Journal de Drago Malefoy - 10

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J'entends la démarche gracieuse d'Hermione, comme un papillon. C'est drôle, ce n'est pas l'avis que je m'étais fait à Poudlard ! Comme quoi l'amour peut changer certaines choses.

La porte en face s'ouvre. C'est celle de Rose, son prénom est accroché en lettres de bois peintes. Hermione se faufile dans l'ouverture.

J'entends ensuite des murmures. Une conversation. Je prends la cape et je l'enfile. Je sais, je sais, ce n'est pas très bien. Mais il faut que je comprenne comment Hermione s'y prend pour avoir autant d'affection de la part de sa fille. Je rentre dans la chambre à mon tour.

-...veux voir mon nouveau papa, murmure Rose.

-Pas maintenant, Rose. Mais je te promets que tu le verras cette semaine.

Hermione fait demi-tour. Je recule le plus vite possible tout en tâchant de ne pas faire de bruit et de ne pas tomber. Elle ne doit pas me voir, je ne tiens pas à la mettre en colère.

Lorsque tout le monde est parti, Hermione et moi nous retrouvons. Elle me parle de ses projets, de ses rêves. Nous voulons la même chose : un avenir commun loin de Ron. C'est merveilleux !


Je décide d'aller à Sainte Mangouste pour voir Maman. Hermione a tenu à m'accompagner.

J'entre dans la chambre, doucement. Maman fixe un point dans le vague. Elle semble loin, ailleurs, perdue. Elle ne réagit pas à notre arrivée. Elle ne réagit pas lorsque j'agite ma main devant mes yeux. Elle ne réagit pas quand je l'appelle, doucement :

-Maman ? Je te présente Hermione, mon...

Je ne sais pas comment définir notre relation. Je ne sais pas trop quoi dire, même si je sais que Maman ne m'entend pas. Elle est partie trop loin. Elle est peut-être déjà à l'entrée du tunel, celui où l'on voit la lumière au bout, celui dont on ne peut revenir.

-Je suis son amie, déclare Hermione après un moment.

Nous nous tenons, tous les deux, ensemble, sans rien dire. J'ai très envie de pleurer. Ce genre de choses inverse le rapport mère/fils.

Hermione prend ma main et la serre. Fort. Je laisse échapper une larme, puis deux.

Et nous repartons. Je me sens vidé. J'ai cru que Maman se serait remise. Au moins un peu. Mais non.

Normalement, ce sont les parents qui réconfortent les enfants. Qui peut me consoler de la maladie de Maman et de l'emprisonnement de Père ?

Hermione, murmure ma conscience.


Cher Journal Tome 1 : 20 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant