Chapitre VI

3.7K 255 9
                                    

    Je suis brutalement reveillée par une alarme au volume trop élevé. Je m'empresse de l'eteindre et me redresse sur le lit, me mettant en position assise. Mes maux de tête ont diminué d'intensité, mais ils sont toujours présents. Il fait sombre ici, il n'y a pas de fenêtre, pas de porte donnant au balcon, rien qui puisse fournir de la lumière. Je ne l'avais pas remarqué hier.

Hier...

    Je me retourne précipitement, m'attendant à voir mon frère à mes côtés. Mais il n'est pas là. Tout ce qui s'est passé hier était donc vrai. Ben a vraiment pété les plombs. Et je suis vraiment ici, chez lui, dans cette chambre obscure et pourtant froide. Je ramène mes genoux vers ma poitrine et les serre contre moi très fort. Je ne sais pas ce qui va se passer, et je ne veux pas savoir. Je veux juste sortir d'ici.

    Des bruits de pas se font entendre dans le couloir et je serre encore plus mes genoux, tout en fermant mes yeux, priant que ce ne soit pas Ben.

- Tu n'as pas entendu l'alarme ou quoi ?

    Sa voix est dure et violente. Je n'ouvre pas les yeux et secoue vivement la tête de gauche à droite.

- S'il te plait laisse moi rentrer à l'orphelinat avec Yann. Je ne dirais rien à peronne, je te le promets, mais s'il te plait laisse nous partir.

    Ma voix se casse vers la fin, mes larmes se versent sans que je ne puisse les retenir davantage. Si Yann me voyait. Que penserait-il de moi ? Que je suis lâche ? Une fille faible ? Je ne veux même pas y penser.

- C'est pas vrai. Encore une pleureuse, il marmonne en s'avançant.

    Je maintient fermement mes genoux contre ma poitrine au cas où il voudrait user de la force. Je suis ridicule. Il est 100 fois plus fort que moi. Une main forte et puissante saisit mon bras droit et en une fraction de seconde mon corps heurte violemment le sol. La douleur s'empare instantanément de mes membres et mes lèvres laissent échapper un cri alors que je me roule en boule sur moi même. Je n'ai pas très mal, mais je préfère rester dans cette position.

- Allez lève toi ! Et je veux te trouver dans la cuisine dans 5 minutes.

    Après quelques bruits de pas c'est à nouveau le silence total et l'obscurité dans la chambre. Je me lève petit à petit tout en essuyant mes larmes. Lorsque je regarde mon alarme il est 6h35. Pourquoi me reveiller si tôt ? Je ne veux plus être brutalisée, je decide donc de porter la tenue qui est soigneusement pliée sur mon chevet. Il s'agit d'une simple robe noire. Elle est ample et s'arrête à mes genoux. Ne sachant pas où mettre celle que je viens de retirer, je la plie et la laisse sur le lit. Avant de sortir j'essaye de me remémorer tout ce qu'il nous a dit hier. Je ne compte pas rester ici toute ma vie, mais le peu de temps que je vais y passer je préfère ne pas le contrarier.

    Les rayons de lumière m'éblouissent immédiatement lorsque j'ouvre la porte. Je recule d'un pas en cachant mes yeux d'une main, avant d'essayer de les habituer à la lumière. Je suis mal à l'aise dans ma peau pendant que je descend les escaliers et me dirige vers la cuisine. Je sais que ce n'est peut être pas important vu ma situation mais je ne me suis pas encore lavée, pourtant je porte un vêtement propre. Sans parler de ma bouche. J'ai une haleine de chacal. Je déteste ne pas m'arranger directement après m'être reveillée, ça me donne un côté négligé que je n'aime pas. Je compte lui en parler... enfin je vais essayer.

    Quand j'arrive en bas, il est sur le seuil de la porte. En me voyant arriver il me regarde de haut en bas, puis porte son regard sur sa montre. J'imagine que je ne suis pas en retard puisqu'il se contente de se tourner et d'entrer dans la cuisine. Je le suis.

- Mes filles sont rentrées tard hier, donc elles vont se reveiller plus tard que d'habitude, tant pis si elles arrivent en retard à l'école. Mais ça ne veut pas dire que tu ne dois pas te dépêcher.

    En parlant il marche dans la cuisine, touche à tout ce qu'il trouve. Moi je me contente de rester là, d'écouter, et d'essayer de comprendre ce qu'il veut dire.

- Donc tu vas faire leur petit dejeuner, là, dans la salle à manger. Il pointe la salle en question, avant de continuer, Lindsay s'asseoit toujours à gauche et Michelle à droite. Lindsay n'aime que les céréales. Les céréales au miel précisement. Michelle aime manger du pain, avec n'importe quoi dedans.

    Il se retourne vers moi, mais je suis complètement perdue. Qu'est ce qu'il raconte ? Pourquoi est ce qu'il me donne leurs préférences ? Je n'en ai rien à faire moi. Je pense qu'il comprend mon égarement car il me dit

- Comment penses tu que tu vas dresser leur table sans connaitre ce qu'elles veulent ou non ? J'espère pour toi que tu as noté tout ce que je t'ai dit. Parce que je ne veux pas recevoir de plaintes venant d'elles. Compris ?

    Il a repris son air menaçant. J'avale avant de hocher la tête, ne sachant pas quoi faire d'autre car je n'ai absolument rien compris de tout ce qu'il a dit sur ses filles. Il continue, et cette fois ci je l'écoute attentivement.

Looong chapitre (pour moi). Alors ? C'est pas terrible je sais, mais ne vous inquiétez pas, le prochain sera mieux, promis. N'oubliez pas de voter et de commenter.
Merci, lya
Kisses :-**

Adoptée et maltraitée [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant