Adoptée et maltraitée [Terminé]

Chapitre XI

    Je suis toujours dans ma chambre, je patiente. Les hommes en bas font beaucoup de bruit, ils crient, ils rient, ils cognent les verres entre eux - je pense même en avoir entendu un se casser. Bref ils fêtent. Je ne sais pas pourquoi, leurs conversations sont comme codées, je n'arrive pas vraiment à comprendre. Peu importe. Je n'ai envie que d'une chose, c'est qu'ils finissent vite tout ça et s'en aillent. Mon ventre a recommencé à gargouiller, il faut croire qu'une assiette pour chien à moitié remplie de riz n'est pas suffisante pour apaiser la faim de trois jours.

    Ça se calme en bas. Peut-être qu'ils ont enfin fini... Eh bien non, ils reprennent de plus belle. Tout ce bruit me rend malade. Je préfère aller dans la salle de bain, pour qu'elle filtre tout ce brouhara. Ce que je fais. Cet endroit est encore plus sombre la nuit - logique. Je n'y vois presque rien et ici on dirait juste que des hauts parleurs sont installés pour me rendre la vie infernale. Malgré tout ce bruit, je réussis à en percevoir un en particulier: celui de la poignée de ma porte. Il est suivi par des bruits de pas.

Quelqu'un est entré dans ma chambre.

    Mon premier réflexe est de sortir de là pour demander si c'est Ben, mais je m'abstiens. La personne fait des légers petits pas, comme si elle ne veut pas que je sache qu'elle est là. Mon coeur commence à battre dans ma poitrine. Ce n'est pas Ben. C'est quelqu'un d'autre, quelqu'un de pas très bien intentionné. Je reste là, figée, la respiration coupée par la peur. Qui est-ce ? Et si il/elle me trouvait ? En même temps ça doit être un homme, parce que Ben n'a pas invité de femmes et les filles sont sorties.

- Rachel...

    Il l'a à peine susurré, il l'a laissé glisser lentement, ce nom, mon nom. Cette voix me fait froid dans le dos. Aucun doute c'est un homme. J'ai envie de partir en courant, de crier à qui veut et qui ne veut pas l'entendre que je suis en danger, mais l'effroi m'a totalement submergée. Il se dirige vers ici. Je ne peux toujours pas bouger, en espérant que le fait qu'il n'y ait pas de bruit puisse le dissuader d'entrer. Il faut croire que non. Il continue d'avancer, puis il me voit. Je sais qu'il m'a vu parce qu'il s'est arrêté et il me regarde maintenant avec un sourire effrayant sur le visage.

- Je t'ai cherché partout, murmure-t-il encore.

    Sans réfléchir je me mets à courir et à crier pour sortir le plus rapidement possible de la chambre. Mais il est très agile. À peine suis je sortie de la salle de bain qu'il m'a déjà plaquée contre le mur à côté de mon lit.

- Je vous en supplie, ne me faites pas de mal. S'il vous plaît. Je le supplie en me débattant du mieux que je peux.

- Je ne te ferai pas de mal voyons, je te promets que tu vas aimer.

    Sa bouche pu l'alcool, et je n'ai qu'une envie, c'est de lui mettre une bonne gifle. Malheureusement il retient mes deux poignets dans ses mains. Il les rejoint dans une seule main en les mettant au dessus de ma tête. Il est si proche de moi. Il commence à laisser des baisers sur mon nez, mes joues, mes lèvres, puis il descend sur mon cou, mes épaules. C'est dégoûtant. Ses lèvres sont molles et humides, j'ai l'impression d'être salie. Je le supplie et le supplie encore, mais il ne fait que continuer en murmurant toujours plus de choses dégueulasses. J'essaye tant bien que mal de me défaire de l'emprise de sa main au dessus de moi, mais je n'y arrive pas, seuls mes pieds peuvent bouger. Sa deuxième main passe derrière mon dos où elle circule librement. Lorsqu'elle descend un peu trop bas je le cogne dans ses parties intimes et profite de sa douleur pour me libérer et courir vers la porte.

- Reviens ici ! Espèce de... Il se plie encore de douleur.

    Devant moi la porte s'ouvre soudainement, me stoppant dans ma course. C'est un Ben inquiet qui se découvre derrière celle ci, je plonge dans ses bras en pleurant. Il va sûrement me repousser, me jeter au sol ou je ne sais quoi mais pour le moment je ne suis pas capable de penser nettement. À ma grande surprise, il referme ses bras autour de moi et s'adresse à son ami.

- Qu'est ce que tu fous là ?!!

- Cette folle m'a agressé !!! Il est toujours tordu. Il faut croire que j'y suis allée un peu fort.

- Ce n'est pas la réponse à ma question. Tu étais censé être aux toilettes !

    Décidément Ben n'est pas très content. Je suis surprise qu'il prenne ma défense. Je pensais qu'il allait me frapper, parce qu'il avait dit vouloir que ses invités s'amusent. Et là j'ai clairement tout gâché.

- Pourquoi est-ce que tu la défends ? C'est elle qui m'a frappé !

- Je te connais Richard tu l'avais déjà fait une fois. J'aurais dû me douter que tu essayerais une deuxième fois. Il me tient avec un bras et avec l'autre il indique la sortie: Sors d'ici avant que je ne me fâche

- C'est bon, je ne faisais que m'amuser un peu. En voyant le regard de Ben il a dû comprendre que celui-ci ne blaguais pas, car il ajoute: OK je sors, je t'ai connu plus drôle.

    Il passe devant nous sans un mot de plus et sort de la pièce.

Fiou ! Je pense bien que ce chapitre est le plus long de tous. Ça m'a donné la chair de poule de l'écrire.
J'espère que vous continuez à aimer ce que j'écris. Si c'est le cas n'oubliez pas de voter et de commenter.
God bless you all.
Kisses :-**