Je m'étais endormie sur les genoux de Harry, le train qui nous menait à Paris était assez silencieux et partir à huit heure du matin m'avait fatigué. On l'avait arrivé au lycée vers onze heure et j'étais impatiente d'y être. On me secoua légèrement et j'ouvris les yeux en me demandant vaguement où j'étais.
- On y est !
Harry était excité et je ne pouvais pas lui en vouloir, on descendit du train et respirait l'air de Paris. Un mélange de neuf et de dioxyde de carbone. Cela pouvait sembler bizarre mais j'aimais cette odeur. On prit nos valises et nous nous perdîmes dans la circulation parisienne. On prit le RER puis le métro avant de nous retrouver devant ce qui était mon désormais ancien lycée : Le Lycée Chaptal. C'était un lycée de riche et de bourge avec sa façade en pierre et ses fenêtre avec dorure. La grande cour intérieur était bordé de platane dont les feuilles commençaient à se reformer peu à peu. Le proviseur nous accueillit et ma jeta un bref coup d'oeil. J'étais déjà passé dans son bureau plusieurs pour mauvaise conduite, parce que il paraît qu'arriver en retard à cause d'un bol de céréale inondé de lait caillé n'est pas une bonne excuse. Cependant je doute qu'il se souvienne de moi. On entrait ensuite dans le lycée, quittant le trottoir sale de la rue et un paquet me tomba dans les bras. Manu venait tout juste de me sauter dessus et j'avais faillis renversés ma valise que Anna retint.
- Tu m'as manqué Didi !
- Toi aussi Mushu !
Tout le monde se dirigeait vers son correspondant tandis que Manu restait collé à moi. J'entrevoyais Oliver se dirigeais vers Anaïs en me jetant un bref regard. Je le vis serrer les points et prendre Anaïs dans ses bras. Une fois qu'on nous eut distribué l'emploi du temps, on put enfin rentrer chez nous. Romain se joignit à nous, il s'était teint les cheveux en violet et je lui fis remarquer qu'il me faisait penser à un courgette. Harry nous regardait avec incompréhension. C'est vrai que quand on dort en cours, ça n'aide pas forcément pour comprendre le français. Je m'étais prise une petite tape sur la tête et la mère de Manu nous emmena jusqu'à chez eux en passant devant mon ancienne maison. Elle était aujourd'hui vendu et une petite fille jouait dans le jardin alors que sa mère la surveillait. Elle ne devait pas avoir plus de deux ou trois ans. Une fois arrivé chez Manu, je mis mes affaires dans la chambre que l'on me prêtait et allais rejoindre la famille de mon ami en bas. Sa petite soeur me sauta dans les bras et je la serras aussi fort que je le pouvais. Le repas typiquement français préparé par Marie, la mère de Manu, était délicieux même si ses haricots verts étaient toujours aussi filandreux et immangeable ce qui nous fit tirer la grimace à Manu et moi. Notre après-midi était libre et Manu me prévint qu'on avait rendez-vous à la piscine avec tous les autres. Une fois que j'avais fini de préparer mon sac ce qui prends énormément de temps quand on est une fille, on pu prendre le métro pour se diriger vers la piscine principale de l'arrondissement. On paya nos entrées puisque que l'on vit le reste du groupe déjà dans l'eau. On se changea et les rejoignit. Plusieurs câlins plus tard et quelques noyades de la part des garçons je me posais sur le rebord :
- C'est quoi ce bizutage ? ris-je.
- On est juste heureux de revoir notre Didi !
- Où est Anaïs ?
- Je sais pas, apparemment son corres' avait des trucs de prévu donc ils pouvaient pas venir.
Romain haussa les épaules pour faire signe qu'il n'en savait pas plus.
- Tu sais c'est quoi le meilleur ? me sourit Jane.
- Me revoir parce que je vous ai trop manqué et que vous ne pouvez pas vivre sans moi ?
- Nan, c'est voir ton corps sans bleus.
Un silence pesant tomba sur notre groupe, il nous oppressait et j'avais du mal à respirer. Pour le détruire, je lançais une gerbe d'eau sur le visage de Manu qui hurla m'en relança une peu de temps après. C'est ainsi qu'on a continué notre après-midi sans repenser au passé que Jane venait de remettre sur le tapis. On a juste continué de s'amuser et de faire ce que l'on faisait le mieux. Une fois sortis de l'eau, séchés et habillés, Romain ouvrit son sac et me montra ce qu'il avait à l'intérieur. Des bombes aérosol de peinture, j'étais à deux doigts de l'embrasser et il me montrait le dessin qu'il voulait faire. C'était une sorte de représentation de la vierge à l'enfant mais avec que des squelettes et j'adorais son idée. Il m'avait déjà envoyé quelques dessins pendant les dernières semaines et j'y avais tellement pensé qu'il s'était inscrit sur mes paupières. On allait vers la rue assez fréquentée où il prévoyait de faire son oeuvre picturale. Les forces de l'ordres passaient rarement ici et les gens étaient peu enclin à les appeler mais cette rue était quand même assez fréquenté. Une fois nos capuches sur nos visage et nos masque pour nous protéger des produits posés, je pris la bombe noire et commençais à tracer le contour. Je dus très vite monter sur l'échelle qui avait été posé plus tôt dans la matinée pour tout finir. Manu nous observait, prenait en photo l'avancée des travaux pendant que les autres étaient partis s'installer dans un bar avec Harry. Je pris ensuite la bombe blanche et commençait à faire le crâne de la vierge, j'attrapais un calque que l'on avait construit en avance pour faire son sourire cadavérique. On voyait bien que derrière s'agglutiner une foule de passant mais aucun policier n'était en vue, à vrai dire la plupart d'entre eux filmait. Avec la bombe bleue, je fis le voile qui semblait flotter au dessus de la vierge sans jamais la toucher. L'odeur familière de la peinture fraîche m'emplissait les narines et me rappelait tous les moments que j'avais passé à taguer les murs de la maison puis ceux des autres quand j'avais plus de place. Les moments où l'on se faisait repérer par les policiers aussi et les interminables fuites dans les ruelles jusqu'à en avoir des pointes de côté pendant plusieurs heures. Je me concentrais sur les os de l'enfant, faisant en sorte à ce que ceux des bras de la vierge soit placé comme s'il était lové contre elle. Je demandais à Romain de me passer notre dernier calque et dessinait une rose dans la bouche de la vierge. une fois notre dessin fini, on remballa nos affaires et nous partîmes vers le bar. Le soleil commençait à tomber sur la capitale et on rentrait chacun chez nous, se disant au revoir et combien les journées comme ça nous avaient manqué. Je passais la soirée avec Manu et nous regardions nos films préférés et mangions du pop-corn. On se répétait les répliques de Jurassic Park que l'on commençait à connaître par coeur. On s'était ensuite couché dans le même lit sans ambiguïté et on avait dormi chacun de notre côté.
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Save me from myself (avec Oliver Sykes de Bring Me The Horizon)
Hayran KurguDiana déménage en Angleterre avec sa mère pour que celle-ci puisse aller vivre avec son petit ami. La jeune fille fait alors connaissance d'Oliver Sykes, jeune rebelle percé et tatoué qui fait parti de la bande des Blue Elbows.