Chapitre 33 : Où étais-je ?

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---Point de vue Jade :---

J'ouvris difficilement les yeux en clignant plusieurs fois des paupières pour m'adapter à la lumière forte qui m'entourait. Ma tête me faisait affreusement mal, comme si quelqu'un avec un marteau s'amusait à me taper dessus. J'essayais de me lever mais un nombre incalculable de courbatures m'empêchait et je décidais de rester par-terre sur la moquette blanc cassé.

 Autour de moi, la salle était plongée dans un silence de plomb et, après quelques minutes d'adaptation à l'éclairage, je me rendis compte que j'étais dans une pièce aux vitres insonorisées. Celles-ci donnaient soit sur un couloir totalement vide soit une autre salle. Les murs étaient gris clairs et il y avait un nombre restreint de meubles. Où étais-je ?

Je sortis mon téléphone de ma poche et constatais qu'il n'y avait pas de réseau ; ce qui me fit encore plus rager. Je portais ma main à ma tête et je me rendis compte que j'avais dû saigner un peu. Je devais absolument sortir de ce lieu aussi inconnu qu'inquiétant. Cependant, les murs ne furent pas du même avis que moi car lorsque j'essayais de passer à travers, une légère décharge électrique traversa mon corps. Je reculais précipitamment et me dirigeais vers les vitres. Il n y avait personne à l'extérieur mais la vitre était aussi avec de l'électricité. 

Où étais-je ? Sûrement pas dans le quartier des Contraires, c'était trop sophistiqué pour leur appartenir. Je plissais des yeux pour chercher quelconque indice qui pourrait m'aider et un seul capta mon attention, un symbole qui ne me paraissait pas inconnu ; une fiole contenant un panneau symbolisant l'électricité. Il me paraissait si familier et si inconnu à la fois. Soudain, j'eus une idée et commençais à lancer des boules de feu et de glace sur les murs et les fenêtres mais le résultat de fut pas concluant. J'étais prête à lancer une chaise sur une vitre jusqu'à qu'un bruit aigu parvint à mes oreilles. Je plaçais mes mains sur mes oreilles et m'écroulais par-terre. La douleur à ma tête augmenta subitement et je sentis mes yeux se fermer. Le bruit ne se stoppa qu'au moment où je retombais dans l'inconscience.

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Quelques secondes, minutes, heures ou jours passèrent sans que je m'en rende compte. La notion du temps n'avait plus d'importance et plus je restais dans cette pièce, plus je me sentais devenir folle. Un plateau de nourriture, d'habits arrivaient chaque jour et j'avais ma propre salle de bain, heureusement. Je n'avais jamais vu mon kidnappeur et sans cesse, je me réveillais comme pour sortir de ce mauvais cauchemar. À chaque fois, je revoyais la même salle et je me maudissais de ne pas savoir me téléporter.

De temps à autre, des illusions presque réel s'avançaient vers moi; des mélanges bizarres d'animaux et par peur, j'essayais de les combattre, comme si on me testait. La peur d'être enfermée pour toujours rythmait affreusement mes journées et personne ne venait me voir. La solitude devenait mon amie et le silence mon compagnon. Seul le bruit de mes pas interrompaient le silence de la pièce, aussi pesant qu'angoissant.

"Avais-je été oublié ? Les Différents s'en fichaient-ils de moi autant ? Que faisaient mes amis ? Allais-je rester ici encore longtemps ?"  étaient les questions sans réponses qui me poursuivaient nuit et jour.  Sans cesse, elles revenaient et "Je sais pas" était devenu l'unique réponse à mon enfermement, comme si une personne sadique s'amusait à observer ce que je devenais comme il pourrait regarder un show télévisé ou une émission de télé-réalité où seule ma personne était sur l'affiche . Une larme roula le long de ma joue puis d'autres l'accompagnaient pour construire finalement un torrent de larmes. 

Pourtant, je crus un moment qu'on allait me délivrer lorsqu'une porte métallique s'ouvrit. Je ne l'avais jamais remarquée avant. Je courus jusqu'à celle-ci mais ma joie fut petite car quelqu'un poussa une personne à l'intérieur et referma précipitamment la porte. Je contournais le corps de la personne qui semblait inconsciente vu son absence de réaction et lorsque je vis sa tête, je fus tellement surprise que je lâchais un petit cri.

Différents [Tome 1 + Tome 2 + Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant