Chapitre 8 : « L'heure la plus froide, la plus noire. »

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- Conduite en état d'ivresse. Toi ?

- On n'est pas amis, pourquoi je te le dirais ?

Je plongeai mon regard de vipère dans son regard acier, et décidai que je ne le laisserai pas ruiner mon plan. Il n'irait pas prévenir ma sœur... Je le refusais.

- Voyons. Depuis qu'on s'est vus pour la dernière fois, mon meilleur ami a enfin accepté de me reparler après que j'ai largué Elaine « sans raison », et c'est grâce à toi. Le fait que tu aies porté mes vêtements lors de ton interview fera plus parler de moi que n'importe quoi d'autre... Je te dois beaucoup. Et je comprends que tu n'aies pas confiance en moi, mais, sérieusement. Je ne peux rien faire contre toi.

Je haussai un sourcil. Cela commençait à devenir ma manière de communiquer, depuis quelques temps... Je ne savais pas quoi lui dire. J'aurais pu être la pire des salopes avec lui. J'en avais eu envie. Je lui avais dit que je le ferais... Et pourtant, j'avais agis envers lui comme je l'aurais fait pour n'importe qui. Cela aurait dû être suffisant à m'attacher son affection... Mais je ne lui faisais pas confiance. Ce n'avait jamais été le cas, mais maintenant n'était pas le moment de faire des erreurs ; ou de commencer à jouer avec des gens qui n'étaient pas de mon côté. Je ne voulais pas le voir gâcher tout mon piège, à la mise en scène si minutieuse... Sur lequel j'avais mis tant de temps à me décider. J'avais appelé avec un téléphone prépayé, que j'avais acheté grâce à un billet, une perruque sur la tête. Je m'étais faite enfermée pour pouvoir parler, et bientôt ma famille m'appellerait pour m'ordonner de m'excuser publiquement, et je le ferai. D'ici quelques semaines, ils seraient tous sous les barreaux... Sauf si quelqu'un vendait la mèche, auquel cas ils feraient tout disparaître. Et cela ne pouvait pas arriver. Ils devaient payer.

- Mlle Anderson, m'interrompit un policier alors que j'étais perdue dans mes pensées : vous aviez promis un numéro de téléphone.

Ah.Effectivement. Je pris le bout de papier que j'avais glissé dans le triangle droit de mon soutien-gorge, et dit tout fort que c'était le premier de la liste. J'espérais qu'il partirait, que je pourrais inventer un très bon mensonge pour expliquer ce que je venais de donner... Mais celui qui me faisait face ne l'entendait pas de cette oreille. Ne l'entendait pas du tout, d'ailleurs...

- Excusez-moi, je n'arrive pas bien à lire... C'est bien le..

Il épela le numéro, chaque nombre l'un après l'autre, sans la moindre conscience qu'il était en train de tout gâcher. Absolument tout.Quel abruti. Si j'avais su comment faire et que je n'avais pas été séparée de lui par de gros barreaux, je lui aurais probablement administré un coup de boule comme Zidane ; l'aurait mis par terre, lui aurait cassé les genoux et, finalement, l'aurait castré.

Mais non. J'étais coincée du mauvais côté de la barrière, et je dus me contenter de hocher la tête, blême de rage, et lui demander d'appeler le dernier, celui d'Elaine, pour qu'elle vienne payer ma caution... Et lorsque je retournai m'asseoir, mon seul et unique compagnon de garde-à-vue me faisait face, avec des yeux ronds :

- Tu leurs a donné le numéro d'Elinor.

C'était une affirmation, pas une question. Il connaissait par cœur son numéro, évidemment... C'était la fin de mon plan.

- Tu sais que ça va foirer ? Avec tout l'argent et les avocats, tu ne peux pas commencer par la police. Ça ne marchera pas. Il faut que tu penses plus grand.

Dixit le gars qui a rien trouvé d'autre pour me révéler la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, que me déguiser, puis me kidnapper...

Il explosa de rire. Évidemment. Selon lui, son plan était bien plus génial que le mien... Et, pour cause, le sien avait marché. Mais il ferma les yeux quelques instants, et m'en exposa un nouveau... Les deux en superposition pourraient avoir un effet détonnant. Mais l'enquête judiciaire n'aurait-elle pas plus d'impact sur ma famille? J'en doutais....

April By Night 2 : Ain't No Sunshine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant