Chapitre 30

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J'étais dans la salle de cours et Oliver n'arrêtait pas de lancer des petits bouts de papiers sur ma table et me titillais avec son stylo pour que je les regarde. Avec un soupir, j'en dépliais un : "Á combien de temps remontes ta dernière crise ?". Je soupirais et lui renvoyais le petit mot. Il continuais de m'en envoyer et je lui renvoyais chacun et au bout d'un moment le professeur remarqua notre manège et  il nous sortit du cours. J'essayais d'éviter Oliver parce que oui, en ce moment, il me faisait peur. 

- Tu m'évites ? me demanda-t-il dans le couloir.

- J'attends que ma joue cicatrise avant de te reparler.

Je grimaçais en parlant, ma joue était légèrement bleue mais je la sentais légèrement engourdis. Je nous revoyais chez moi alors que mes parents n'étaient pas là. Je le voyais s'énerver parce que j'avais refusais de manger le gâteau qu'il me proposait, il commençait à perdre le contrôle à me reprocher tout un tas de chose. Et finalement il s'est rapidement approché de moi et le dos de sa main était venu frappé ma joue. Après cela je lui avais demandé de sortir et il n'avait pas cessé de s'excuser mais je ne voulais rien entendre parce que je l'avais vu violent pour la première fois. Thomas était resté avec moi et avait pris ma boîte de pilule et ne m'en donnait une que de temps en temps. Il avait sûrement peur que je fasse une connerie et je pense qu'il avait raison. Mais maintenant Oliver semblait en colère et ne cessait de m'embêter, de me parler du poids que j'avais encore perdu, des crises que je n'avais désormais plus. Ma relation avec Oliver aura donc duré un mois. Super. Maintenant il me détestait et je n'avais plus touché à la kétamine depuis près de deux semaines. 

- Je me suis déjà excusé pour ça, Diana. 

Il semblait dépité. 

- Mon père aussi s'excusait des fois, maintenant il est entre les barreaux. 

Oliver se mordit la lèvre et s'approcha de moi, instinctivement je reculais d'un pas. 

- Je te fais peur ? 

- Actuellement, légèrement oui. 

Une expression de douleur passa sur son visage et il partit du couloir. La cloche sonna peu de temps après. Harry vint me rejoindre et Anna ne tarda pas peu de temps après. On se dirigeait vers la cafétéria et Harry me choisissait de la nourriture. On s'installait ensuite à une table au hasard et je prenais ma nourriture du bout des lèvres. Théo s'assit près de de Anna en l'embrassant doucement sur la joue. 

- Vous vous êtes parlé avec Sykes ? me demanda-t-il. 

- Oui un peu. 

- Vous vous êtes dit quoi ? 

- Pas grand chose, juste que je préférais que ma blessure soit totalement partie avant de lui reparler. 

- Ecoutes, je sais que tu lui en veux certainement mais je pense qu'il se hait énormément pour ce qu'il s'est passé. Et toi aussi tu ne vas pas bien, je pense que tu devrais le laisser te parler. 

- Je ne sais pas, toute cette histoire est un peu compliqué.

- Pour mes beaux yeux ? répliqua Anna. 

Je la fusillais du regard avant de hocher la tête. Harry me remua ma fourchette sous le nez pour me rappeler qu'il fallait que je finisse mon assiette. Je pris ma fourchette mangeant lentement et me forçant à avaler la nourriture et me rendit compte que j'étais affamée. Une fois que j'eus finis mon assiette, on sortit du lycée pour aller dans la cour, respirait un peu avant de retourner en cours. 


- Je hais la physique, hurlais-je. 

Je rentrais dans la maison en compagnie de Anna qui n'arrêtait pas de rire. On avait raté notre expérience lors du dernier cours et le liquide corrosif avait attaqué ma blouse qui avait désormais plusieurs trous. Alexis qui était toujours à la maison me vit arriver. 

- Je t'interdis de ...

Trop tard il venait d'exploser de rire et je grognais de rage avant d'aller dans ma chambre de nettoyer mes cheveux qui étaient noirs de suie et jetais ma blouse à la poubelle. Quand je revins dans le salon,  Oliver était assis sur le canapé avec Thomas. Lee et d'autres garçons étaient avec lui. Ma mère et Henri était avec moi. Ils souriaient tous et avaient un air de joyeuse impatience sur le visage. 

- Vous avez regarder tous les épisodes des bisounours en entier ou ... 

Tous se tournèrent vers moi en souriant. Oliver demanda à me parler seul à seul et on monta dans ma chambre. Il ferma la porte derrière lui et je commençais à trembler intérieurement. 

- Est-ce que tu m'aimes ? 

- Demandes à ma mère si elle aime mon père t'auras la même réponse. 

- Je suis sérieux, Diana. Je veux savoir, j'ai besoin de savoir. Est. Ce. Que. Tu. M'aimes ?

Le ton de la conversation me faisait peur. Il était sérieux et je détestais les conversations sérieuses. J'hésitais à lui répondre parce que même moi je ne savais pas la réponse. Oui je tiens à lui plus qu'aux autres garçons et oui j'aime quand il m'embrasse et j'aime quand il me fait rire. Mais il me fait peur quand il s'énerve, quand il élève la voix. J'ai l'impression qu'il peut perdre le contrôle à tout moment et cela me terrifie parce que je ne survivrais pas à un deuxième passage en enfer. Je ne survivrais pas de partager ma vie avec une autre personne violente. Mais c'était trop long à lui expliquer ce point de vue inexplicable alors je lui répondis simplement :

- Je ne sais pas.

- Si tu sais, tu ne veux juste pas me le dire. 

Il s'approchait de moi, décollant son dos de la porte et prit mon visage en coupe de ses main. 

- Dis le moi.

- Oui je t'aime.

Un sourire illumina son visage et il se pencha pour m'embrasser. Je me reculais en me dégageant de son emprise. 

- Mais tu es colérique Oliver, tu peux perdre le contrôle et je ne pourrais pas supporter que tu me frappes, comme mon père l'a fait avant toi. 

- Je m'excuse Diana et je te jure que je ne recommencerais pas mais je dois te parler de quelque chose et j'ai besoin de savoir que tu m'aimes. 

- Qu'est-ce qui se passe ? 

- Je vais partir. Les garçons et moi avons envoyé des maquettes de chansons à des boîtes de production et ils ont aimé ça. On part enregistrer un album et faire le tour de l'Angleterre. 

Je voyais son sourire enfantin s'amplifiait à mesure qu'il parlait et des étoiles brillaient dans ses yeux. Il était pleinement ... heureux. 

- Attends, je comprends plus rien, bégayais-je. Tu as un groupe ? 

- Mhh... Oui, murmura-t-il gêné. 

- Je ne savais pas. 

- Je n'aimais pas en parler, je préférais garder tout ça secret, comme un truc dans lequel je peux être moi-même.

- Parce que ici tu n'es pas toi même ? 

- C'est compliqué Diana. Ici j'ai envie d'être quelqu'un de bon pour toi et je veux être capable de te sauver mais je n'y arriverais pas tout seul. Je ne peux pas te sauver si tu n'as pas envie de l'être. Mais je t'aime alors je veux savoir... Est-ce que tu m'attendras ? 

Save me from myself (avec Oliver Sykes de Bring Me The Horizon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant