Chapitre 13 : Toc toc

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Maël se leva le premier très tôt dans la matinée. Il croisa plusieurs autres agents français avant d'atteindre la salle commune pour prendre son petit-déjeuner. Une fois installé, il contempla son bol sans y toucher. Il pensait trop à la mission de ce soir, il angoissait légèrement. Quelqu'un passa par là et le vit dans cette état. Il s'arrêta et le regarda avant de s'asseoir en face de lui.

- Salut, commença-t-il, tu te sens bien ?

- Hein, quoi ? dit Maël en s'éveillant soudain, euh oui tout va bien...

- Tu es de New York c'est ça ?

- Oui, oui c'est ça... Mais pourquoi vous me demandez ça ? On ne se connait pas ! dit-il sur un ton nerveux.

- Oh oui pardon, répondit l'agent, je suis Jérémy, agent 56.

- Maël, agent 72.

Ils se serrèrent la main au dessus du bol en se souriant. Jérémy était un brun aux yeux bleus, assez grand, il dépassait de quelques centimètres Maël. Constamment souriant, il attirait la sympathie de ses interlocuteurs. Marie arriva à son tour dans la salle commune une heure plus tard, les cheveux en bataille, avec un sourire radieux sur le visage. Jérémy ne la quitta pas du regard jusqu'à ce qu'elle l'interpelle.

- Bonjour agent, dit-elle en rigolant sur un ton faussement militaire avant de faire la bise à Maël.

- Euh... B-bonjour... bégaya-t-il.

- Vous allez bien ? Moi j'ai super bien dormi !

- Oui, oui, oui... Moi aussi... répondit Jérémy sans la quitter des yeux.

Marie n'avait pas remarqué son regard insistant sur elle. Maël lui donna, discrètement, un léger coup de coude dans le bras. Elle tourna la tête vers son ami et lui fit un signe de tête en direction de l'agent. Elle le regarda puis retourna sa tête vers Maël, marmonnant entre ses dents un "et alors ?". Il écarta exagérément les yeux en ouvrant la bouche d'un air simplet et Marie comprit aussitôt (elle eut un sourire qu'elle cacha avec une de ses mains). La jeune fille reprit son sérieux avant d'interroger Jérémy :

- Je me présente, Marie, agent 71.

Soudain il reprit ses esprits et se présenta très rapidement.

- Vous avez l'air très sympa Jérémy, j'espère que nous travaillerons ensemble !

- Moi aussi je l'espère très fort, répondit-il en lui offrant un de ses plus beaux sourire.

Marie leur dit au revoir, se leva et repartit en direction des dortoirs, croisant Vincent qui tentait (en vain) d'aplatir ses cheveux indisciplinés. Ils se firent la bise et le jeune homme continua sa route, traversant la pièce en saluant Maël et Jérémy. Les autres se levèrent ensuite, se saluant mutuellement.

Il était maintenant 14h00, le ciel gris de la capitale n'arrangeait en rien le moral de l'équipe. Tous ne cessaient de faire des choses inutiles : Vincent et Léna s'entraidaient en révisant le combat au corps  à corps, Maël et Louis tiraient au pistolet et Marie piratait le portable de Jérémy pour en savoir plus sur lui. Aux bout de plusieurs heures, ils arrêtèrent leurs activités pour se retrouver ensemble dans la salle commune. Vincent faisait les cent pas autour de la table à laquelle étaient assis Léna, Maël et Louis. Marie, adossée à un mur, croisait les bras sans rien dire. D'ailleurs personne ne parlait, le seul bruit audible était celui des pas de Vincent. Jérémy passa par là mais ne dit rien en les voyant, il voulut se faire discret mais percuta un mur (il ne cessait de regarder Marie). Il n'y eut aucune réaction à part Marie qui leva la tête. Se sentant ridicule, l'agent 56 emprunta la porte et partit. Les Criminal hunters mirent leur tenues de combat noire, enfilèrent des mitaines, rangèrent leur Walter PPK dans leur étui, les bombes soporifiques et le karambit à la ceinture. Ils quittèrent le QG en passant devant plusieurs agents qui leur souhaitaient bonne chance. Des voitures les attendaient dans le parking, ils montèrent dedans et le moteur démarra. Elle traversa Paris sous un ciel sombre et grisâtre. Le véhicule s'arrêta non loin de la maison de Fox. Un camion blanc était posté ici bien avant qu'ils arrivent : il transportait du matériel informatique qui leur permettrait de communiquer avec l'agence, c'était une sorte d'antenne. Il était maintenant presque 20h00 et ils allaient passer à l'action.

- Bon... commença Vincent.

 - Je vous aime tous, vous êtes mes meilleurs amis et je ne vous oublierai jamais ! coupa Léna précipitamment, je... je...

- Calme toi, dit Vincent d'une voix douce, en posant sa main sur la sienne, il ne va rien nous arriver, nous sommes les meilleurs...

Léna avait les yeux remplis de larmes qui n'allaient pas tarder à couler. Elle ravala sa salive, serra fort la main de son ami et se tut.

- Donc je disais, reprit-il en regardant chacun de ses camarades, tous le monde s'appelle par son nom de code, au cas où les communications seraient surveillées. Tuez tous les gardes à distance, pas de corps à corps sauf si c'est votre seul recours. On avancera en binôme, ce qui facilitera les éliminations de groupe de garde. Neutralisez chaque caméra avec les IEM et non en tirant dessus ! Tout le monde m'a compris ?

Ses interlocuteurs acquiescèrent d'un signe de tête.

-Bien, reprit-il, un groupe ira à l'Est de la maison, l'autre à l'Ouest. J'irai éliminer les soldats sur le toit. On se retrouve devant l'entrée, compris ?

Tous se regardèrent mutuellement.

- Okay, on y va !

Ils mirent leur lentilles infrarouges et les activèrent avant de sortir de la voiture, dégainant leur arme. Le groupe se scinda en trois. Maël et Léna partirent à l'Est, Marie et Louis à l'Ouest et Vincent escalada le mur pour rejoindre le toit.

- Centrale, ici 72, combien d'hommes sur le terrain ? demanda Maël.

- Neuf hommes, répondit une voix dans l'oreillette.

Quelques minutes plus tard, Marie élimina, d'une balle dans le crane, un soldat qui tomba lourdement sur le sol.

- Ici 71, cible éliminée, chuchota-t-elle, je progresse avec 75.

Louis la suivait de près. Il lui fit signe de s'arrêter et jeta une IEM sur une caméra accrochée à un mur. Un "tiouuuuuu" électrique se fit légèrement entendre, ce qui signifiait qu'elle était hors d'état de fonctionner. Le bruit attira l'attention d'un garde qui détourna la tête et se prit une balle entre les deux yeux. A l'Ouest, Léna s'approcha discrètement d'un garde. Elle passa sa main rapidement devant sa bouche et juste avant qu'il ne s'en rende compte, elle posa le canon de son arme sur la nuque du garde, et appuya sur la détente, puis aida le cadavre à tomber doucement sur le sol. C'était sa troisième victime. Plus loin, Maël venait de briser le cou d'un homme et tira une balle dans la tête d'un deuxième. Mais peu importait le nombre, l'essentiel était de ne pas attirer l'attention. Pendant ce temps sur le toit de la propriété, Vincent mit hors d'état de nuire un sniper qui surveillait les environs. Il retint le corps sans vie du soldat pour éviter qu'il ne tombe du haut de toit. L'agent vit ses coéquipiers éliminer rapidement les autres surveillants du domaine et il en sourit.

- Ici, 73, le toit est sécurisé, informa-t-il, vous pouvez avancer sans problème.

- T'es un chef, lui dit Louis.

- Tu as eu plus de boulot que moi 75, c'est toi le patron, répondit Vincent gentiment.

Louis ne put répliquer étant donné qu'il tua le dernier hommes de la sécurité. Tous se retrouvèrent comme prévu devant l'entrée de la maison. Léna rechargea son arme, Maël se craqua les doigts, Marie réajusta sa ceinture et Louis attendait Vincent en regardant le toit. Il ne tarda pas à arriver en descendant la façade. Une fois les pieds sur terre, il s'essuya le front d'un revers de manche. Maël s'avança vers la porte d'entrée d'un pas assuré.

- Toc toc, dit-il en souriant, nous venons prendre le dessert...

Criminal huntersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant