Chapitre 19 : "Et n'oubliez pas, accordez-vous votre confiance"

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---Point de vue Jade :---

Je courus dans la rue jusqu'à l'épuisement total, jusqu'à que je ne puisse presque plus respirer. Je voulais juste vider mon esprit toutes ces phrases ignobles qu'ils avait dit sur moi lorsque j'avais fui, lorsque je les avais laissé tomber. Celles-ci résonnaient dans ma tête et je les revoyais à nouveau, les traits déformés par la haine. Je me rappellerais toujours de la tête d'Olivia, lorsque je suis partie; ses yeux verts pâles au bord des larmes et des joues rougies faisant ressortir ses taches de rousseur. Je revoyais Oliver et Zac, entre la fureur et la peine.

Ma gorge était sèche et mes larmes avaient ruisselé sur mon visage. Je ne savais même pas où j'étais et grâce aux regards ahuris des passants, je devais sûrement ressembler à une folle avec mes cheveux en pétards. Je m'assis sur un banc à côté d'une vielle dame qui tricotait sans se soucier de moi. Elle fredonnait une petite mélodie agréable à entendre. Quelques pigeons picoraient le sol à la recherche de nourriture pendant que le brouhaha de la ville perturbait le calme reposant de cette dame. Je reniflais élégamment avant de me rattacher les cheveux en une queue de cheval haute. Soudain, je vis une main me tendre un paquet de mouchoir et me relevais pour voir la dame me les donner avec un sourire bienveillant. Je la remerciais avant de me moucher, sans aucune féminité.

-"Chagrin d'amour ?" me demanda-t'elle en récupérant son paquet

Je ne répondis pas et me contentais de secouer ma tête. En me tournant vers elle, je constatais qu'elle avait magnifiques yeux bleus foncés et ses cheveux blancs étaient ramassée en un élégant chignon. Elle portait un petit ensemble tailleur bleu marine et chemisier blanc cassé.

-"Si ce n'est pas un chagrin d'amour, pourquoi ces larmes ruinent votre si joli visage ?" me dit-elle avec son sourire bienveillant

-"C'est trop compliqué à expliquer." répondis-je en contemplant la rue bondée

-"Quand j'avais votre âge, la vie était extrêmement simple. Je donnerais n'importe quoi pour retrouver ma jeunesse insouciante." se remémora-t'elle en continuant de sourire

-"Je ne sais plus vraiment où j'en suis." expliquais-je en regardant des pigeons qui mangeaient du pain à côté de nous

-"De temps en temps, on peut avoir ce pressentiment qui trahi qu'on doute de soi et donc des autres." dit doucement la dame âgée

-"J'imagine que c'est vrai." répondis-je en soupirant

-"C'est très dur de croire en autres quand on ne croit même pas en soi. Beaucoup de gens peinent à se faire confiance et pourtant, si on veut avancer dans la vie, il faut avoir foi en soi-même. C'est lorsqu'on s'accorde sa confiance que la vie peut réellement avancer. C'est justement à ce moment que j'ai commencé à croquer la vie à pleine dents. Si j'avais toujours eu cette hésitation, je ne pense pas que j'aurais accompli autant de choses." déclara-t'elle en se remettant à tricoter

Mon téléphone sonna une énième fois mais je ne répondis pas. Je n'avais aucune envie de parler à Olivia ou même à Zac. Je me contentais de chercher une pancarte qui pourrait m'indiquer le nom de la rue.

-"Je crois qu'il faudrait répondre à votre téléphone. De toute façon, je dois y aller. Et n'oubliez pas, accordez-vous votre confiance. Vous semblez être quelqu'un de bien." me consola-t'elle en me souriant gentiment

Différents [Tome 1 + Tome 2 + Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant