette histoire avec Elena, Beverly l'a connaît ?
Je déglutis. Je n'ai absolument pas envie de parler de ça.
-J'ai pas envie d'en parler.
-Pourquoi ? demande-t-il.
-Ça ne te regarde pas.
-Ça parle d'Elena alors si.
-C'est pas la même Elena, rétorquais-je.
Il me regarde suspicieux puis reprend.
-Ok admettons. Mais je n'en ai pas fini.
Son téléphone sonne. Il le sort de sa poche et répond.

Allô ?

Il hoche la tête puis me passe son iPhone.

Allô ?
Allô, ma chérie ? Est-ce que ça va ?
Papa ? Oui ça va très bien.
J'ai eu peur, quand ce garçon est venu me demander si tu étais bien rentrée.
C'est rien, je suis juste allée au Lycée parce que j'avais oubliée quelque chose.
D'accord, bon rentre vite maintenant.
Oui, bisous.

Je raccroche et rends son téléphone à Liam.
-Je dois rentrer, dis-je.
-Je te ramène.
Je le suis, en même temps je suis obligée je sais pas du tout où je suis. On fait vingt mètres et on arrive sur une route. Quelle conne.
Je monte dans sa voiture et regarde l'heure. Il est 22h23.
On arrive quelque minute plus tard chez moi, je descends et m'apprête à le remercier poliment mais je le vois à côté de moi.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Je te ramène jusqu'à ta porte.
Je souffle péniblement puis toque à ma porte. Ma mère me saute dans les bras et mon père m'embrasse le front.
-Merci de l'avoir ramenée, dit ma mère à Liam.
-Je vous en prie.
-Aller, entrez il fait froid.
Quoi ? Liam chez moi ?
-Tu ne nous présentes pas ton ami ? demande mon père.
Mon ami.
-Oui, oui. Papa, maman voici Liam.
C'est la première fois de ma vie que je présente un garçon à mes parents, d'habitude mes relations ne vont pas jusque-là. Je crois que ma mère se fait des films.
-C'est une connaissance de mon Lycée, précisais-je à l'encontre de ma mère.
-Oh, voyons ne soit pas timide Jenny, dit-elle.
Je rêve là.
-Liam, vous restez dîner ? C'est le moins qu'on puisse faire.
-Oh maman, je crois que Liam à des centaines de choses à faire ce soir et il...
-Avec plaisir Mme Cowell.
-Génial, allez-vous asseoir.
Mes parents vont dans la cuisine et je toise Liam du regard.
-Qu'est-ce que tu fous ?
-Tes parents sont très gentils. Prends exemple sur eux, dit-il en allant dans la salle à manger.
Je lève les yeux au ciel et vais m'asseoir à mon tour, en face de Liam. Super.
Ma mère ramène le plat puis va s'asseoir.
-Bon Liam, d'où est-ce que vous venez.
-Je vous en prie, vous pouvez me tutoyez, dit-il.
-Oh, si tu insistes, dit ma mère très contente.
Au moins, on peut dire qu'il sait parler aux mères. J'espère que mon père ne se laissera pas avoir.
-Je viens de Wolverhampton, dans l'Ouest, dit-il.
-Oh, je ne connais pas mais en tout cas j'imagine que c'est plus accueillant qu'ici où il fait froid tout le temps, en plus quand il pleut, c'est très dangereux.
Il sourit puis boit un peu d'eau.
-Comment s'appelle cette ville ? Je ne m'en souviens plus.
Mais bien sûr, je lève inconsciemment les yeux au ciel.
-Spathe-Town.
-Ah bon ? dit-il comme si c'était très intéressant.
-Oui.
-Je connais quelqu'un qui vit ici, dit-il.
-Ah oui ?
-Oui, un ami.
Il me regarde et sourit.
-Niall vit ici chez sa tante, me chuchote-t-il à l'oreille.
Oh mon dieu. C'est une blague.
-Excusez-moi, dis-je en me levant.
Je vais dans la salle de bain et m'appuie contre le lavabo, j'ai tout d'un coup une envie de vomir.
Si Niall habite ici c'est une catastrophe. Mais c'est un miracle qu'il ne soit au courant de rien pour moi, c'est une petite ville et les rumeurs vont vites. C'est sûrement parce qu'il est en internat.
-Jenny !
Je sors de la salle de bain et rejoins la table.
-Tout va bien ? demande Liam.
-Oui, répondis-je sèchement.
Je me sers puis sert Liam, parce que mon père me le demande bien sûr.
-Vous vous connaissez depuis quand ? demande mon père.
Ça commence.
-Pas très longtemps mais le courant est tout de suite passé. Votre fille est vraiment géniale.
Je manque de m'étouffer.
-C'est très bien, je suis content.
De mieux en mieux, même mon père s'y met.

Le repas me semble très long, mes parents semblent beaucoup trop aimer Liam. L'heure de rentrer chez lui arrive, enfin.
-Bon, j'ai été ravie de te rencontrer Liam, dit ma mère.
-Moi aussi.
Mon père ouvre la porte et cataclysme ; c'est la tempête dehors. Ma mère referme vite la porte.
-Mon dieu, tu ne peux pas rentrer dans ses conditions, c'est trop dangereux.
-C'est-à-dire ? demandais-je.
-Tu vas devoir rester dormir ici.
-Quoi ? m'exclamais-je.
-Voyons Jenny, regarde dehors, il ne va pas rentrer comme ça.
-Mais je...
-Aller, va avec lui. Vous allez vous arranger pour les lits. Continue ma mère.
Je serre les dents tellement fort que j'ai l'impression que mes dents rentrent dans mes gencives. Bref, je monte suivie de près par Liam.
J'entre dans ma chambre et réfléchie. Où il va dormir ?
Il regarde ma chambre et vois mon grand et unique lit. Il tourne les talons et va dans le couloir.
-Mais où tu vas dormir, dis-je pour moi-même.
Ah, je crois savoir.
-Là ? Dit-il du couloir.
Je vais donc dans le couloir et le vois, la main sur la poignée. Je le stoppe dans sa course.
-Arrête ! criais-je.
Il enlève sa main et me regarde bizarrement puis regarde la porte.
-« Elena », lit-il.
C'est la chambre de ma sœur, je retourne dans ma chambre et ouvre le placard à la recherche d'un oreiller. Je l'entends entrer dans ma chambre.
-Elena ? C'est qui ?
Je ne lui réponds pas.
-Jenny ? Et c'est quoi cette histoire que tu m'as sortie tout à l'heure ? Comme quoi tu avais été internée et tout ça. Jenny ?
Merde, pourquoi est-ce que j'ai parlé. Il s'assoit et prend son téléphone.
- Tu ne veux pas répondre ?
Je me retourne et pose un oreiller sur le lit en le regardant.
-Au pire je peux toujours appeler Elena et tout lui raconter...
Je m'arrête net et lui fait face.
-Enfin, j'ai ton attention.
Je lui lance un regard mauvais.
-Dis-moi tout.
Je vais fermer la porte et m'assoit sur le lit.
Il se tourne vers moi et sourit de toutes ses dents.
-Qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Tout, Elena et Beverly, tout.
-S'il te plaît... suppliais-je.
-Aller.
Je souffle puis le regarde.
-Avant, donc j'étais une traînée, comme Beverly, et c'était ma meilleure amie.
-Je le savais et Elena ?
-Elena c'est ma sœur, et elle est morte. C'est pour ça que ma mère était dépressive, c'est pour ça que je me suis faîte tabasser, c'est pour ça que j'ai essayé de me suicider et c'est pour ça que je n'étais pas là pendant ces deux mois, je me suis faîte interner.
Il me regarde, choqué, il avait l'air sincèrement choqué. C'est logique, il ne devait pas du tout s'attendre à ça.
Je devrais me sentir mal de dire tout ça mais non, au contraire. Je me sens libérée, c'est la première fois que j'en parle à quelqu'un.
-Oh. Je suis désolé, dit-il sincèrement.
Je déglutis.
-Mais, euh. Pourquoi tu t'es faîte tabasser ? Enfin c'est quoi le rapport.
-Ma sœur est morte il y a dix mois dans un accident à une fête où elle était allée. Elle a voulu s'affirmer en tant qu'elle-même et pas en tant que la petite sœur de cette allumeuse de Jenny Cowell. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé mais elle a trop bu et elle est tombée dans la piscine puis elle s'est noyée. Je me suis faîte tabasser parce qu'elle n'avait que dix sept ans, elle avait toute la vie devant elle mais je la lui ai enlevée, dis-je.
Sans m'en rendre compte je me suis mise à pleurer. Il prend mon visage entre ses mains et essuie mes larmes.
-Ne pleure pas.
Il tourne légèrement sa tête sur le côté puis l'approche lentement jusqu'à ce que nos lèvres se touchent. . Je ferme les yeux automatiquement puis il finit par se décoller. Je garde les yeux clos et me retrouve dans les bras protecteurs de Liam, il me serre contre lui et étrangement je m'y sens bien.

Je me réveille le lendemain à cause de la lumière. Je suis dans les bras de Liam, on est sur mon lit. On a dû s'endormir hier soir après que je lui ai tout raconté.
Je me redresse et le regarde, il est tellement mignon.
Je vois un sourire se dessiner sur ses lèvres.
-Bonjour, dis-je.
-Salut, répond-t-il en souriant.
Je commence à me lever mais il m'attrape le poignet me fais tomber sur lui.
-T'es bête ! dis-je en riant.
-Je sais.
Il passe une main derrière ma nuque et m'embrasse.

Lundi après-midi. 14H30.
Je suis dans ma chambre, je range 2-3 trucs et je remets mon slim en place avant d'aller en cours. La porte s'ouvre et Liam entre avant de refermer la porte à clés.
-Salut ! dis-je en souriant.
Il ne répond pas et s'approche de moi jusqu'à que nous soyons collés l'un à l'autre.
Je lui lance un regard interrogateur.
Il rit, un rire mauvais.
-Tu es tellement naïve Jenny. Tu croyais vraiment que j'allais tout oublier et devenir ton ami, ou plus, juste parce que tu m'as raconté ta vie ? Je l'admets, j'ai eu de la compassion pour toi et que je suis vraiment désolé pour ta sœur mais elle n'a rien avoir avec ce qu'il s'est passé et de plus tout était planifié. Ma vengeance s'est parfaitement déroulée, même mieux que prévu puisque tu es tombée dans mes bras sans que j'eus besoin de t'y pousser.
Il me regarde plus profondément dans les yeux puis reprend.
-Tu disais avoir changé mais tu as quand-même fait la salope avec nous. Bref tout ça pour dire que je t'ai bien eu. Tu avais même confiance en moi non ? En tout cas maintenant tu comprends ce que j'ai ressenti. On est quitte.
J'ai l'impression de tomber dans un puits sans fin. Il approche de mon oreille, je sens son souffle.
-On se voit en cours, me susurre-t-il.
Il s'en va et avant de sortir de la chambre me regarde une dernière fois.
-Je ne vais pas utiliser ce qui est arrivé à ta sœur pour te nuire parce que, moi, j'ai un minimum de respect pour les autres, mais par contre je pourrais bien utiliser tes anciennes habitudes contre toi si jamais j'en ai besoin.
Sur ce il s'en va. Dès qu'il a passé le pas de la porte je suis tombée par terre.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Non, comment ça a pu arriver ?
Qu'est-ce que j'ai été conne putain ! J'y ai vraiment cru, samedi matin tout était si parfait.
Je l'ai sûrement mérité.
Il à raison on est quitte.
Je mets ma tête dans mes mains et commence à pleurer.
...
Une demi-heure plus tard, je décide de me lever et d'aller prendre une douche. Ensuite j'enroule une serviette autour de moi et me regarde dans le miroir. Je ne suis pas si faible que ça, si ?
Je pensais avoir découvert un côté gentil de Liam mais non, je juste découvert qu'il était pire que ce je pensais. C'est fini, il n'y a plus rien à tirer de lui.
Je ne vais sûrement pas me laisser abattre, je vais me venger moi aussi.
Je ne vais pas y aller de main morte, c'est décidé, il va le regretter. Amèrement.
J'ouvre ma penderie et sors une tenue. Après je repasse dans la salle de bain et me maquille, je noircis mes yeux et mets du mascara. Je ne veux pas me vanter mais comme ça, je suis irrésistible.
Avant je m'habillais comme un mec, et encore avant je m'habillais comme un salope. Quand je suis revenue du centre je m'habillais simplement, mais au fond, j'aime bien être provocante parfois. Ça ne fait pas de mal.
Bref, je prends mon sac et je descends. Une fois dans le couloir, je me fais mater bien comme il faut. Tous des pervers de toute façon.
Je me déhanche donc, en même temps, avec des talons de cette taille je suis bien obligée.
-Eh fait attention !
Putain j'ai failli tomber, je suis rentrée dans quelqu'un.
-Putain pas toi, dis-je en regardant Ashley de haut.

Vous pensez peut-être que j'ai une attitude de salope ? Pas du tout.
Peut-être que je deviens une peste mais pas une salope, je sais exactement ce qu'est une salope et je ne veux plus jamais être comme ça. Bourrée à longueur de journée, me réveiller nu dans un lit avec un inconnu chaque matins.
C'est fini mais bon, j'ai quand-même développée un caractère de peste de première et au lieu de le refouler je préfère le laisser agir sur les filles comme Ashley. C'est un bon compromis.

-T'as dit quoi ?
-Tu me pourris la vue, casse toi, dis-je.
-Tu te prends pour qui ?
-Pour moi.
-Non mais je rêve là ! s'étonne-t-elle.
Je l'ignore et trace ma route. Tiens devinez qui est devant moi ? La bande de connards Payne, Tomlinson, Horan et Malik. Même si Niall n'a rien fait... d'ailleurs faut que je parle avec Elena ; oh avec tout ça je n'ai pas appelé William ! J'ai des tonnes de choses à faire.
-Eh Liam, dis-je.
Ils se retournent tous les quatre puis me regardent de haut en bas.
-Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça, crachais-je .
Zayn se mord la lèvre, Louis me fixe en écarquillant les yeux, Niall est déjà en train de regarder ailleurs tandis que Liam s'approche de moi, exaspéré.
-Quoi ? Je n'ai plus rien à te dire.
-Moi si figure-toi. Je t'ai absolument tout raconté, je t'ai des choses que personne ne sait. Je me suis confié à toi, j'avais confiance. Comment t'as pu me faire un truc pareil ?
-Je l'ai fait c'est tout. Il fallait que je me venge, et puis tu n'es pas toute blanche non plus.
Je ne réponds pas à cette remarque justifiée mais exaspérante.
-Moi au moins je n'ai pas besoin de me cacher derrière un visage.
-Qu'est-ce que tu veux dire ? demandais-je.
Il me regarde de haute en bas.
-Regarde-toi, tu es obligée de te créer une personne pour te sentir forte et supérieur, tu parles d'Ashley mais tu ne vaux pas mieux qu'elle. Tu te caches mais tu es faible. Et tu es tellement désespérée que tu viens me voir.
-Mais va te faire foutre. Je ne suis pas faible. Tu n'avais pas le droit d'utiliser ma faiblesse pour te venger. Tu vas amèrement le regretter, j'ai plus rien à perdre. Plus maintenant.
-Tu oublies que je sais tout, dit-il.
Je ris de bon cœur.
-Après c'est moi la faible ? T'as tellement peur de ce que je pourrais te faire que tu utilises quelque chose que tu as eu dans un moment de faiblesse pour te protéger. Tu me fais pitié Liam, lâchais-je.
Sur ce je m'en vais. Connaissant les garçons comme Liam, je sais que son égo en a pris un coup et qu'il n'utilisera pas ce qu'il sait, enfin pour le moment.
Maintenant il faut que je retrouve William et Elena.
Je fais un tour sur moi-même pour voir s'ils sont à côté mais personne.
-Oh Jenny !
Je me retourne et vois Harry. Ce mec est vraiment parfait.
-Oh Harry, ça fait longtemps.
Je le suis dans sa salle de cours, à l'abri des regards. J'ai cru voir ses yeux se balader sur mon corps plutôt... Dénudé.
-Tu es...
-Oui, je sais c'est un peu trop, coupais-je gênée.
-Non, c'est... c'est toi, répond-t-il dans un sourire.
On se regarde fixement dans les yeux quelques secondes, puis il se reprend.
-Bon, uh. Je ne t'ai pas beaucoup vu ce derniers temps.
-Oui, désolée c'est que j'ai été beaucoup prise, répliquais-je en baissant les yeux.
Il cherche ses mots on dirait.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je naturellement.
-Hein ?
-Je vois bien que tu veux dire quelque chose, dis-le, je vais ne pas te manger.
Il sourit.
-Enfaîte tu es un petit timide Mr le prof de Français.
Il rit maintenant, putain qu'est-ce qu'il est beau.
-Bon ok, je voulais te demander si tu voulais venir manger avec moi ce soir.
-Ce soir ? m'étonnais-je.
-Oui, au resto par exemple.
Un grand sourire ce dessine sur mes lèvres.
-T'es pas obligée, enfin si tu trouves ça trop bizarre, dit-il en passant une main sur sa nuque.
Je le regarde, toujours avec un sourire Colgate plaqué sur le visage.
-Non, j'aimerais beaucoup. Et arrête un peu de dire « si tu trouves ça trop bizarre » c'est déjà bizarre qu'on ait ce genre de conversations alors... et puis en plus ça me dérange pas.
-Cool, dit-il en souriant.
Je vais tomber par terre.
Je me mort la lèvre pour m'empêcher de sourire, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis tellement contente et excitée.
-Bon, tu me rejoins dans ma chambre à 21h.
-Ok.
Je me lève de la chaise et ramasse mon sac.
-Aussi, prends une veste à capuche. Ça sera plus facile de te faire sortir sans qu'il y ait de problèmes.
-Ok, ça me plaît de jouer Mission Impossible.
Je lui fais coucou de la main puis m'en ouvrir la porte.
-Eh, Jenny.
Je me retourne vers Harry.
-Tu es magnifique.
Je baisse les yeux puis sourit avant de le regarder, je dois avoir les joues toutes roses si ce n'est plus. Tout d'un coup je me sens légère. J'ai envie de sauter et crier. Je n'ai même pas mal par rapport à Liam.

-ELENA ! Criais-je.
J'ai courus dans ses bras puis je nous ai fait tourner sur nous-même ce qui nous a valu des regards interrogateurs. Dont ceux de Liam et sa bande. Aller hop, dans tes dents. Tu l'as mauvaise, que je sois heureuse.
-Ok. Calme-toi Jenny et raconte-moi tout, dit-elle en prenant mes mains dans les siennes.
-J'ai des tas de choses à te raconter mais avant.
Je reprends mon air sérieux.
-J'ai un plan pour Niall.
Elle acquiesce yeux puis me prend et m'emmène dans les toilettes avant de fermer la porte.
-Donc, j'ai trouvé un plan pour le rendre jaloux. Au faîte si tu veux le rendre jaloux c'est que... OH MON DIEU TU L'AIMES ENCORE ! Je n'en reviens pas !
Elle écarquille les yeux de plus en plus à mesure que je parle puis elle vient plaquer sa main contre ma bouche.
-Ok, ralentit. Qu'est-ce qu'il t'arrive aujourd'hui ? T'as pris des énergisants ?
Étant dans l'incapacité de parler je hoche négativement la tête.
-Bon je te lâche mais tu ralentis s'il te plaît, je viens de manger et tu me donnes le tournis, prévient-elle.
Je hoche positivement la tête. Elle me regarde méfiante puis enlève doucement sa main de devant ma bouche. Je respire un bon coup puis m'appuie sur le lavabo.
-Bon répond à mes questions, dans l'ordre.
Elle souffle puis s'appuie contre le mur et croise ses bras contre elle.
-Quand je suis sortie avec Niall, c'était génial au début mais un jour tout s'est arrêtée. Ce soir-là, ils m'ont fait quelque chose que je ne peux pas leur pardonner, explique-t-elle en se perdant dans ses pensés.
Elle revient à elle quelques secondes plus tard. L'atmosphère est beaucoup moins joyeuse qu'il y a 45 secondes.
Je la regarde un peu soucieuse, ce qu'elle remarque. Qu'est-ce qu'ils ont bien pu faire d'aussi grave pour qu'Elena ne les pardonne pas. Elle est tellement gentille et elle n'est pas réellement rancunière.
-Donc, ton plan ? demande-t-elle en chassant quelques larmes qui s'étaient agglutinées sur le côté de ses yeux.
-J'ai trouvé une idée. Niall réagira forcément.
Elle joue nerveusement avec une mèche de ses cheveux.
-Est-ce que tu l'aimes encore ?
Elle ne répond pas.
-Mais, si tu ne peux ne pas lui pardonner en quoi ce plan va t'aider ?
-Je ne sais pas vraiment pour le moment... souffle-t-elle. Bon, dis-moi en quoi consiste ce plan.
-J'ai trouvé un gars qui veux bien faire semblant d'être ton copain. Vous n'avez cas faire ce qu'un couple normal ferais mais devant Niall. Et crois-moi, s'il n'est pas jaloux c'est qu'il est gay, lâchais-je en grimaçant.
Elle rit puis s'approche un peu.
-Qui est ce gars ?
-William Nein.
-Le mannequin ? Sérieux ? s'exclame-t-elle.
-Exact.
-Waouh, ce mec est un canon.
-C'est sûr, confirmais-je.
Elle me lance un regard impressionné puis prend un air un peu plus sérieux, comme si elle s'apprêtait à me dire un truc pas très agréable.
-Tu sais... En ce moment Niall est un peu, endormi.
-Comment ça ? demandais-je.
-Bah je ne sais pas trop comment expliquer, il ne réagit pas. Enfin, il n'est pas comme avant.
-Il était comment avant ?
-... pas comme ça, dit-elle avec hésitation.
-Et ça dure depuis quand cette phase ?
-Depuis que... qu'on est plus ensemble.
-Bingo ! Encore un indice à ajouter à ma liste « Niall t'aime encore », m'écriais-je.
-T'as une liste comme ça ?
Je regarde le plafond.
-Non mais faut que je pense à en faire une.
Elle se met à rire quelque instant puis se reprend et met ses mains sur mes épaules.
-Passons aux choses sérieuses. Je ne t'ai jamais vue dans cet état-là alors dis-moi ce qu'il s'est passé.
Je souris et baisse la tête, je rougis même un peu. Elle prend mon menton entre ses mains et me fait relever la tête avant de planter ses yeux verts dans les miens.
-Raconte-moi tout. Je te promets que je te séquestre dans les toilettes pendant une semaine si tu ne me racontes pas.
-Ok, je vais te raconter. Mais avant faut que je te dise ce qu'il s'est passé ce week-end.
Elle me regarde toute ouïe.
-Bon, en passant les détails. Liam m'a déposé chez moi, je me suis embrouillée avec une amie et je suis partit me balader sauf qu'à 21h je n'étais toujours pas rentrée. Ensuite mes parents ont invité Liam à manger chez moi le soir-même vu qu'il avait gentiment accepté d'aller me chercher. Bref, au moment de partir il n'a pas pu sortir de chez moi à cause d'une tempête et ma mère lui a demandé de rester. Il est donc resté dormir chez moi et le soir...
Elle place ses mains devant elle pour m'arrêter.
-Attend quoi ?! Liam Payne à dormit chez toi ?
-Ouais...
-Waouh, s'exclame-t-elle.
-J'ai pas fini. Le pire reste à venir.
-Je t'écoute.
-Donc le soir j'étais un peu déprimé à cause de cette histoire il était là, et donc. Il m'a embrassé... ensuite je me suis endormi dans ses bras et le lendemain il m'a encore embrassé et tout s'est passé comme si on était un... couple ? Presque. C'était étrange mais bien. J'ai même beaucoup appréciée, dis-je en rouvrant les yeux.
Je vous décris Elena. Elle est, déjà, à cinq mètre de moi écrasée contre le mur, la main devant la bouche, l'autre tendue devant elle, les yeux ronds et enfin elle émet un son continu qui ressemble à « aaaaaaaaaaannnh... »
-Remet-en, commentais-je.
Elle finit par se calmer.
-Tu veux dire que si tu es aussi contente et excitée c'est parce que tu sors avec Liam Payne ? dit-elle avec une sorte de dégoût dans la voix.
-Non bien sûr que non.
-Alors faut que tu m'explique ce que j'ai loupé là.
-Bon, je continue si tu veux bien. À 14h il est venu dans ma chambre et en gros il m'a fait comprendre que ce n'était que sa vengeance et qu'il n'y avait rien entre nous. Il l'a plutôt dit, méchamment.
-Oh le fils de pute, je vais le massacrer.
Je la rattrape alors qu'elle fonce à toute allure vers la porte.
-Attends.
-Ok, ok mais abrège.
-D'accord. Si je suis aussi contente là c'est parce que Harry m'a invité au restaurant ce soir.
Elle croise les bras sur sa poitrine et sourit.
-C'est qui cet Harry et comment ça il va t'emmener au resto ? Comment il va te faire sortir? dit-elle dans une incompréhension totale.
Je m'approche d'elle jusqu'à ce que nos fronts se touchent presque.
-Harry Styles, soufflais-je en souriant.
Au début elle ne réagit pas et rit puis je m'écarte et je la voix sourire nerveusement. Elle est en train de comprendre. Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais s'arrête puis elle regarde le sol quelque instants... elle finit par lever la tête vers moi et ouvre sa bouche en grand tout comme ses yeux.
-Oh mon dieu. Toi et le prof de français ? C'est une blague ? J'ai besoin de m'asseoir.
Elle se laisse glisser contre le mur et inspire puis expire profondément.
Je la regarde avec un air amusée. Elle se lève, prend son sac et sors des toilettes lentement, je la suis.
-Elena ? Ça va ?
Elle continu d'avancer. Je me mets devant elle pour qu'elle s'arrête.
-Elena ?
-Bon sinon, t'as aimée les courgettes de la cantine ? Parce que moi non.
-Tu te fous de moi ?
-Je ne préfère pas trop penser à ma meilleure amie avec mon prof de français. Question de santé psychologique.
J'explose de rire puis la rattrape parce qu'elle en a profité pour partir.
-Il ne se passe rien entre nous, on va juste manger.
-Bien sûr, et moi je suis la sœur de Zayn Malik. A partir du moment où tu vas manger avec ton prof au resto il se passe quelque chose Jenny Cowell.
-Au faîte, tu as dit « meilleure amie » ou j'ai rêvé, demandais-je sournoisement.
-Tu as sûrement rêvé.
Elle s'échappe.
-Elena ! dis-je.
-J'ai cours ! répond-t-elle de loin.
-Oui c'est ça. En tout cas je vais dire à William que c'est ok.
-D'accord, bisous !
Elle a fuie la petite maline. Bon, je ne lui ai pas dit toute la vérité mais le moment viendra.
Bientôt j'espère parce que je ne supporte plus de lui mentir.
-Tiens William ! Je te cherchais.

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