Pour la troisième fois en l'espace d'une petite semaine, je m'étais réveillée sans avoir la moindre idée de ce que je faisais, d'où j'étais, tout ce bordel... Très sincèrement, j'étais quasiment sûre de ne pas avoir vu un lieu tel que celui-ci de toute ma vie. J'étais dans une chambre, plutôt grande, extrêmement lumineuse, plutôt spartiate : Il y avait une table, sans chaise pour la rendre utile, ainsi qu'un miroir ; et à part cela, rien d'autre que 4 lits superposés... On m'avait fait dormir sur celui du bas ; ce qui me permis de comprendre au moins une chose : c'était Elinor qui m'avait mise dans ce nouveau pétrin... Lorsque nous étions jeunes, nous nous battions toujours pour obtenir le lit du haut – elle gagnait à chaque fois. Une nouvelle manière de me rappeler que je ne pouvais rien contre elle. A moins que ça ait été simplement trop compliqué pour elle de me porter jusqu'à celui du haut, ce qui ne m'aurait pas plus surpris que cela.
J'avais donc soupiré, et avait quitté mon lit, pour me diriger vers mon sac – qui était le même que celui que je transportais dans mon avant-dernier souvenir, lorsque ma délicieuse, douce, aimante sœur m'avait kidnappée pour me mettre en présence du reste des psychopathes de ma famille, et qu'ils m'avait révélé qu'ils auraient pu être responsables de la prophétie maya de la fin du monde en 2012 si ça avait pu leurs faire gagner de l'argent. Bref. C'était un cabas Victoria Beckham... Dans lequel ma sœur avait, le plus gentiment du monde, ajouté une trousse de toilette rose bonbon, qui ressemblait à s'y méprendre à un portefeuille, une micro robe à motif liberty que j'aurais éventuellement pu mettre au plus fort de l'été, mais bien plus difficilement l'avant-veille de Noël, un collant noir, une veste de perfecto, et un petit mot doux... « Seems like you're gonna need all of those. Good luck, little survivor ! »... Cette fille est une réelle psychopathe, me dis-je en haussant les sourcils. Mais, soit. J'enlevai rapidement le tee-shirt gris qui m'avait apparemment servi de pyjama, et enfilai sa robe. Je dus me battre avec la tignasse blonde et informe que mes cheveux était devenue pendant de longues et éprouvantes minutes, avant de mettre une touche de mascara... J'allais enfin sortir, lorsqu'une masse sorti d'un des lits superposés. J'étais encore un peu groggy, c'est pourquoi il me fallut quelques secondes d'épouvantes avant de réaliser que cette masse était une fille puis, rassurée, je m'adressai à elle :
- Excuse-moi, est-ce que tu pourrais me dire... On est où exactement ?
- What ? Me répondit-elle (elle avait exactement le même accent que Clément, ce qui était un exploit. Je ne m'y connaissais pas vraiment en accents anglais, mais j'avais entendu dire que lesdits accents différaient au sein même des quartiers Londonien... J'ignorais ma découverte, et lui répondit, en tentant tant bien que mal de contrefaire l'accent de celui que je devais désormais appeler mon amoureux – cela viendrait probablement un jour.)
- What place are we in ?
La demoiselle comprit tout de suite mieux de quoi je parlais, si bien que je vis ses yeux s'éclairer (elle était visiblement bien mieux réveillée que moi) :
- Are you April ?
- Er... Yes I am..., fis-je après un bref moment d'hésitation
- Sorry, then. Your friend told us not to tell you... It's supposed to be your birthday surprise, or some kind of bachelor party, I didn't really pay attention. (*)
Vraiment ? Sacrée Elinor. Selon mon iPhone, il était seulement onze heures du matin, et elle s'était déjà débrouillée pour gâcher ma journée. Une nouvelle masse sortit du lit, pour nous jeter un « Guten tag ! » qui semblait venir du plus profond de son esprit embrouillé, et je me demandai vaguement si je n'étais pas dans une prison internationale, ou quelque chose du genre. Mais je sortis de la chambre, et juste avant de fermer la porte, j'entendis un « Buenos Dias » qui venait d'une troisième masse, et je dus ravaler des larmes de rage.
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April By Night 2 : Ain't No Sunshine.
Literatura Feminina« If we wait until we're ready, we'll be waiting for the rest of our lives. », Lemony Snicket Bienvenue dans la Anderson Family, qui fait rêver la moitié de la planète, et où l'anguille sous roche se révèle souvent être une baleine sous gravillon...