Je commençais à m'inquiéter très sérieusement pour ma vie à chaque fois qu'un nouvel italien passait devant moi et dévisageait mes jambes d'un regard lubrique, lorsque le conducteur d'une Porsche rouge s'arrêta devant moi en klaxonnant. Quel est le con qui... Alex ! Il en avait mis du temps, me dis-je en m'engouffrant dans la voiture de sport qui, soyons clair, n'avait rien à faire dans la rue de la gare de Rome. Sérieusement, si les taxis refusaient de s'y aventurer, il était complètement con d'y aller avec une voiture telle que celle-ci. Mais bon, il était inutile d'en parler à mon sauveur maintenant.
- Go ! Lui ordonnai-je, et il m'adressa, pour toute réponse, un regard narquois :
- Hello to you too, me répondit-il en écrasant l'accélérateur. So, what are you doing here ?
- If only I knew... I just woke up in the city.
Je le vis hausser les sourcils alors qu'il regardait la route, et les obstacles éventuels que les romains pouvaient représenter pour lui... Comme la route paraissait libre de la moindre entrave Italienne, il se décida à démarrer en trombe – au vu de sa conduite sportive, l'américain collait plus au cliché de l'italien rapide, sûr de lui et séducteur que n'importe quel Romain que j'avais croisé depuis le début de mon périple.
- April, I think you might have an alcoholic issue.
- Ha, ha. Really Funny. But, do I look hungovered to you ? No. Because I'm not. There is no alcohol in my system.
Il y eut un long silence, qu'il se décida finalement à rompre pour m'annoncer qu'il ne me croyait pas, que mon histoire n'était pas crédible, et qu'il allait falloir que j'en invente une meilleure pour mon copain. Je ris, et son regard s'illumina :
- Oh ! I got it ! I bet you've missed me so much you took the first plane to Roma, just to see me ?
Je ris encore plus fort, et Alex conclut enfin, heureux d'avoir trouvé une explication à ma présence qui était, selon lui, tout à fait logique :
- I always knew you were in love with me ! So, tell me the truth. I'm the reason why you broke up with Mike, right ?
Je ris tellement fort à sa nouvelle plaisanterie, que des larmes commençaient à s'échapper de mes yeux. Mike, mon premier amoureux, près de 5 ans plus tôt. Le meilleur ami d'Alex, que j'avais largué, le cœur lourd, soit-disant parce qu'il m'avait trompée avec une fille dont j'avais oublié le nom... Je m'étais toujours très bien entendue avec celui qui venait de me sauver, et il aurait été un bien meilleur choix que celui auquel j'avais un jour pensé comme à mon « prince charmant ».
- Come on, tell me ! He won't have to know !
- Yeah, you're right, fis-je, hilare : You're my one and only.
- Seriously ? s'exclama-t-il, soudain pris au dépourvu.
- Not really...
- You just ruined all my dreams.
- Sorry, I didn't know I was the girl you see in your dreams every night...(*)
Il murmura quelque chose entre ses lèvres, quelque chose qui ressemblait à « You used to be », et je choisis sciemment de l'ignorer. C'était vraiment trop étrange. Alex, le gentleman que toutes les filles du lycée voulaient mettre dans leur lit, celui qui sortait avec celle que mon cœur avait choisi comme sœur, l'authentique raison pour laquelle j'avais largué Mike ; cet Alex-là, amoureux de moi – ou, plus précisément, de Cassie, la fille qui régnait en reine sur le lycée français ? Impossible.
- By the way, I always knew you were the smartest girl of New York.
- I was not... lui répondis-je avant de me reprendre : I am not !
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April By Night 2 : Ain't No Sunshine.
ChickLit« If we wait until we're ready, we'll be waiting for the rest of our lives. », Lemony Snicket Bienvenue dans la Anderson Family, qui fait rêver la moitié de la planète, et où l'anguille sous roche se révèle souvent être une baleine sous gravillon...