IV - Course Effrénée

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Tu courais.
Vous couriez.
De plus en plus vite.
Tout le monde se précipitait au même endroit: le centre de la plage.
Tout le monde se précipitait avec un même objectif: les armes.
Tu te saisis de plusieurs pistolets ainsi que d'un couteau tandis que les enfants couraient dans tous les sens, paniqués. Tu les héla et ils te rejoignirent tous avant de t'élancer vers la forêt.

- Tenez vous tous la main !! On ne doit surtout pas se perdre. Et faites attention ça va devenir très dangereux par ici !!

Ils acquiescèrent et vous formèrent une chaîne humaine, sautant les obstacles et courant comme une seule personne. Les gens criaient, terrorisés. Vous n'étiez pas les seuls à vous échapper par la forêt et pourtant personne ne tirait pour le moment, trop occupé à courir pour sauver sa peau. Mais ce fut de courte durée.

Un coup retentit

Un cri fusa

Ton sang se glaça. Une balle venait d'être tirée. Ça devenait réellement dangereux là !!
Vous bifurquèrent à gauche et coururent toujours plus vite, toujours plus loin du danger. Tu entendais des cris mais ils semblaient lointains.
C'était la guerre.
Et ça te faisait peur mais tu essayais de ne pas le montrer. Les enfants étaient terrorisés et ils comptaient sur toi pour les protéger, pour les guider.
Tu repéras alors un trou sous une souche et te précipita à l'intérieur, te jetant à terre et glissant sur le dos afin de rentrer dedans. Les autres te suivirent et une fois le dernier entré tu saisis une fougère se trouvant à côté de l'entrée et camoufla l'entrée.
Vous étiez enfin à l'abri. Tout allait s'arranger maintenant, personne ne vous trouvera. Tu en étais persuadée.
Tu sentis qu'on tirait doucement sur ta main et tu te retourna avec un sourire rassurant sur le visage.

- Ne vous en faites pas, on est à l'abri, ça va aller je vous ...

Et tout s'arrêta. En face de vous se trouvait un homme armé d'un couteau, un sourire pervers sur le visage. Il avait le crâne rasé et était bien plus grand que toi, te dépassant d'au moins une tête. Il avait les épaules carrées et semblait n'être qu'un tas de muscles.
Tu tremblais de tout ton être face à cet homme qui n'avait pas l'air de vous vouloir du bien, au contraire.
Il commença à s'avancer, couteau à la main.

- Alors mes petits chatons, on est toujours en vie ? Ça ne va pas durer ne vous en faites pas !

- A ... Alors là vous ... Vous rêvez !
Tu bégayais comme une imbécile, merci la crédibilité !

- Ne t'en fais pas ma jolie tu vas vivre encore un peu, j'ai bien envie de m'amuser avec toi. Un si beau spécimen ne doit pas être gâché !!

Il partit dans un rire fou, il te faisait froid dans le dos. Ses propos te dégoûtaient. Tu n'allais certainement pas te laisser violer sans rien dire ! Oh que non. Malgré la peur tu réussis à te placer devant les enfants, les protégeant de ton corps.
L'homme fit un pas vers vous. Tu sortis alors un des pistolets que tu avais pris sur la plateforme et le pointa vers lui en tremblant.

- Tu n'arriveras pas à tirer ma belle, tu n'en as pas le cran ! Alors maintenant sois sage et laisse-toi faire

Il avait raison. Et ça te faisait rager de l'admettre.
Un pas.
Tu déglutis.
Deux pas.
Tu resserras ta prise sur l'arme et expira lentement.
Trois pas.
Tu avais peur. Si peur. Il se rapprochait de plus en plus et tu ne pouvais rien faire.
Soudain il se jeta sur toi, tel un animal bondissant sur sa proie. Prise de panique le coup partit tout seul.
Un bruit sourd résonna et l'homme s'effondra juste devant toi. Une marre rouge se forma sous son corps.
Tu avais tiré.
Tes jambes te lâchèrent et tu te retrouvas au sol. Le regard vide.
Tu avais tué un homme. Un être humain. Tu avais ... tué.
Éden te secouait en criant ton nom.
Les larmes ruisselaient sur tes joues.

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