Partie 39-40

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Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?

PARTIE 39 :

Une semaine plus tard ...

Ma vie de couple battait de l'aile et tournait au cauchemar. Adam ne me parlait plus, ne me regardait plus, ne rentrait plus à la maison, et faisait chambre à part. Je n'avais plus le droit de laver ses habits et plus le droit de lui faire à manger .... Je devenais simplement "de trop" dans l'appartement. Mais je le comprenais, il devait montrer son chagrin et c'était sa façon de faire. Je subirais, ce n'est pas grave. Même si ça me faisait mal. Même si j'avais voulu qu'il y ai communication afin qu'il fasse son deuil plus rapidement et même si je ne comprenais pas du tout pourquoi c'était à moi tout particulièrement qu'il s'en prenait, je la fermais et je prenais sur moi. J'attendais juste le moment propice afin de lui en parler et de lui faire vider ce qu'il avait sur le coeur car je sais qu'il n'est pas du genre à tout dire si on ne lui tire pas les vers du nez.

J'essuyais la vaisselle et je laissais mon esprit vagabonder ci et là quand j'entendis le cliquetis de la porte. Adam rentra et me tourna directement le dos puis il se dirigea vers la salle de bain. Je posais la vaisselle sur la table et j'allais le rejoindre il fallait que je lui parle j'en pouvais plus d'attendre. Je me suis posée sur le canapé et j'attendais qu'il sorte. Après une demi-heure d'attente il sorti enfin et il se dirigeait vers sa chambre.

- Adam ?

Il fit mine de ne pas m'avoir entendu et entra dans sa chambre en claquant la porte rageusement. Je ne me laissais pas découragée et j'entrais sans toquer. Il était allongé et regardais le plafond quand je suis rentrée il se releva et me toisa du regard :

- Sors.

C'était le premier mot depuis l'avion. Sans l'écouter je me suis assise au bord de "son" lit et je le regardais droit dans les yeux. Il captura mon regard et ne cilla pas. Notre échange était long et le sien calculateur et distant, je n'avais de ma vie, jamais rencontré un regard aussi terne et morne.

- Adam tu peux m'expliquer ton comportement s'il te plaît ?

Il contracta sa mâchoire et répéta :

- Sors.

Et il me releva sans ménagement en me poussant vers le couloir. J'essayais de résister mais il était beaucoup plus fort que moi, alors je me suis mise à enrouler mes jambes sur la sienne. Il s'arrêta et me lâcha en me poussant loin, j'ai reçu le mur à l'arrière du crâne. Mais de la douleur je n'en avais cure et je serrais la lèvre supérieur pour sentir une douleur autre part et oublier celle du crâne. Adam se rapprocha de moi, menaçant et rouge de colère me lança :

- Tu sais pourquoi je te calcule plus ? Parce que je t'ai jamais "aimé" ( il avait prononcé ce terme avec dégout). A cause de toi j'ai perdu mes parents. Si je t'avais jamais rencontré j'aurais été présent, j'aurais vécu plus longtemps avec eux et je leur aurait dis des choses que je n'osais pas leur dire. Depuis que t'es rentrée dans ma vie t'as tout chamboulé, il m'arrive malheur sur malheur et le ... la mort de mes parents ça été la plus grande preuve. Quand j'pense que pendant qu'ils étaient dans la chambre froide, tu me charmais à l'hôtel comme une ... catin ... Tu me dégoutes wallah. Sors de ma vie moi c'est fini, c'est pas une femme comme toi qui me fera perdre la tête.

J'avais envie de pleurer. Mon coeur s'est serré, ce qu'il m'avait dit resterai gravé dans une partie de mon cerveau à tout jamais. Je ne trouvais même plus la force pour lui répondre. J'avais tellement de peine et de déception que lasse, j'ai baissé ma tête. Jamais je n'aurais fais ça dans d'autres occasions. J'ai toujours eu le don de la réplique et je ne me laissais jamais faire. Mais là. C'en était trop. Je l'ai poussé et je suis rentrée dans ma chambre en la fermant derrière moi. Je pense bien qu'il n'y aura plus d'espoir entre lui et moi ...

*****

Chez Samira.

Toute l'après-midi je l'ai passé dans les bras de Samira ma copine pour me morfondre sur mon sort. Après la perte de mes beaux parents j'avais celle de mon mari. L'homme que j'ai aimé plus que ma vie. Le premier à m'avoir touché sentimentalement et physiquement, il n'était plus lui. Il n'était plus celui que j'ai aimé passionnément. Je me suis mise à songer à tous ces moments de complicité entre lui et moi et mes yeux s'embuèrent de larmes.

- Pas la peine de pleurer, il traverse juste une mauvaise passe. Et si à cause de ça votre couple ne fonctionne plus, c'est plus la peine d'essayer Aliya. Ca arrive à tout le monde.

- Comment ça ?

- Eh bien j'ai vu dans plusieurs cas, des couples qui se brisent à cause d'un choc émotionnelle ou d'une situation qu'ils ont du mal à gérer ensemble, chacun se referme sur soi, il n'y a plus de communication et tout tombe à l'eau.

Une panique s'empara de moi. Et si c'était notre cas ?

- Et si ...

Samira me coupa :

- Et si ça vous arrivait ? Eh bien tu fais avec, une épreuve de plus t'es encore jeune tu vas faire à peine 21 ans tu peux toujours te reconstruire.

Elle était du genre à parler froidement mais elle disait la vérité. Elle n'aimait pas tourner autour du pot et elle préférait me préparer à toute éventualité.
Je me suis levée et je me suis mise à sa terrasse. Machinalement, je passais mes bras autour de moi et je lui répliqua :

- T'as raison ...

Après des minutes encore de discussion, j'y mis un terme et je rentrais chez moi. Samira m'offrit une part de tiramisu que je ne parvenais pas à manger. En ce moment je perdais mon appétit sans doute lié au stress que je ne parvenais pas à évacuer et à extérioriser ...
Lorsque je suis rentrée chez moi je vis Adam penché sur le bar de la cuisine et concentré dans la lecture d'une lettre. Quand il me vit il leva ses yeux noirs sur moi et se rapprocha avec la lettre qu'il tenait entre les mains. Il me la tendit sèchement et attendis que je la lise en croisant les bras. Il était imperturbable et un rictus carnassier se dessina sur ses lèvres. Je tremblais de tout mon corps car cela ne présageait rien de bon du tout et en effet, à la lecture des quelques lignes je perdis tout goutte de sang sur mon visage et celui-ci devint livide.

Comment avais-t-il tout simplement osé ?

Chronique d'Aliya : Aimerais-je un jour mon mari ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant