CHAPITRE 77

621 63 113
                                    

Je ne sais jamais comment commencer une de mes dissertations. Celle-ci est la pire de toute.

Le sujet ? Le bonheur.

Comment dire ? Ah ouais je suis heureuse parce que...Zack m'a quitté.  Il a renoncé à moi, m'a dit des choses humiliantes, terribles, blessantes, choquantes.

Il m'a humilié. C'est le mot.

J'étais heureuse avec lui. Vraiment. Je l'aimais. C'était lui mon bonheur. C'était lui ma source de bonheur. Celui qui égayait mes journées, occupait mes pensées.

Sa gaieté résonne toujours en moi. Il souffrait intérieurement sans jamais me faire part de ses malheurs en dehors de la fois où il m'a expliqué la provenance de sa tristesse.

En parlant de ça, je me demande si tout ce qu'il m'a dit était vrai. Je me le demande vraiment. Après tout, pendant plus d'un mois il m'a fait croire qu'il m'aimait. Pendant plus d'un mois, il m'a fait croire que j'étais la seule personne de sa vie qu'il aimait. Mais il y avait une deuxième personne, Monica.

Il m'a assuré ne plus être avec elle car elle l'avait blessé comme personne ne l'avait jamais fait mais au final qu'a-t-il fait ? Il est retourné avec elle. Il m'a affirmé que je serais heureuse, mainte et mainte fois. Que mon bonheur se trouvait en sa présence.

C'est ça le bonheur ? L'amour ? Si être amoureux c'est être heureux alors je préfère vivre dans le malheur jusqu'à l'éternité. Si se faire transpercer au plus profond de son être s'est se rendre heureux, alors je cède mon bonheur à autrui.

Si j'ai fait quelque chose de mal, je viens de découvrir que l'amour est la pire des punitions qui soit. Je ne sais pas pourquoi le conditionnel est la valeur dominante dans ma dissertation. J'ai fait quelque chose de mal oui, l'aimer était mal. Je savais que je ne le méritais pas. Je savais qu'il était trop bien pour moi et je savais que je ne devais pas tomber amoureuse.

Je suis niaise. Il m'a rendu niaise. L'amour rend niais.

Quand je relève la tête de ma feuille, il est deux heures du matin. Il n'y a pas un seul bruit dans la pièce. Mon écriture est éparpillée sur une dizaine de pages. Toutes coulantes d'encre et de mes larmes déversées sur chaque mot.

J'ai souffert pour chaque lettre écrite, chaque pensée refoulée, chaque action menée ou entamée. Je ne récolte que ce que je sème.

Je tasse et arrange chaque page sur la table basse du salon et je vais à la cuisine pour prendre un soda. Je n'ai pas mangé ce soir. J'ai faim alors j'ouvre le frigo, ma mère a mis une assiette de côté pour moi avec mon prénom écrit dessus.

C'est Blake qui est venu nous récupérer, elle s'est confondue en excuse pour le comportement de son amie et je lui ai assuré que j'ai dépassé tout ça. Mais...la vérité est tout autre. J'ai même réussis à faire croire À Zedd que j'allais bien. Il est moins attentif à moi depuis qu'il a une petite copine.

Mon bonheur à moi en fait, c'est de le voir heureux. Si lui aussi devenait malheureux, je ne sais pas comment on ferrait pour me récupérer.

Je souffre. J'ai mal et maintenant je comprends toutes ces femmes que je traitais d'abrutis dans les feuilletons télévisés lorsqu'elles pleuraient pour des hommes. Maintenant je les comprends.

La douleur est indescriptible mais elle est bien là. J'ai trop refoulé mes sentiments pendant bien trop longtemps et maintenant je n'arrive plus à y faire face.

La souffrance me submerge par une vague sous laquelle je me noie. Zack me consume à petit feu. J'ai l'impression qu'il s'évertue à me faire du mal. Je voudrai tellement qu'il me revienne. Mais j'ai tellement envie de lui faire mal aussi. Comme lui a pu le faire.

WHICH ONE ? | Ariana Grande (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant