Chapitre 21

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Je me réveillais avec un mal de crâne incessant comme si tous mes neurones s'étaient mis à danser la rumba. Je me tournais sur le ventre mais m'arrêta instantanément. Le contact des draps étaient trop directs. Je regardais, je ne portais rien. Et quand je dis rien je veux dire vraiment rien. Je me levais d'un coup, cherchant des vêtements et partis m'enfermer dans la salle de bain. Je ne me souvenais de rien de ma soirée d'hier mais la manière dont je m'étais réveillée était assez explicite. Oliver et moi nus dans un lit, fallait pas être un génie pour comprendre ce qui s'était passé. Je commençais à manquer d'air et prit quelques instants pour chercher la petite plaquette de comprimé que je gardais toujours sur moi par prudence. J'avalais le petit comprimé et essayais de calmer ma respiration. Je me recroquevillais sur moi même, me tirant les cheveux, me maudissant pour ma stupidité. J'entendis frapper à la porte :

- Diana ? T'es là ? 

Oliver essaya d'ouvrir la port mais je l'avais fermé, m'adossant contre elle. 

- Diana, ouvres s'il-te-plaît. 

J'étouffais un sanglot mais ne changeais pas de position. 

- Bordel Diana ! Ouvres cette putain de porte ! 

Des souvenirs d'une autre personne disant ces mêmes mots me revinrent en mémoire. Je me revoyais me cacher dans la salle de bain chez moi, à Paris, pendant que mon père frappait ma mère et, quand il en avait marre de la frapper elle, venir jusqu'à la salle de bain et s'acharner dessus de la même manière qu'Oliver en ce moment. Je me revoyais faire des crises de paniques sans avoir de pilules pour les calmer. Je revoyais mon père finir par emboutir la porte et ses chaussures de cuir noir s'approchaient de moi alors que je me roulais en boule au sol. Je me revoyais encaisser les coups en essayant de crier le moins possible, sachant que mes cris ne l'énerveraient qu'encore plus. Je me revoyais aller en cours le lendemain avec un pull et du fond de teint digne d'une salope pour cacher mes bleus. Je me revoyais riant avec mes amis alors que la seule chose que je voulais était de mourir. Toutes ses sensations m'envahissaient, remontaient à la surface alors que je pensais m'en être débarrasser. Mais on n'en n'est jamais débarrasser. Elles se terrent dans l'ombre, attendent que l'on aille mieux pour revenir à la charge et t'anéantir encore plus. J'entendais les coups d'Oliver sur la porte se mélangeaient à ceux de mes souvenirs et je dû courir jusqu'à la toilette. Et je vomis. 

- Diana ! 

Au bout d'une éternité, je réussis à ouvrir la porte et à faire face à Oliver. Il ne portait que son boxer. Il me regarda pendant un long moment avant de me prendre dans ses bras. Et c'est instinctivement que je passais mes bras  autour de son cou. Je reprenais peu à peu une respiration de plus en plus normal. 

- Ça va mieux ? 

- Oliver, on a... a... 

- Oui, tu gères tout ça ?

- Oui, je pense... Je sais pas. 

- Viens, je m'habille et on rentre chez Tati pour nous changer, après on va traîner dans Camden.

Il parlait d'une petite voix et n'avait pas l'air sûr de lui, comme s'il avait peur que je refuse. Je hochais la tête et il soupira de soulagement. On rentra don j'ai Tati afin de prendre de nouveaux vêtements dans nos sacs avant de partir explorer Camden. 


- Alors ? 

- C'est magnifique. 

En haut de la tour abandonnée, on pouvait apercevoir le centre d'affaire de Londres et la Tamise dont l'eau reflétait les rayons du soleil. Je respirais l'air en souriant. Je n'osais pas revenir sur les événements de la nuit et espérais que Oliver ne les mettrait pas sur le tapis. Après être resté un long moment silencieux en haut, nous finîmes par redescendre. On errait dans les rues à travers les touristes qui détonnaient par leur look qui paraissait déplacé pour le quartier punk. Je ris en apercevant un touriste portait un t-shirt : "I love the Queen" alors que se trouvait juste à côté de lui un punk aux cheveux violets arborant le célèbre t-shirt des Sex Pistols de la reine avec une épingle à nourrice dans le nez. Je vis également un homme de vingt-cinq ans, portait dans ses bras, un enfant qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Ils avaient tous les deux les cheveux relevaient en pointe et se souriaient, complices. Je traçais ma route avec Oliver dans la foule et nous nous arrêtâmes au pub Underworld. Oliver me sourit en me prenant la main et j'eux un petit mouvement de recul. Il fronça les sourcils avant de resserrer son emprise et de rentrer à l'intérieur. Il s'assit au bar et commanda une bière pendant que j'enchaînais sa commande avec un soda. J'entendis quelqu'un appelait mon prénom et je me retournais, cherchant dans la foule du bar. Jolré secouait sa main en l'air, manquant de frapper quelques personnes au passage et me fit signe de venir. J'entraînais Oliver à ma suite en prenant ma bouteille. 

Save me from myself (avec Oliver Sykes de Bring Me The Horizon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant