Otaries et vérité.

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Harry.

Mercredi, 12 juillet 2015.

00:07 am.

Lorsque Neva fut partie du salon, j'avais dit à Toby que j'allais me coucher, parce que j'avais eu une grosse soirée au bar. Ce qui était vrai.

Mais il y avait aussi autre chose.

Quelque chose que je n'étais pas capable de déceler. Quelque chose qui ne devait pas exister.

Tout ce que je savais, c'est que je voulais absolument assister à la séance de peinture de Toby. Je voulais voir Neva. Je voulais la voir dans ce qu'elle était vraiment, dans son corps intimement opposé.

Je voulais absolument la voir dans les vapes, dans sa féminité et dans ses couleurs. Parce que je savais que cette Neva-là serait la vrai.

Et voir la vraie Neva me rendait toujours heureux. Comme lors de cette soirée où je lui avais dit comment je la percevais. Ou quand elle m'avait dit qu'elle préférais des minis-cactus, au lieu de roses.

Et je ne sais pas si c'est le joint que je venais tout juste de fumer, mais j'eu la réalisation soudaine. Neva était un genre de cactus. Neva était originale, mais tellement indifférente.

Elle se foutait complètement de ce qu'elle vous faisait. Elle s'en fichait si elle vous écorchait avec ces côtés piquant, ses côtés rebelles.

La plupart des gens ne voudrait pas se faire piquer par les aiguilles d'un cactus. La plupart des gens trouvent qu'un cactus n'est qu'une plante sèche, dangereuse et terne.

Ce n'était pas mon cas. Absolument pas.

C'est juste que pour voir la fleur qu'un cactus va donner, avec le temps, il faut en prendre soin. Il faut être capable de passer par-dessus toutes les épines de celui-ci, de voir que ce cactus est d'un vert profond, d'un vert qui cache une énorme source d'eau et de naturel. Et il faut accepter d'être écorché par ce cactus.

Et Neva m'avait écorché. Neva avait laissé une marque permanente sur moi, à cause de sa différence, de ses côtés rebelles et bohèmes. Neva m'avait délicieusement réveillé à cause de la douleur lancinante que je vivais chaque fois qu'elle parlait de ses conquêtes, des gars avec qui elle couchait. Chaque fois que j'en apprenais un peu plus sur elle, c'était comme si ses aiguilles rentraient plus profondément dans ma peau. Plus je la connaissais, plus je l'avais dans la peau.

Et j'aimais être joueur avec elle, lui montrer que ce n'était pas seulement elle qui pouvait réussir à me faire flancher pour elle. J'aimais la rendre faible, la mettre dans des situations qui la poussait à se questionner sur des situations entre elle et moi.

Elle et moi.

C'était quelque chose qui m'attirait depuis quelques jours. Encore plus depuis que j'avais réalisé cette métaphore de cactus.

Écrasant le mégot du joint dans une assiette sur ma table de nuit, je me levai, légèrement dans les vapes, et sorti de la chambre pour aller me chercher quelque chose à manger.

En me rendant à la cuisine, je remarquai que Toby était dans sa chambre. Il n'y avait aucun son dans l'appartement, sauf celui qui émanait de la chambre de Neva.

Des respirations haletantes et des gémissements étouffés.

Chaque fois que j'entendais ces bruits, je n'en faisais rien. Neva était normale et elle voulait avoir du plaisir, une fois de temps en temps.

Mais aujourd'hui, ce son m'agaçait. Ce son me rendait fou et je voulais absolument que la personne qui couchait avec elle parte de l'appartement.

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